Centrafrique : « Affaire Mayté »: un compatriote dénonce l’inculture politique et l’inélégance démocratique du « minus habens » Dondra alias « Gbongon »

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« La dent qui mange les raisins, c’est celle qui sera agacée »
Je prends ma plume, ce weekend, pour marquer mon soutien entier à Rodrigue José Prudence Mayté (RJPM) alias Kèrembèssè. On lui reproche la virulence de ses propros, son incision, certes, mais la Bible n’a-t-elle pas dit que « la dent qui goûte aux raisins, c’est celle qui sera agacée »? S’en prendre à sa famille, ses proches, de surcroît sa mère, est une attitude foncièrement moyenâgeuse.
Nos parents, famille ne sont, en rien, comptables de nos choix politiques, nos combats, nos convictions, nos errements ou encore notre engagement citoyen. Si cela aurait été autrement, Hitler devrait être pendu avec toute sa génération.
Si Mayté s’attaque à vous et s’acharne contre vous, opposez-lui la résistance médiatique ou intellectuelle qui lui sied, ce serait justice à jamais. Notre pays n’a plus besoin des moyens moyenâgeux de règlement de compte déclinés par les intimidations, les appels à la haine ou les menaces de mort. Nous sommes tous humains, nous sommes mortels. Demain, nous serons appelés à quitter notre confort, notre vaine gloire pour affronter notre destin devant le Maître de l’Univers.
Qui a dit que nous devons-nous méfier de nos certitudes ? Il l’a bien dit, RAS…
Dans les États qui se respectent, on aurait dû accorder une protection d’État à la famille de Mayté, justement à cause de son combat noble qui a permis de dévoiler des réseaux mafieux qui ont pris en otage notre République.
Les persécutions que subit la famille de RJPM aurait pu susciter la mobilisation de tous les acteurs démocratiques (avocats, journalistes, politiques, militants). Ma petite expérience de militant m’a appris qu’au Bénin, un réseau constitué de militants dénonce, parfois sans égard, la gouvernance de Talon, mais cela n’a guère empêché le gouvernement béninois de faciliter l’organisation des obsèques du défunt grand-père de la militante béninoise Aledjo Maora à Cotonou.
La raison de cette prouesse de Talon vis-à-vis de ceux qui combattent médiatiquement son régime ? L’élégance démocratique, quoique d’aucuns ont vu que la gouvernance Talon est très autocratique.
Alors, s’ils l’ont fait, nous aussi, nous pouvons le faire. Nous pouvons laisser les gens jouir de leur droit constitutionnel de manifester, de s’exprimer sur la gestion de la chose publique.
Pour la plupart des cas, nous qui dénonçons les systèmes au pouvoir, c’est bien par sacerdoce que nous le faisons, sinon, jeune diplômé que je suis, j’aurais pu opter pour le griotisme et me tailler une place auprès du soleil. Je suis « ami » à plusieurs membres du règne Touadera mais jamais je me suis compromis, trahi mes convictions, changer mes perspections quant à la gouvernance FAT. Je pense que c’est aussi le cas de Mayté, Immamiah Édouard, Akandji Kombé, Fari Taheruka Schabbaz, Christian Ndotah, Vianney Ingasso etc.
Si Mayté a diffamé, incité à la haine, appelé à la manifestation violente ou au trouble à l’ordre public, portez plainte contre lui, en bonne et due forme, en France ou en Centrafrique. D’ailleurs, lorsque l’ex PM Ngrebada avait estimé que M. Jean Serge Wanfio avait porté de faux témoignages contre lui, il a saisi la justice, et Wafio a été jugé par contumace. Quelle hauteur politique et cohérence dans la démarche citoyenne !
Personnellement, je pense qu’aussi longtemps qu’une lutte citoyenne ne peut nuire à la stabilité des institutions publiques, celle-ci doit être autorisée, voire encouragée, pour permettre d’assurer l’équilibre démocratique.
Ben Wilson NGASSAN
Douala, 20 Février 2022
A tous les compatriotes épris de paix et de justice.

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