Centrafrique : « Affaire violences sexuelles »: quand le criminel Touadéra et son « Amie Rugwabiza » étouffent le dossier Djamila et jouent avec la vie de tout un peuple !

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DISCOURS
DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
A L’OCCASION DE LA CEREMONIE
DE PRESENTATION DU RAPPORT SEMESTRIEL DU COMITE STRATEGIQUE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES LIEES AUX CONFLITS
Vendredi, 8 septembre 2023
– Monsieur le Président de l’Assemble Nationale ;
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatiques et Représentants des Organisations internationales ;
– Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
– Mesdames et Messieurs les membres du Comité Stratégique de lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre et liées aux conflits ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Je suis heureux de vous accueillir aujourd’hui, au Palais de la Renaissance, à l’occasion de la présentation du premier rapport semestriel du Comité Stratégique de Lutte contre les Violences sexuelles basées sur le genre et liées au conflit en République Centrafricaine.
Cette réunion nous offre l’opportunité d’évaluer les progrès réalisés dans le cadre de cette lutte, d’identifier les goulots d’étranglements et de proposer des mesures pour faire avancer cet agenda dans notre pays.
Je voudrais rappeler que depuis mon investiture à la magistrature suprême de l’Etat, le 30 mars 2016, j’ai inscrit la question de la protection des droits humains parmi les priorités de mon action en faveur de notre pays.
La lutte contre les Violences sexuelles basées sur le genre et liées aux conflits figure parmi les actions menées dans ce sens en faveur des personnes vulnérables vivant sur notre territoire, surtout les femmes et les enfants qui présentent des indices de vulnérabilité très élevés.
Comme vous le savez, la violence sexuelle est l’une des formes de violence les plus dévastatrices commises principalement sur les femmes et les filles, mais aussi sur les hommes et les garçons.
Les cicatrices sont durables. Les survivantes et survivants souffrent de blessures physiques, de traumatismes psychologiques, de marginalisation socio-économique, de discrimination et de stigmatisation.
Ces actes déshumanisants se produisent dans des situations d’instabilité sécuritaire et très particulièrement dans des localités sous contrôle des groupes armés ou encore difficiles d’accès par les forces de l’ordre à travers le monde.
La République Centrafricaine compte aussi malheureusement à ce jour, des survivantes et survivants de cette forme de crime odieux, du fait de son passé marqué par plusieurs conflits inutiles, organisés par certains de ses propres fils et filles, avides d’intérêt égoïstes et possédés par des mauvais esprits destructeurs des valeurs fondamentales de l’humanité, avec la complicité et la bénédiction de certains partenaires extérieurs.
Ces survivantes et survivants ont besoin des actions concrètes pour non seulement garantir leur protection, mais aussi assurer leur réinsertion à travers une prise en charge holistique dans la société.
Ces survivantes et survivants sollicitent également des actions pour prévenir des nouveaux cas et aussi de poursuite de leurs bourreaux afin que justice soit faite.
Le message que j’adresse aujourd’hui est celui de l’accélération de nos actions.
Oui, nous devons agir vite et de manière durable.
Notre pays doit être libéré de toutes ces formes de violences et garantir à chaque citoyen sa dignité et son honneur quel que soit le lieu où il se trouve.
Mesdames et Messieurs ;
La République Centrafricaine, à l’instar des autres nations, n’est pas à la traine quant aux actions entreprises dans cette dynamique.
A cet effet, elle a ratifié plusieurs conventions, accords et protocoles internationaux relatifs aux droits de l’Homme et des peuples en général et ceux en rapport avec les droits de la femme et de l’enfant, en particulier.
Dans cette perspective, la République Centrafricaine a aussi consacré dans plusieurs lois, politiques et stratégies, les conditions pour offrir des chances égales aux hommes et aux femmes ainsi que les enfants en vue de leur plein épanouissement et leur participation active au développement socio-économique de notre pays.
En vue de l’opérationnalisation de l’agenda de la lutte contre les Violences basées le genre et liées aux conflits, le Gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a réalisé et enregistré quelques progrès appréciables dans le cadre de la création d’un environnement approprié.
Je veux citer, entre autres :
• la création de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des Violences Sexuelles faites aux Femmes et aux Enfants (UMIRR);
• l’élaboration de la Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences sexuelles Basées sur le Genre, le mariage forcé d’enfants, les mutilations génitales féminines et les feminicides en République Centrafricaine ;
• le renforcement des capacités cadres et acteurs judiciaires, et ceux des forces de défense et de sécurité impliquées dans ce processus sur la gestion des cas sur la chaîne, notamment la prévention, la protection, la poursuite et la condamnation des cas avérés ;
• l’élaboration des Procédures Opérationnelles Standards (POS) finalisées et validées ;
• la sensibilisation du public notamment les communautés en général, les femmes et les jeunes filles en particulier sur la définition, les causes et les conséquences des violences sexuelles basées sur le genre et liées aux conflits ;
• la mise en œuvre de plusieurs projets relatifs à la promotion et la protection de la femme et de l’enfant.
Par ailleurs, lorsque j’ai été informé par la Secrétaire Générale Adjointe et Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, chargé de la question des violences sexuelles commises en période de conflit sur les tendances dans notre pays, j’ai décidé de m’impliquer personnellement dans cette lutte.
C’est ainsi qu’en novembre 2021, j’ai mis en place le Comité Stratégique de lutte contre les violences sexuelles en période de conflit, placé sous mon autorité, à la Présidence de la République.
