Centrafrique : Abdou Karim Meckassoua persécuté par Touadera ou l’angoisse de l’usurpateur !

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Ce 17 janvier 2024, comme un symbole (Patrice Lumumba ayant été assassiné le 17 janvier 1961), certains juges centrafricains ont décidé, une fois de plus, une fois de trop, d’offrir leurs entre-jambes à M. Touadera afin de satisfaire ses désirs inavouables, condamnant Karim Meckassoua aux travaux forcés à perpétuité et la confiscation de ses biens.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette condamnation lunaire ainsi que les accusations opportunistes portées contre lui, dont le seul dessein est la mise à mort politique si ce n’est l’assassinat tout court d’un concurrent sérieux, n’ont guère convaincu l’opinion publique. Nos compatriotes sont d’autant moins convaincus que les divergences entre Karim Meckassoua et M. Touadera remontent à 2017, bien avant sa destitution du perchoir de l’Assemblée nationale sur l’instigation des Russes de Wagner. Elles se sont poursuivies jusqu’au 12 août 2021 date à laquelle la Cour constitutionnelle de Danielle Darlan a prononcé la déchéance de son second mandat de député.

Mieux, cet acharnement judiciaire gratuit révèle que M. Touadera a tout fait pour ramener son logiciel politique dans les années 1960, à l’époque des partis uniques et leurs pratiques détestables consistant à inventer des complots réels ou supposés dans le but d’éliminer adversaires et empêcheurs de tourner rond.

Justement, la condamnation renseigne sur la panique qui s’est emparée de M. Touadera et les siens depuis que Karim Meckassoua et les autres leaders de l’opposition démocratique ont décidé de ne pas reconnaitre le « règlement intérieur » du MCU considéré abusivement comme la Constitution de la République centrafricaine, et refusé de se faire distraire par ses manœuvres politiciennes.

Lesquelles nous démontrent en effet que depuis bientôt 8 ans qu’il a pu, grâce notamment aux fraudes massives et à la tricherie, réaliser son ultime rêve, celui de s’emparer du pouvoir de l’État pour satisfaire ses besoins primaires, M. Touadera est habité de façon permanente par une angoisse.

Ce n’est point cette angoisse que Kierkegaard appelait l’angoisse d’Abraham (un ange a ordonné à Abraham de sacrifier son fils) mais c’est plutôt l’incertitude qui s’empare de tout parvenu ou de tout usurpateur qui redoute d’être démasqué, donc de perdre ses privilèges.

Dans ce sens, ledit usurpateur se croit obligé, pour conserver ses avantages frauduleusement acquis, de s’attaquer à tous ceux qui à ses yeux sont légitimes pour être à sa place. Ce faisant, il entretient une coterie clanique et tribale, dont les premiers maillons sont les juges. Il a besoin d’avoir des obligés, des porte-flingues sans foi ni loi, bref, des individus sans reliefs qui lui doivent tout, y compris leur ascension sociale, et qui ne sauraient manifester une quelconque volonté d’émancipation. Auquel cas, ils perdraient tout.

Tel un chef mafieux, l’usurpateur ou le parvenu, c’est selon, a souvent la conviction insolente que les événements vont marcher comme il le désire, que les êtres vont rigoureusement se plier à sa volonté. Mais quand, comme quelqu’un l’a écrit, un imprévu, une contingence ou encore la malice d’une volonté étrangère à la sienne contrecarre ses projets, alors il explose, il tonne, il veut crever le ciel, anéantir la terre, exterminer des populations entières, faire condamner les gens à des peines de prison imaginaires… il manque de sérénité.

En vérité, M. Touadera et ses obligés se sont transformés en un ouragan incontrôlable, en une tornade, ils se déchaînent et inventent des complots imaginaires contre leurs adversaires, conscients de la fragilité de leur édifice ; voilà pourquoi ils se sont jurés de faire la peau à Karim Meckassoua.

Eux, qui considèrent la République centrafricaine comme un butin de guerre et qui dirigent les structures de l’État comme une entreprise privée. Ils sont donc prêts, peu importe la méthode, peu importe les moyens, à lui faire rendre gorge. Leur crédo ? Le faire disparaitre à tout prix. Croyant ainsi venir à bout de leur angoisse. Mais c’est sans compter avec la clairvoyance et la détermination des Centrafricains, décidés plus que jamais à les chasser du pouvoir par tous les moyens.

Fait le dimanche 21 janvier 2024

Poussou Adrien

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