Centrafrique : « Affaire du marché des travaux de réhabilitation de la route Bossemptélé – Bozoum » : seulement 100 millions de Fcfa empochés par Jean – Symphorien Mapenzi !

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Seulement, 100 millions de Fcfa ! Finalement, c’est le montant  réel  de la somme empochée par le député de Bimbo 2, Jean – Symphorien Mapenzi, 1er vice – président de l’assemblée nationale et directeur général de la société dénommée « Speed Mat Centrafrique », et destinée à l’exécution du  marché des travaux de réhabilitation de la route Bossemptélé – Bozoum, pour une distance de 87 Km et sur financement du budget d’investissement de l’Etat. Un chiffre trop dérisoire par rapport au  magot de 2 milliards de Fcfa initialement annoncés par le journal en ligne CNC dans l’article intitulé « Centrafrique : travaux de route Bossemptélé-Bozoum, 2 milliards de francs CFA partis en fumée », paru le 15 mai 2019.

Aux fins d’en avoir le cœur net et d’en tenir largement  informés le grand public et  tant l’opinion nationale qu’internationale  sur une affaire qui semble passer pour un autre scandale financier à la solde du pouvoir de Bangui, depuis le 30 mars 2016 à ce jour,  la rédaction du journal en ligne Letsunami.net/La Voix des Sans Voix www.letsunami.net a jugé utile de s’adresser directement au directeur général des travaux publics, M. Thierry Bissafi. Mais, ayant cru que nous avons  déjà commis le crime  de lèse – majesté en publiant d’abord  cet article dont les termes, selon lui, relèveraient du domaine de la diffamation et seraient donc attentatoires à l’honneur, à la dignité et à l’image de l’institution dont il a la charge, et en décidant ensuite de revenir  cogner à sa porte pour vérification et obtention des informations à la source, alors que c’est le contraire qui aurait dû être fait – ce qui est tout même vrai mais ne saurait engager une quelconque responsabilité de notre part,  puisque l’article querellé n’émanait pas directement de la rédaction du www.letsunami.net qui n’avait fait que le relayer, toutefois sous une forme d’interrogation, annonçant ainsi l’intention d’une probable investigation – ce dernier n’a pas daigné  nous recevoir et échanger avec nous sur cette épineuse affaire qui relève de son domaine de compétence, en flagrante violation des règles de la transparence qui doivent guider toute action publique et qui recommandent à tout agent public de rendre compte de sa gestion, d’une part, et en la méconnaissance totale du droit du public à l’information et d’être informé sur les affaires de la cité, d’autre part. Sur ce, et devant ce refus,  nous avons décidé d’effleurer de nouvelles pistes de collecte de données et d’informations fiables.

C’est ainsi qu’il nous a été rapporté que le montant budgétisé et alloué au marché des travaux de réhabilitation de cette route s’élevait non pas à 2 milliards de Fcfa mais fort étonnement  à 250 millions de Fcfa. Sa réalisation n’a été ni plus ni moins que la résultante d’une volonté et d’un acte politiques, valablement exprimés par le premier ministre sortant Simplice Matthieu Sarandji. Son attribution à l’entreprise « Speed Mat Centrafrique » répondait  aussi à des critères hautement politiques : l’homme serait l’aîné  du député de Bimbo 2 et tous les deux seraient originaires de Bozoum. Seulement, le montant de l’enveloppe telle que prévue et arrêtée ci – dessus  ne pouvait pas permettre à cette société de démarrer lesdits travaux et de les achever dans les délais prescrits par le cahier des charges, selon les règles de l’art et les prescriptions techniques.

 En effet,  nos sources ont affirmé que la facture des travaux de réhabilitation d’une route  régulièrement entretenue s’élève à 3.000.000 de Fcfa par Km. Et si l’entretien n’est pas fait du tout pendant des années,  le montant de cette facture par Km doit impérativement  osciller  entre 15 millions de Fcfa à 20 millions de Fcfa.  Malheureusement, la dégradation du tronçon Bossemptélé – Bozoum était si accentuée que le coût ne pouvait que varier entre 1.305 millions de Fcfa et 1.750 millions de Fcfa, soit une facture de 15 millions par Km et 20 millions de Fcfa, et ce, sans compter les travaux de remise en l’état des ouvrages d’art dont la plupart n’existe plus ou ont tout simplement été emportés par des eaux. Par conséquent, il est inadmissible que le montant prévu et décaissé ne puisse servir à démarrer et à réaliser les travaux de réhabilitation de cette voie. Voilà, une explication technique et scientifiquement fondée  qui est de nature à balayer  d’un revers de la  main les nombreuses  contre – vérités qui ont été dites pour tenter de justifier l’arrêt d’exécution du marché de ces travaux.

Ainsi donc, comme nous l’avons à maintes reprises  expliqué dans nos derniers articles dans lesquels nous avons pointé un doigt accusateur vers le ministère des finances et du budget et la direction générale des marchés dont les missions  ont été formellement consacrées par les dispositions de la loi n°08.017 du 6 juin 2008 portant code des marchés publics et délégations de service public en République centrafricaine, la responsabilité de la non – exécution de ce marché, une fois de plus, leur incombe du fait de n’avoir été ni en aval, ni  en cours, et ni en amont de la procédure. Ils ont bénéficié aussi dans ce qui passe tout simplement pour une pratique irrégulière d’extraction frauduleuse des fonds publics de l’aide du chef de service de passation des marchés publics du ministère des travaux publics et du désenclavement, et du contrôleur financier détaché près le FER. En leur qualité de maître d’ouvrage, ils avaient l’impérieuse obligation de veiller scrupuleusement au respect des dispositions de la loi relatives au montage des DAO et à toutes les autres phases de la procédure jusqu’à la signature du contrat. Si aujourd’hui, nous sommes devant cette affaire d’arnaque d’Etat ou de braquage de fonds publics, c’est justement parce que des mesures n’ avaient pas  été prises, à cet effet, en tenant préalablement compte de l’existence des crédits alloués et des prescriptions techniques, administratives et financières contenues dans les DAO.

Comment peut – on inscrire dans la loi de finances  une enveloppe d’un montant de 250 millions de Fcfa, allouée aux travaux d’exécution d’une route, sans que des missions de visite des lieux et des  études techniques communément appelées «  prescriptions techniques et administratives » n’aient été préalablement effectuées ? Peut – on se lever un beau matin et ordonner le décaissement d’une somme de 100 millions de Fcfa sans que la destination de cette dépense n’ait été  connue et arrêtée à l’avance ? Est – il même  possible que les coûts de réalisation des  travaux de ce tronçon puissent être conformes à ce montant ?

Comme nous l’avons déjà annoncé et au risque de nous répéter, nous sommes une nouvelle fois,  en présence d’une association de malfaiteurs et devant un acte de détournement des fonds publics, en bandes organisées. C’est honteux et très malheureux. Personne n’en parle et silence assourdissant du côté de tous les organes de contrôle a posteriori.

Terrible, n’est – ce pas ?

Jean – Paul Naïba

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