Centrafrique : « Affaire Touadéra C/ Bozizé » : vives tensions dans les milieux diplomatiques suite à l’utilisation disproportionnée des armes de gros calibre

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Comme nous l’avons annoncé dans l’article intitulé « Centrafrique : M. Touadéra, le général Bozizé vous attend ! », publié le 30 mars du 2020 et paru dans les colonnes du Letsunami.net, le Gangster de l’association des malfaiteurs au pouvoir à Bangui, depuis le 30 mars 2016, a décidé d’en finir définitivement et physiquement avec le général François Bozizé, ancien président de la République, et le général Ludovic Ngaïféi, chef d’état – major des forces armées centrafricaines sortant, qui a demandé et obtenu sa mise à la retraite anticipée et dont les deux dernières cinglantes, retentissantes, républicaines et patriotiques  tribunes ont fait éclater au grand jour la responsabilité et la culpabilité du pouvoir dans la déliquescence actuelle du pays de B. Boganda et sa descente dans les abysses de la honte dans le concert des nations et des peuples civilisés. L’opération de leur arrestation ordonnée par le chef suprême des armées a été régulièrement et minutieusement exécutée, le vendredi 3 avril 2020.

En effet, dès les premières lueurs du jour, en application des informations à leur hiérarchie transmises par les services de renseignements et les agents de filatures disséminés dans toute la ville de Bangui, ces derniers temps, et instruits de la mission de surveiller et collecter des données sur les mouvements et les contacts des chefs de corps, des sous – officiers et des officiers, depuis le retour inopiné de l’ancien chef d’état – major du président Patassé, selon lesquelles ce dernier devait y passer la nuit, des éléments de la garde présidentielle ont été déployés dans tout le secteur de la villa Sassara où logent actuellement ses deux enfants, en l’occurrence Francis Bozizé et Papy Bozizé.

Malheureusement tenus instantanément informés, le lundi 30 mars 2020, par des sources hautement sûres, militaires et policières de ce qui se tramait contre lui et le général Ludovic Ngaïféi, sur instructions de son ancien premier ministre et 2ème vice – président du KNK – pour n’avoir jamais eu le courage politique de démissionner de ses fonctions, avant, pendant et après les élections de 2015 – les deux « wanted » ont pris toutes les dispositions pratiques et militaires, non seulement pour éviter toute collusion avec le corps expéditionnaire ou le peloton d’exécution envoyé tels des moutons à l’abattoir, et par conséquent des dommages collatéraux inimaginables devant en découler certainement  dont devraient indubitablement être des victimes expiatoires des populations civiles du PK 12 qui connait à toute heure de la journée une forte affluence et de denses activités socio – économiques et commerciales, mais surtout pour le neutraliser au cas où l’urgence viendrait à s’imposer. Et incontestablement si le général Bozizé l’avait voulu, tous les membres de cette mission – formellement identifiés et les domiciles connus par des AntiBalaka et des jeunes acquis à la cause du général Bozizé qui étaient là au bord de la route, en dépit de la pluie – et tous les matériels mis à leur disposition auraient été réduits en bouillie.

C’est ainsi que selon une source émanant d’experts militaires, cette opération d’assassinat du général François Bozizé et du général Ludovic Ngaïféi, est constituée d’une colonne de 50 véhicules dont des éléments de la police placés sous l’autorité directe du directeur général de la police, un certain Zokoué qui reçoit ses instructions directement du président Touadéra, en tête de lice, et suivie de 8 véhicules militaires du BIT 6 relevant du contrôle du général Service qui prend aussi ses ordres immédiatement du mathématicien de Boy- Rabé. Et ce, avec des armes de gros calibre, c’est – à – dire, selon Wikipédia, « des armes à feu tirant des munitions d’un calibre supérieur ou égal à 20 mm. En deçà, on parle d’arme de petit calibre. Du fait de la puissance des munitions tirées, ces armes sont généralement lourdes et encombrantes. De fait, ce sont généralement des armes lourdes, donc manœuvrées par plusieurs servants ou embarquées dans des véhicules militaires de combat — qu’il s’agisse de véhicules au sol, d’aéronefs ou de vaisseaux de guerre — même s’il peut arriver que l’arme soit utilisée par un tireur seul. Ces armes de gros calibre se trouvent généralement relever de l’artillerie, et d’un usage exclusivement militaire ».