Les missions de ce Comité ont été rappelées tout à l’heure dans la présentation du premier rapport semestriel de la mise en œuvre des activités du Plan d’Action Biennal 2022-2023, et je suis persuadé que vous l’avez suivi comme moi avec beaucoup d’attention.
Je me suis engagé personnellement à faire de notre pays, une nation avec zéro cas de violences sexuelles basées sur le genre et particulièrement celles liée aux conflits.
Il est clair que comparativement à la période 2013-2014, la situation sécuritaire en République Centrafricaine s’est sensiblement améliorée.
Cette amélioration est tributaire des dividendes de paix, issues de la mise en œuvre du Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix et du Cadre d’Engagement Mutuel 2017-2021, grâce aux appuis multiformes de nos partenaires et amis.
Bien évidemment, la signature en février 2019 de l’Accord Politique de Paix et Réconciliation avec les groupes armés, entraînant la dissolution de 9 groupes armés a été un signal et une volonté de la part des différents acteurs à œuvrer pour un retour définitif de la paix dans notre pays.
Cette avancée a également favorisé le redéploiement de l’autorité de l’Etat sur le territoire national.
Certes, la survenance de la crise déclenchée en décembre 2020 par une nouvelle coalition armée a été trop vite maîtrisée, grâce à la coopération très agissante entre la République Centrafricaine et ses partenaires et amis.
Toutefois, il est évident que certains éléments égarés de ces groupes armés continuent de commettre des actes de viols et crimes sur des paisibles citoyens dans certaines localités, particulièrement autour des chantiers miniers.
Le deuxième défi qui a retenu mon attention suite à la présentation du rapport semestriel du Comité stratégique et sur lequel je veux m’appesantir est celui des données statistiques réelles des victimes de violences sexuelles en période de conflits en République Centrafricaine.
Il s’agit là d’un véritable défi car lorsqu’on parle de données sur les violences sexuelles liées aux conflits, on fait référence aux cas perpétrés par les groupes armés ou l’armée régulière sur les paisibles citoyens et ceci en période de conflit bien entendu.
Cela sous-entend qu’il faudra bien faire la différence avec les autres formes de violences basées sur le genre qui sont d’ailleurs très variées.
Partant de cette clarification, on s’est rendu compte que les statistiques sur les victimes des violences sexuelles en période de conflits publiés par certains acteurs sur la République Centrafricaine sont confondues avec les cas de violences basées sur le genre dans toutes ses formes.
Pour pallier le problème et nous permettre de disposer des données fiables sur les survivants et survivantes des violences sexuelles liées aux conflits, j’instruis le Comité stratégique de poursuivre le travail sur la cartographie des acteurs impliqués ainsi que celle liée aux survivants.
J’appelle par la même occasion, tous les acteurs parties prenantes au processus à se soumettre à l’exercice de la coordination dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action biennal 2022-2024 du Comité stratégique mené, seule option susceptible de nous assurer un meilleur résultat.
S’agissant de la Poursuite, j’ai déjà instruit le Ministre d’Etat à la Justice de me proposer la nomination d’un Procureur spécial sur les questions de violences sexuelles liées aux conflits afin de diligenter les enquêtes, poursuivre les auteurs de ces crimes et requérir l’application des peines appropriées.
Aux forces de l’ordre et de sécurité, vous avez la responsabilité de veiller en toutes circonstances au respect du droit des conflits armés.
Vous ne pouvez en aucun cas vous en affranchir, quels que soient le cadre et le mandat de vos missions.
Concernant la réparation, une Commission Vérité Justice, Réparation et Réconciliation mise en place travaille d’arrache-pied afin de donner toute la lumière sur toutes les situations.
Un fonds de réparation des préjudices sera mis en place au profit des survivants et survivantes.
En réponse à la demande des survivantes et survivants des violences sexuelles en temps de conflits armés, j’instruits urgemment le Gouvernement à mettre en place, en collaboration avec la CVJRR, un mémorial pour les Victimes, survivantes et survivants.
J’exhorte également les Elus de la Nation ici présents à prendre en compte les recommandations du rapport qui a été présenté afin d’initier des projets de loi pour criminaliser les violences sexuelles en temps de conflits armés afin de renforcer davantage le Code pénal centrafricain.
Mesdames et Messieurs,
Je saisis cette heureuse occasion pour exprimer toute ma gratitude à l’égard de tous les partenaires qui nous ont apporté leur appui financier et technique dans la mise en œuvre du Plan d’action biennal du Comité stratégique qui arrive à échéance d’ici décembre 2023.
Mes remerciements vont à l’endroit de l’UNFPA, de l’ONU-FEMME, de la MINUSCA, du Programme des Nations Unies pour le Développement, de la Délégation de l’Union Européenne en République Centrafricaine.
Je voudrais également remercier et encourager tous les membres du Comité stratégique pour leur engagement dans ce processus et leur réitérer tout mon soutien pour la suite de cet important chantier.
J’approuve la proposition de l’extension du plan d’action jusqu’en décembre 2026.
Pour cela, j’exhorte les autres partenaires techniques et financiers à se joindre à nous pour accroître notre capacité d’action dans une plus grande synergie, à travers cette lutte légitime pour la défense de la cause des personnes vulnérables.
Ensemble, nous constituons un rempart pour mettre fin à toutes les formes de violences sexuelles basées sur le genre et surtout en période de conflits en République Centrafricaine.
Vive la Coopération internationale !
Vive la République Centrafricaine !
Je vous remercie.
La Renaissance

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