Centrafrique : « Affaire Guichet unique de Douala » : Yambouka possède ses propres déclarants en douane

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Dans la saga de l’affaire de productions, de détentions et de maniements des quittances parallèles qui secoue actuellement le Guichet unique de Douala, suite à nos dernières publications, nos sources nous ont rapporté que le chef du corridor, le nommé Yambouka Wamata, possède ses propres déclarants en douane. Chargés d’établir les documents administratifs qui permettent d’importer ou d’exporter des marchandises, c’est à eux qu’il a attribué tous les marchés d’état, usant de ses prérogatives de puissance publique et de ses relations. Ceux – ci sont considérés comme des déclarants hautement protégés qui prennent toutes leurs instructions de lui et lui rendent compte fidèlement. Qui sont – ils ?

Figure, en première position sur cette liste, un certain Poutou Eldan. Le montant des fausses quittances qu’il a régulièrement établies et délivrées, est arrêté à 36 millions de Fcfa. Informé de l’épée de Damoclès qui pèse sur la tête de son patron et qui l’a empêché de prendre la place très juteuse de Théodore Frédéric Inam, il lui a fait un reversement d’un montant de 5.500.000 Fcfa. En deuxième position, nous trouvons Yabouassé Clotaire. Il lui est reproché la mise en circulation des fausses quittances pour un net total de 16 millions de Fcfa. En troisième position, apparait Amaral Hervé pour un total de 20 millions de Fcfa. Vient ensuite un certain Moussa. Celui – ci est reconnu coupable d’avoir extorqué frauduleusement de la caisse de l’Etat 55 millions de Fcfa contre délivrance de fausses quittances. Il a reversé à M. Yambouka Wamata à mains propres la coquette somme de 10 millions de Fcfa. Il y a en outre un certain Alim, ami intime de Yambouka, un sujet tchadien responsable de l’imposition obligatoire par la douane camerounaise d’un GPS sur tout véhicule à destination de la République centrafricaine. Par le passé, du fait de leurs activités mafieuses, plusieurs marchandises ont été détournées et vendues sur le marché camerounais. Il nous a été signalé également le cas Ekambi, de nationalité camerounaise, ancien directeur d’exploitation d’une société de transit locale dénommée CAMAS, basée dans l’enceinte du Port de Douala. M. Yamkouka l’a fait démissionner de son poste, et ensemble ils ont créé une vraie société fictive de transit qui a pour mission de faire sortir frauduleusement des marchandises du port. Pour preuve, le marché du dédouanement de son véhicule, payé sur le budget de l’Etat, a été confié à cette société sise à Bonapriso. A ce sujet, notons que M. Yambouka a hérité cette mauvaise manière de son prédécesseur qui s’était excellé dans des manœuvres opaques de détournements des deniers publics afin de créer des sociétés fictives de transit, d’arracher tous les marchés d’état et de concurrencer les autres déclarants.

De ce qui précède, plusieurs questions méritent bien d’être posées : en vertu de quels pouvoirs, peut – il percevoir des sommes remboursées par les déclarants en douane mis en cause ? Est – il devenu percepteur en lieu et place du percepteur ? Où a – t – il consigné les fonds indûment perçus ? Les déclarants en douane étant chargés d’exercer des fonctions libérales et ponctuelles, sans aucune garantie financière, comment M. Yambouka peut – il leur demander de signer des engagements de remboursement jusqu’à concurrence des montants détournés ? A – t – il in fine usurpé les fonctions du juge pénal qui est habilité à traiter de ces dossiers ?

Affaire à suivre…. !!!

La rédaction

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