En somme, des équipements militaires dont la donation a été faite par la France, la Chine, les USA, et la Fédération de Russie à la République centrafricaine pour la protection des populations civiles, dans le cadre de la politique de restructuration des forces armées centrafricaines en conformité avec les résolutions du conseil de sécurité, qui ne doivent en aucun cas faire l’objet d’un tel usage, à l’occasion d’une simple opération de police judiciaire, fût – il sur instructions d’un procureur général même contre des actes terroristes. Un tel déploiement ne peut être malheureusement interprété que comme une déclaration de guerre, non pas contre les Groupes Armés et les mercenaires étrangers que sont Ali Darass, Abass Siddiki, Mahamat Al – Katim et Autres qui ont mis en coupes réglées plus de 85% du territoire national, tuant impunément, incendiant des villages et greniers, rackettant de paisibles populations, pillant des ressources minières et contraignant de milliers de familles à de permanents déplacements, mais aussi surprenant et révoltant que cela puisse paraître, contre un ancien président de la République et leader d’un parti politique. Ce même dispositif a été observé, le vendredi 3 avril 2020 vers 16 heures sur le terrain de la commune de Bégoua, au poste de contrôle de la barrière du PK 12 et dans tout le secteur de Ngola, sans oublier un checkpoint avancé au PK 22. Des points de contrôle dans la ligne de mire des ennemis, prêts à dégainer, si l’ordre leur avait été donné. Des pauvres types !

En réalité, cette démonstration de force dans une capitale plus au moins calme qu’aucune urgence sécuritaire nationale ne saurait justifier d’ailleurs, n’est rien d’autre, selon nos sources précitées, que la conséquence d’un changement de paradigme dans l’approche des traitements à réserver par le pouvoir de Bangui aux ambitions trop démocratiques, populaires et même déstabilisateurs pour le projet de réélection de Touadéra par tous les moyens, dont n’a cessé de faire montre l’ancien président François Bozizé. Une politique plus dure de restrictions des libertés individuelles et collectives, en flagrante violation des dispositions de la constitution du 30 mars 2016, et ce, sur injonctions de la Russie par l’entremise d’un certain Valerii Zakharov, représentant du Groupe Wagner et conseiller en matière de sécurité du Gangster de l’association des malfaiteurs au pouvoir à Bangui, depuis mars 2016. Pourquoi donc le recours à ces types d’armes de gros calibre pour ce genre d’actions en matière de l’ordre public ou de police judiciaire, alors que la Russie en avait interdit l’usage, sous la gouvernance de l’ancien chef d’état – major Ludovic Ngaïféi ? Voilà tout simplement la stratégie de la Russie auprès du président Touadéra pour son maintien au pouvoir, par l’institutionnalisation du règne de la terreur,  la force des armes et l’instrumentalisation des FDSI à des fins personnelles, politiques, égoïstes et partisanes.

Finalement, les forces non – conventionnelles, les Groupes Armés, les seigneurs de guerre et les mercenaires qui ont mis à genou toute la République et assujetti tout un peuple sur sa propre terre, celle de ses ancêtres et de ses aïeux, s’en sortent élégamment avec des postes de ministres et de conseillers, la sécurité garantie et d’importants contrats d’extractions minières en partenariat avec les Chinois et les Russes. Quant aux autres, ils doivent peupler les prisons de Camp de Roux, de Ngaragba et de la Haye à la CPI, et n’ont qu’à bien se tenir ! A ce rythme, la RCA aurait dans les jours à venir ses camps de concentration, de rééducation et de travail pour cause d’utilité publique, si l’on doit laisser faire Touadéra, Sarandji, Piri et Autres….A moins d’un régime à la Sassou ou au Déby.

De ce qui précède, il est donc plus qu’urgent que toute la classe politique centrafricaine sans exclusive, la société civile, notamment la ligue centrafricaine des droits de l’homme, les confessions religieuses, les syndicats et tous les professionnels des médias puissent se lever comme un seul homme pour dénoncer cette dérive dictatoriale et œuvrer pour la préservation des acquis démocratiques chèrement obtenus en 1993. En faisant de plaidoyers auprès des partenaires traditionnels de la République centrafricaine, d’une part, et du G5, à savoir l’Onu, la France, la Russie, les USA, la Chine, l’UE, d’autre part, pour leur politique de soutien démesuré à un régime si liberticide.

Aux dernières nouvelles, il règne au bord de l’Oubangui dans la capitale centrafricaine, au moment où nous mettons sous presse, un climat de vives tensions dans les milieux diplomatiques, au lendemain de l’utilisation des armes de gros calibre contre le dernier homme de la Françafrique en Centrafrique. Après une visite de vifs et indéfectibles soutiens à lui rendue ce matin par l’opposition démocratique représentée au sein de la COD – 2020, une imminente réunion de concertation du G5 est attendue dans les tout prochaines heures. Pour contraindre la Russie à lâcher le petit dictateur de Bangui.

La rédaction

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