CENTRAFRIQUE: A PROPOS DE LA CORRUPTION PRÉSUMÉE DES LEADERS SYNDICAUX DE L’ISYCA

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Le Protocole d’Accord signé le 26 septembre 2019 entre le gouvernement et l’Intersyndicale de Centrafrique (ISYCA) trahit la piètre moralité des leaders syndicaux de Centrafrique. Le compte-rendu de l’issue des dernières négociations gouvernement/syndicats laisse pantois.

En effet, avec tous les bruits qu’ils ont faits autour des 33 revendications, les leaders syndicaux de l’Intersyndicale de Centrafrique (ISYCA) ont à peine obtenu du gouvernement rien que la « promesse » de gain de 12 revendications seulement, mais en 2020, sans mois fixé, dans un pays où « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », comme aimait à la dire le ministre de l’Enseignement supérieur du régime Kolingba, le professeur Jean-Marie Bassia. Et c’est la où les accusations ou soupçons de corruption des signataires de la bêtise du 26 septembre font leur chemin sans difficulté, parce que des leaders syndicaux qui se respectent et qui sont intègres ne peuvent jamais accepter  l’inacceptable et sont capables de voir de loin les pièges tendus.

PROMESSES POUR 2020: INTENABLES

Parce que justement 2020, c’est l’année des élections ! Et le gouvernement dira: « Mieux vaut penser au peuple (les électeurs) qu’à une infime partie du peuple (les fonctionnaires et agents de l’Etat ». A raison d’ailleurs, puisque tous les Centrafricains ne sont pas concernés par les 33 revendications déposées sur la table du gouvernement, simplement parce que tous ne sont pas des salariés ! Les leaders syndicaux n’ont-ils pas compris cela? Ô mon Dieu, qu’ils sont naïfs !

QUID DES 72 MILLIARDS DE FCFA?

Lors de l’assemblée générale de l’ISYCA du 14 septembre dernier, des syndicalistes et syndiqués avaient publiquement révélé que le gouvernement avait reçu 72 MILLIARDS FCFA des partenaires internationaux pour apurer les arriérés de salaires.
Question 1: Pourquoi pendant les négociations ces leaders syndicaux de l’ISYCA, 19 au total, n’ont pas posé comme préalable que le gouvernement sorte cette somme pour apurer lesdits arriérés?
Question 2: Pourquoi n’ont-ils pas exigé l’audit des aides budgétaires destinées à l’apurement des arriéras de salaires souvent annoncé par le chef de l’Etat lui-même et publié sur le site du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération internationale?
Question 3: Les arriérés devaient-ils être payés au compte-gouttes? Et pourtant, aux 2 Congo, au Rwanda, au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Sierra Léone, au Libéria et j’en passe, les arriérés ont été payés CASH, c’est-à-dire D’UN SEUL TRAIT. Vont-ils attendre 2020 pour se faire payer tous les arriérés?
Comme l’écrivait récemment l’ancien ministre et ancien député Laurent Gomina-Pampali, spécialiste de philosophie morale et politique et d’éthique politique, dans un post: «le paiement des arriérés de salaires et pensions au compte-gouttes, correspond bien à un comportement commun à tous les tenants du pouvoir public financier, africains en général et centrafricains en particulier. Ce comportement a pour noms: cynisme et sadisme! Je mange et les autres peuvent attendre! Quand les syndicalistes s’en complaisent, bonjour la souffrance pour les retraités et les petits fonctionnaires ! ». En réalité, les travailleurs centrafricains et le peuple doivent comprendre que le régime Touadéra est un régime cynique, sadique et sans cœur, sans foi ni loi.

UNE GROSSE VIRGULE DANS LE DOS DE LA BASE

Les leaders syndicaux ont l’habitude de dire à leurs interlocuteurs du gouvernement qu’ils n’exécutent que les décisions de leur base. Qu’ils nous disent maintenant: quelle est la base qui s’est réunie et a pris connaissance de ce document qu’elle a apprécié et les a missionnés d’aller signer? Devaient-ils ne pas consulter leur base avant de signer le Protocole d’accord avec le gouvernement? Pourquoi ont-ils l’habitude de dire que « NOUS ALLONS NOUS REMETTRE Á LA DÉCISION DE LA BASE », « LA BASE EST SOUVERAINE », « NOUS NE SOMMES QUE LES PORTE-PAROLES DE LA BASE »?

ATTENDRE L’ISSUE DES NEGOCIATIONS AVEC LE FMI?

