Centrafrique : « Affaire propos injurieux et indignes du ministre – conseiller Gouandjika » : le silence complice et coupable du Gangster de Bangui

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Alors que les débats ne cessent de s’enflammer ces derniers temps tant sur le territoire national que dans la diaspora, sur les réseaux sociaux, dans les colonnes de certains journaux de la place, les taxis et bus,  les bureaux, les différents lieux de divertissements et même dans les lieux de culte, après la sortie médiatique du ministre – conseiller Fidèle Gouandjika dans laquelle il a tenu des propos manifestement outrageants, injurieux et indignes à l’endroit de la femme centrafricaine, le président Touadéra s’est fortement étonnement bien gardé, jusqu’au moment où nous mettons sous presse, de se prononcer sur ce dossier si hautement sensible et scandaleux. Tout naturellement, au grand dam de toutes les forces vives de la nation.

En effet, il y a quelques jours, dans l’un de ses « lives » qu’il qualifie fièrement de cours magistraux, ce Monsieur a tenu les propos suivants, en s’adressent directement à l’ancien président François Bozizé Yangouvonda, coordonnateur général de la Coalition des Patriotes pour le Changement : « Les russes continuent d’arriver massivement, tels des termites ailés sortant de la termitière. S’ils demandent en contrepartie notre diamant, nous allons leur donner, notre uranium, nous allons leur offrir, notre bois, nous allons leur céder ; même s’ils demandent nos femmes pour coucher avec elles, nous allons les leur livrer, pour qu’ils t’attrapent. Ecoute ce que je te dis ! »

Comme il fallait s’y attendre, ce fameux cours magistral dispensé à ses étudiants, depuis sa chaire de l’université de Boy – Rabe, dont le contenu n’a été en réalité qu’un ramassis de propos outrancièrement outrageants, injurieux, irresponsables et indignes de ses fonctions de ministre – conseiller à la présidence centrafricaine, de fonctionnaire de l’Etat, et en tant que chef de famille, d’époux, de père et de grand – père, a immédiatement suscité la colère et l’indignation de tous les centrafricains sans exclusive, tant à l’intérieur que dans les milieux de la diaspora. En réaction, alors que certains de ses fanatiques zélés et de ses fervents disciples qui fourmillent sur les réseaux sociaux, outrés et indignés eux aussi, ont eu le courage de formuler directement des observations à leur érudit, sur sa page Facebook, d’autres, à l’exemple de Viriginie Baïkoua, ministre des affaires sociales et de l’action humanitaire, lui ont rendu visite officiellement et/ou en aparté pour le prier de bien vouloir accepter de présenter des excuses publiques au peuple centrafricain pour les grossières et déshonorantes injures proférées par lui à l’égard de la Femme Centrafricaine et contre les valeurs qui fondent toute République digne de ce nom et toute société africaine et démocratique comme la nôtre.

En fin fou du roi dont la pathologie mentale sert à égayer la cour et ses courtisans, divertir et à endormir l’opinion nationale sur les faiblesses béantes et puantes du pouvoir et les grands enjeux politiques de l’heure, ce Monsieur a ainsi donc été contraint de faire un autre live dans les heures qui suivaient, afin de déférer à leur sollicitude, sans pour autant daigner exprimer de manière responsable, sincère et honnête, comme un chrétien agenouillé dans un confessionnal face à un prêtre né d’Adam et Eve, tous ses regrets à la République, au peuple centrafricain et à toutes les femmes centrafricaines, humiliés, insultés, « avilis, abâtardis, enlaidis, déconsidérés, souillés, méprisés, chosifiés, dégradés, dépréciés, infériorisés, amoindris, affadis, violentés, dépravés, déshonorés, diminués, discrédités, rabaissés, animalisés, prostitués et profanés », à travers ses propos.

Mais si nous pouvons aisément comprendre que, de peur d’être filées, enlevées, torturées et tuées ou tout simplement pour éviter de ne plus être invitées régulièrement à la mangeoire, les femmes élues, les femmes exerçant des fonctions à la présidence de la République, les femmes membres du gouvernement, les femmes de l’OFCA avec notre grande – sœur Marguerite Ramadan, les femmes de la diaspora, les femmes membres de l’AFJC, les femmes magistrats, les femmes avocats et les femmes membres du GTSC et du GSTC ont préféré se taire, plus grand et inacceptable est notre étonnement face au silence de celui qui a été élu en 2016 par le peuple centrafricain dont la majorité est constituée de femmes. Un silence complice. Un silence coupable. En constituent les éléments incontestables de preuve, les relations entre supérieur hiérarchique et subordonné qui existent entre les deux hommes.

En effet, ministre – conseiller en charge des organisations à la présidence de la République, le cœur du pouvoir de l’Etat, et membre du cabinet présidentiel, ce Monsieur prend ses instructions directement du président Touadéra et lui rend compte de la même manière. Il n’en a cure des pouvoirs de formalisme protocolaire dévolus au secrétaire général et au directeur de cabinet. De ce fait, il ne peut se permettre de choisir ses thématiques, organiser  ses cours magistraux et les développer avec une certaine liberté de parole, en foulant allègrement  au pied les obligations de réserve auxquelles est assujetti tout fonctionnaire de l’Etat qu’il est ou tout agent de l’Etat,  sans avoir préalablement obtenu l’avis technique de son Patron.

Ainsi donc, Touadéra, en tant que président de la République, garant de l’Etat et des nobles valeurs d’éthique et de morale publique qui fondent toute gouvernance politique, administrative et institutionnelle, ne saurait arguer n’avoir jamais été consulté par son subordonné et doit par conséquent être tenu responsable de tous ses agissements. Pis, selon certaines informations de sources policières et militaires, c’est lui qui définit les thèmes à aborder et les notifie ensuite à son ministre – conseiller. D’où son silence assourdissant sur ses bouffonneries, ses sorties scandaleuses et les conséquences catastrophiques et incalculables de sa folie  sur l’image, l’honneur, la dignité et la réputation de la République centrafricaine et du peuple centrafricain tant dans la sous – région que dans le concert des nations.

Fort malheureusement, un mal très profond et difficilement curable !

Jean – Paul Naïba

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