Centrafrique : « Affaire Gouvernement Ngrébada2 et les sociétés chinoises C/ Père Aurélio Gazzera » : Pathétique mea culpa de Ngrébada et omerta sur le montant des droits et taxes perçus et leur utilisation

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Finalement, le Père Aurélio Gazzera, curé de la paroisse de Bozoum a réussi un grand coup de maître, après avoir dénoncé trois (3) mois durant les grands  risques à  l’environnement et à l’écologie, causés par les activités des sociétés chinoises d’exploration et d’exploitation d’or à quelques 5 Km de la ville.

En intrépide missionnaire, véritable  soldat du Christ, et infatigable  défenseur des causées désespérées, par la publication régulière de nombreuses, poignantes et fort révoltantes  images de déviation du cours d’eau communément appelé Ouham, de son lit naturel, devenues virales sur les réseaux sociaux et la dénonciation de l’utilisation des produits chimiques toxiques et de matériels industriels dont l’impact est nuisible à l’environnement et aux différentes activités des populations locales et riveraines, il a eu le mérite, au prix de sa vie, – puisqu’il a été momentané arrêté par les forces armées centrafricaines et libéré sous pression de la population – , de porter sur la place la responsabilité du président Touadéra et de son clan dans l’octroi opaque et douteuse de ces permis et le désastre humanitaire, social et écologique qui en  est découlé.

Après des moments d’hésitations, d’atermoiements, de balbutiements et même d’accusation gratuite, la vérité a fini par éclater au grand jour : le gouvernement a reconnu que des erreurs ont été commises, a décidé de commettre sur le terrain une commission d’enquêtes et s’est engagé à demander aux entreprises chinoises de réaliser des travaux d’oeuvres sociales de  construction d’une école, et d’un dispensaire. Cependant,  aucun mot des montants des droits et taxes versés à l’Etat et aucun mot sur le montant des quotes – parts des 40% devant revenir à la ville de Bozoum et à sa population. A quoi donc a  effectivement servi  le paiement des droits et   taxes par ces sociétés chinoises, conformément aux dispositions de la loi portant code minier en République centrafricaine ? Quelles mesures rigoureuses proposées par le gouvernement  pour la protection de l’environnement ? Rien que des promesses et des promesses fallacieuses de la part d’un gouvernement somme toute  irresponsable, manifestement corrompu et foncièrement  prédateur. Le compte – rendu de la rencontre entre le premier ministre Ngrébada, le Cardinal Nzapalaïnga, l’évêque de Bouar Gucwa et le Père Aurélio Gazzera, fait par ce dernier lui – même, publié ci – dessous, en dit long sur les en – dessous de cette affaire de cession d’une zone minière à des étrangers contre des  rétro – commissions :

« Lundi (6 mai _NDLR) matin je pars pour Bangui. Cette fois-ci, , je voyage en avion, surtout pour des raisons de sécurité, après les problèmes des dernières semaines dus aux sociétés chinoises qui extraient de l’#or. Un voyage quelque peu inquiet, car les accusations qui m’ont été portées par le Premier Ministre, devant le Parlement, sont très lourdes (même si elles sont ridicules). Je voyage sereinement parce que, dans ma conscience, je sais que j’ai bien fait. Et aussi parce qu’il y a tellement de gens, un peu partout dans le monde (de #Bozoum à Bangui, de la Centrafrique à l’Europe et ailleurs) qui me soutiennent et prient pour moi.
Mercredi (7mai) en début d’après-midi, il y a un rendez-vous avec le Premier ministre. Je suis accompagné de l’évêque de Bangui, le cardinal #DieudonnéNzapalainga, et de l’évêque de Bouar. Le cardinal a une autorité impressionnante et est respecté de tous.
Le Premier ministre nous reçoit avec les 3 ministres impliqués dans le problème des mines d’or de Bozoum: le ministre des Mines, celui de l’Environnement et celui des Eaux et Forêts. Le cœur et la pensée sont avec des milliers de personnes de Bozoum, qui souffrent de l’injustice de cette industrie minière, et en leur nom nous exprimons leurs problèmes et leurs préoccupations: le désastre environnemental du lit du fleuve creusé et bouleversé, la pollution de l’eau, l’absence de répercussions économiques sur les communautés locales.
Malgré quelques menaces et reproches, le gouvernement reconnaît l’existence d’erreurs et décide qu’une nouvelle commission d’enquête sera envoyée à Bozoum et qu’il demandera à l’entreprise chinoise de démarrer les travaux promis (une école, un dispensaire et des puits) et ranger le lit de la rivière.
Ce sont des promesses, mais j’espère que quelque chose suivra concrètement.
Et concrètement, nous avons démarré les travaux de construction d’une radio communautaire ici à Bozoum, financée par la Minusca. Une initiative qui permettra d’informer et d’éduquer dans un pays où la radio est très écoutée et suivie. »

La rédaction

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