Quand Touadéra avait pris des décrets pour augmenter les salaires et indemnités à la Présidence de la République, au gouvernement, à la Primature, et dans les autres institutions de la République, et même quand il devait augmenter les fonds spéciaux de la Présidence de la République et de la Primature pour atteindre 4 milliards de FCFA, est-ce qu’il avait préalablement demandé l’avis du FMI et de la Banque mondiale? Si oui, que le gouvernement publie le communiqué de final d’entente ou le rapport de réunion y relatif. Sinon, pourquoi c’est lorsqu’il s’est agi du tour du bien-être financier des fonctionnaires et agents de l’Etat qu’on demande d’attendre l’issue des négociations avec les partenaires techniques et financiers (PTF), comme si ce sont ces derniers qui décidaient du montant des salaires et indemnités en Centrafrique? Jamais un gouvernement et un régime n’ont menti de cette manière en Centrafrique.

On le voit, cette histoire d’attendre les conclusions des discussions avec les partenaires techniques financiers est un faux problème et l’expression pure et simple d’un manque de volonté politique. C’est un attrape-nigaud, expression de la roublardise qui caractérise les princes qui nous gouvernent depuis le 30 mars 2016.

Car ce n’est pas le FMI ni la Banque mondiale et encore moins l’Union européenne ou le Club de Paris qui fixent les montants des salaires et indemnités dans les pays. Et si par malheur l’issue des négociations avec les PTF n’était pas concluante dans le sens voulu par les travailleurs, le gouvernement va-t-il dire que c’est le FMI et la Banque mondiale qui ont refusé et que, par conséquent, il ne peut rien faire pour les travailleurs de son pays?
Franchement, Touadéra et ses alliés syndicaux alimentaires de l’ISYCA prennent des Centrafricains pour des demeurés. Mais qu’ils sachent une chose: ils ont trahi la République de Boganda en cautionnant et en entretenant la misère noire des travailleurs qui sont les bâtisseurs de la république. Aucun pays au monde ne s’est développé sans l’œuvre salvatrice de ses fils appelés TRAVAILLEURS, dans tous les domaines.

L’IMPÉRATIF ET L’URGENCE D’UN CHANGEMENT RADICAL ET PROFOND Á LA TÊTE DES 19 CENTRALES SYNDICALES

Les travailleurs doivent destituer les leaders des 19 centrales syndicales membres de l’ISYCA à la toute prochaine AG pour HAUTE TRAHISON. Car c’est depuis l’époque Bozizé qu’ils utilisent les noms des travailleurs pour assouvir rien que leurs besoins personnels et intérêts égocentriques. Le ministre d’Etat Anicet-Parfait Mbaye, le représentant du gouvernement dans les négociations avec les syndicats à l’époque, remettait à chaque leader syndical participant aux négociations la somme de 100.000 FCFA par jour. Cela veut dire que si les négociations duraient un mois, chaque leader syndical avait 3.000.000. (TROIS MILLIONS) de FCFA. On comprend pourquoi la tête des centrales syndicales ne change jamais, parce que ceux qui y trônent bouffent pour eux seuls, ils ne pensent qu’à leurs panses en faisant la politique du tube digestif. Ils jouent le jeu du gouvernement pour ne pas partir à la retraite, et cela est connu de tous les milieux socioprofessionnels.
Sinon, est-ce vraiment normal que les leaders syndicaux qui ont été ministres de la Fonction publique et membres du parlement de transition (CNT), qui ont été incapables d’user de leur tact et influence contextuelle pour faire signer et respecter les décrets d’application du Statut général de la Fonction publique et du Code du travail, reviennent encore à la tête des syndicats après avoir échoué lamentablement au gouvernement et au parlement où ils étaient censés représenter les travailleurs? C’est une honte !

Il est inadmissible que des syndicats soient incapables d’amener le gouvernement à faire signer le décret d’application d’une loi qui a déjà duré 10 ans. Cela est compréhensible: ce retard est transformé en fonds de commerce des leaders syndicaux qui, en réalité, ne veulent pas du décret d’application, car c’est comme de l’herbe qui leur serait coupée sous les pieds, ou encore de la nourriture et des enveloppes perdues.
Est-ce normal qu’un même individu trône à la tête d’un syndicat pendant plus de 20 ans et refuse d’organiser un congrès pour mettre son poste en jeu? Les Sonny Collée, Noël Ramadan, Sabin Kpokolo et consorts ont assez trahi: ILS DOIVENT LAISSER LA PLACE Á D’AUTRES ! Sinon, la majorité des travailleurs n’obtiendront rien à cause de ses politiciens gourmands qui font semblant d’être des syndicalistes.

A bon attendeur, salut.
Cyrus-Emmanuel Sandy

NB: Je sais pourquoi j’ai écrit ATTENDEUR, pas comme l’autre. Un attendeur, c’est celui qui attend bêtement et pendant longtemps des autres, des faux émissaires, des faux délégués et des faux représentants, sans obtenir quelque chose, sans vraiment avancer. L’attendeur est un attentiste naïf. (Source: MEDIAS+)

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