Centrafrique : « Affaire Fidèle Gouandjika »: le Gangster de Bangui nous conduit vers des lendemains difficiles….

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Centrafrique : « Affaire Fidèle Gouandjika » : le Gangster de Bangui a – t – il déjà lancé les travaux d’une nouvelle « Commission Vérité Réconciliation » comme en Afrique du Sud ? ( Suite et fin)

Depuis quelques jours, le ministre – conseiller à la présidence centrafricaine en charge des organisations Fidèle Gouandjika fait la une des réseaux sociaux. Dans des lives dont il a seul le secret des tenants et aboutissants, après s’être autoproclamé le défenseur incontesté et incontestable des archives nationales et le détenteur immortel de la mémoire et de l’histoire des institutions politiques nationales, ce fonctionnaire du ministère des postes et télécommunications, pourtant scrupuleusement tenu par l’obligation de réserve en application des dispositions de l’article 31 de la loi n° 09-14 du 10 août 2009 portant statut général de la Fonction publique, a décidé de se livrer en spectacle à son auditoire. De la gouvernance du pays par les Pères fondateurs, notamment Bokassa, Dacko, Kolingba, Patassé, Bozizé et Djotodia, à la coopération faite des hauts et des bas  avec la France tant dans le domaine politique qu’économique et aux origines de la crise dont souffre encore aujourd’hui toute la République, en passant par le rôle joué par l’armée nationale, les partis politiques et les étudiants, l’homme n’a pas bien daigné mettre  des gants pour s’en prendre vertement à tous les principaux acteurs de l’histoire de la politique centrafricaine contemporaine.

Loin de lui dénier, dans cet exercice éminemment légitime,  citoyen et républicain,   ses droits constitutionnels formellement consacrés par les dispositions de l’article 15, selon lesquels «  la liberté d’informer, exprimer et diffuser ses opinons par la parole, la plume, l’image et tout autre moyen de communication sous réserve du respect des droits d’autrui, est garantit individuellement et collectivement », nous avons cru plus que judicieux de lui, par l’entremise de la plume, non tantum rappeler ses obligations professionnelles en sa qualité de grand commis de l’Etat dont le non – respect l’expose à ce moment- là  à des sanctions administratives et disciplinaires, sed etiam révéler au grand public les conséquences de ses sorties médiatiques sur le fonctionnement normal de la société. Assurément, faut – il affirmer et soutenir,  ses grands déballages qui ne sont rien d’autre que de pures invectives, de gratuites contre – vérités et d’avalanches de propos diffamatoires et attentatoires à l’honneur, la dignité et à l’image des différentes personnalités dont il y a été expressément et ostentatoirement question, ne peuvent que créer, au moment où nous mettons sous presse, des troubles à l’ordre public et remettre dangereusement en cause l’équilibre géopolitique national, le retour de la paix, la cohésion sociale ou plus exactement le vivre – ensemble, dans un pays comme le nôtre.

Pour être clair et limpide, comment un membre du cabinet présidentiel, laquelle première institution nationale n’a pas été en mesure de prévoir le retour de l’ancien président François Bozizé – qui, s’il avait l’intention de faire un coup d’état, aurait dû le réaliser de manière imparable – et donc d’assurer en tout temps la protection des biens et des personnes, la défense de l’intégrité du territoire national et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat, à l’exemple de ce qui se passe à l’intérieur du pays avec l’occupation de plus de 95% du territoire national par des groupes armés, peut – il s’auto – octroyer, sans l’autorisation préalable de son supérieur hiérarchique le plus immédiat, en la personne du Gangster de Bangui, le pouvoir de prendre la parole afin de calomnier et réduire au « minus habens » un compatriote qui a incarné la République mais dont le seul tort est de se retrouver sur la terre de ses ancêtres et ses aïeux, sans crier gare, provoquant ainsi la panique dans le camp du pouvoir de Bangui qui s’y attendait le moins et dont la plupart des membres ne voulaient de ce come-back ? Mesure – t – il seulement la gravité de ses délires mensongers sur le non – exercice des tirs à balles réelles par les FACA, sous la présidence de feu Patassé, contestés par le colonel Namboro et certains énarques de l’année 1996 ? Que peut –t -il penser du tollé soulevé dans les milieux des centrafricains de confession musulmane, suite à son appel à la haine contre eux, leur déniant toute Centrafricanité et les traitant de Tchadiens ? Et quid de ses contre – vérités, lorsqu’il avait affirmé et soutenu que le peuple centrafricain n’avait jamais combattu pour l’avènement du pluralisme démocratique ? Ne sont – ce pas là des insultes proférées à la mémoire de Ruth Rolland, Dr Conjugo, Nestor Ballet, sans oublier cette génération d’élèves et étudiants, marquée à jamais par plusieurs années blanches du fait de cette page sombre de notre histoire, de 1990 à 1993 ?

Répondre à toutes ces pertinentes questions, c’est répondre à la problématique de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation, l’un des piliers du programme politique du candidat des pauvres et de l’homme de la rupture, en conformité avec les Recommandations du Forum National de Bangui tenu du 04 au 11 mai 2015, de l’article 9 de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 06 février 2019, signé à Bangui ainsi que le Rapport Général de la Consultation Populaire des 07 régions du pays. A ce sujet, rappelons que le projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR), dont le texte est structuré en 07 titres et 70 articles, a été débattu le jeudi 27 février 2020, en plénière de l’assemblée nationale placée sous la diligence de Laurent Ngon-Baba. Après la lecture du rapport et suite à l’invitation du président  Ngon-Baba,  les deux ministres en charge de la justice et de l’action humanitaire, à savoir Flavien Mbata et Virginie Mbaïkoua ont été invités tout à tour à dégager leurs impressions. Selon ces deux personnalités, la mise en place de la « Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation » constitue un nouveau départ dans le cadre de la justice transitionnelle et permet la restauration de la paix, de la cohésion sociale, de la promotion de la justice, de la réconciliation et de la culture démocratique en RCA. En outre, des cadres d’écoute seront créés et  le devoir pour honorer la mémoire des victimes sera observé. La vérité est  un fondement de la paix et de la réconciliation ont-elles ajouté.

Tel que décrit ci – dessous, la République est dotée depuis lors d’une institution nationale dont l’une des missions principales consiste à connaitre des contentieux touchant à la gouvernance nationale, de l’indépendance à nos jours, mis délibérément sur la place publique par Fidèle Gouandjika dans ses lives sur les réseaux sociaux. Pourquoi alors le Gangster de Bangui, s’il était réellement mû par la volonté de renverser la table, de changer de feuille de cahier et d’écrire l’une des plus belles pages de notre histoire, n’a – t – il pas rendu opérationnel cet organe qui s’impose désormais comme un tribunal de notre histoire ? N’est – il pas dans ce cadre que doivent, en toute sérénité, toute sincérité et toute responsabilité, être traités, au nom de l’unité, de la dignité, du pardon, de la justice, de la réconciliation et du vivre – ensemble, tous les écueils de notre passé liés à la gouvernance nationale, politique, institutionnelle, socio – économique, aux relations internationales, et à la coopération combien trop historique et trop critiquée avec la France, comme en Afrique du Sud, au Mali, et au Rwanda ? Si tel n’est pas le cas, quelle valeur devraient revêtir, par conséquent,  toutes ces vociférations acclamées par les uns, mais balayées d’un revers de la main par d’autres ? Des résolutions ou des recommandations ? Ni des résolutions, ni des recommandations, mais plutôt des diatribes et des incitations à la haine et à la violence dans un contexte politique et socio – économique déjà délétère du fait de l’épidémie du Covid – 19 et de la détermination du Gangster de Bangui à effectuer un passage en force, après une procédure en cours de la révisionnelle constitutionnelle. Donc, ni substantielles à l’éveil de la conscience nationale, à la « formation » et la  » formatation » des générations montantes et encore moins  à la renaissance de la République.

Ainsi donc, le jeu auquel se livre ces derniers temps le Gangster de Bangui et son Grand – Frère Chégué n’est tant une communication au service du peuple centrafricain et pour son bien – être social qu’une campagne nationale savamment orchestrée, sur les frais de la princesse,  de dénigrements de certaines personnalités, à quelques mois des échéances électorales. Une simple publicité de nature à ternir leur image et à divertir l’opinion de l’insécurité ambiante généralisée actuelle. Et non des vérités, à l’exemple de ce que nous avions connu en Afrique du Sud qui avait mis en place une Commission Vérité et Réconciliation et dont les travaux ont atteint effectivement  ses deux buts : « vérité et réconciliation ». Elle a fait éclater la vérité, montré qu’il y avait eu une violation massive des droits de l’homme sous l’Apartheid, faisant taire d’éventuels négationnistes, et s’accordant sur une histoire commune. « Les faits n’étant plus niés, il restait aux Sud-Africains à regarder ensemble ce qu’ils avaient fait, à faire mémoire de leurs souffrances communes pour fonder le nouvel Etat sur le refus de la guerre entre soi », avait écrit Gérard Courtois, agrégé des Universités. Même si tous les maux de l’Apartheid ne sont pas résolus, la démocratie y tient toujours debout, 25 ans après. Or, comme le rappelle Desmond Tutu dans la préface du rapport de la Commission : « Si le miracle de la solution négociée n’avait pas eu lieu, nous aurions été plongés dans le bain de sang que tout un chacun prédisait comme la fin inévitable de l’Afrique du Sud. »

Aux dernières nouvelles, malheureusement Touadéra et Gouandjika mènent actuellement le peuple centrafricain  vers l’abattoir et un bain de sang.

La rédaction

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