Centrafrique : « A la prochaine fois, nous vous livrerons tous à la vindicte populaire…. ! »

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« Nous serons contraints de vous citer nommément et nous vous livrerons tous à la prochaine fois à la vindicte populaire, car vous constituez de pions à la solde de l’Imposteur dans notre entreprise de salut public et, comme tels, vous êtes un solide rempart contre la concrétisation de la dynamique positive de l’histoire en cours, celle du départ sans condition de Touadéra, pour une véritable réconciliation entre toutes les filles et tous les fils de ce pays ». Tels sont les conclusions auxquelles nous sommes parvenus après plusieurs heures d’échanges fructueux entre nous et tous ceux qui ont identifié l’Imposteur de Bangui comme le problème et sa neutralisation de la tête du pays comme la seule solution idoine à la crise centrafricaine.

En effet, et nous ne le dirions jamais assez, « Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir « . C’est l’une des phrases les plus connues écrites par Frantz Fanon, dans son testament intellectuel posthume, « Les Damnés de la terre ». Un livre dans lequel il prophétise, en 1961, les luttes de libération des pays sous domination. Il y explique aussi en quoi la violence du colonisé est légitime envers le colonisateur. Comme Frantz Fanon, en 1990, à la faveur du Discours de La Baule dans lequel le président François Mitterrand avait décidé de subordonner dorénavant l’aide française aux Etats africains à l’introduction du multipartisme, Etudiants, nous nous sommes levés comme un seul homme, à travers des grèves, des villes mortes, et des manifestations qui s’étaient soldées par des nombreuses pertes en vies humaines, dont celle du Dr Conjugo, des exclusions de l’école et de l’Université de Bangui, des suspensions de solde et de fonctions des syndicalistes et des radiations de la fonction publique des fonctionnaires et agents de l’Etat, pour imposer au général d’armée André Kolingba l’adoption de la démocratie comme mode de gouvernance. Cette lutte héroïque s’était couronnée par l’accession triomphale du président Ange Félix Patassé à la magistrature suprême de l’Etat, suite à des élections véritablement démocratiques, crédibles, sincères, transparentes, inclusives, libres, justes et incontestables, en 1993.

Après le coup d’état du 15 mars 2003, celui du 23 mars 2013 et la transition conduite par Mme Samba – Panza Cathérine, nous nous étions mobilisés à nouveau pour le retour à l’ordre constitutionnel. En dépit des scrutions dont le processus a été émaillé par de graves irrégularités et dont les résultats étaient jugés peu crédibles, a contrario de ceux de 1993, le chef de file de l’opposition démocratique Anicet Georges Dologuélé et toute la classe politique, au nom de la paix, de la cessation des hostilités, du désarmement et de la démobilisation de tous les groupes armés, de la reconstruction de l’armée, du retour de tous les exilés, de la réconciliation nationale et de la renaissance de notre pays, ont néanmoins eu l’élégance de taire leurs divergences, d’enterrer la hache de guerre et d’opter pour le dialogue permanent et le consensus comme mode de règlement de leurs différends politiques. Cet engagement appelé « union sacrée » solennel s’était illustré positivement, lors de la Table Ronde de Bruxelles, le 17 novembre 2016, par la mobilisation des différends principaux bailleurs de fonds en faveur de la République centrafricaine, avec des promesses de dons estimées à plus de 2,3 milliards de dollars.

Cependant, quelques années plus tard, nous nous sommes rendus compte que l’ancien inspecteur des mathématiques que nous avions connu de 1998 à 2002, lorsque nous assumions les fonctions de DGAF au ministère de l’Education nationale, et qui était considéré comme le chouchou du chef du projet PASECA Jean – Daniel Neveu, celui qui deviendra plus tard premier ministre du président François Bozizé, de 2008 à 2013, après quelques années passées à la tête de l’Université de Bangui comme recteur, n’avait  en réalité aucun projet fiable et viable pour son pays. Des grands enjeux qui ont sous – tendu à son élection, et qui avaient pour noms « Paix, Sécurité, DDRR, Armée, Exilés, Réconciliation et Reconstruction nationales », il n’en a désormais que cure. Seul le pouvoir l’intéressait. Le pouvoir pour lui seul, ses deux épouses, ses innombrables maîtresses, ses enfants, sa famille, ses amis, ses parents et ses connaissances. Le pouvoir et surtout l’argent qui lui manquait mais qui est maintenant à sa portée pour satisfaire ses pulsions matérielles, charnelles et mortelles, à tout moment. Pour y parvenir, il n’a qu’une seule méthode : la ruse. C’est grâce à elle qu’il parviendra quatre années plus tard à ses fins : D’abord, éliminer soigneusement dans ses rangs toute intelligence, toute opposition, et toute contradiction ; ensuite, diviser les leaders des groupes armés et les monter les uns contre les autres aux fins de réduire leurs capacités militaires ; enfin, imposer le règne de la terreur au peuple centrafricain pour liquider tous les acquis démocratiques et rester seul maître à bord du bateau centrafricain.

Ainsi donc, le limogeage du président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Méckassoua, les débauchages des députés de l’UNDP, de la CRPS, du RPR, du PATRIE, du MLPC et Autres, la création de son propre parti, le MCU, le fameux Accord de Paix de Khartoum du 6 février 2019, l’Accord signé avec le Groupe Wagner en 2017, et les concessions commerciales et minières, conclues avec le Rwanda, n’étaient une fois de plus que de la ruse pour Touadéra de faire de la République centrafricaine un royaume, son royaume. L’organisation des élections groupées du 27 décembre 2020 lui offrira une belle opportunité pour atteindre son objectif. Après avoir opposé une fin de non – recevoir à toute demande visant à obtenir la tenue d’un dialogue politique inclusif, il se fera finalement déclaré élu par l’ANE dirigé par Me Mathias Barthélémy Morouba par seulement 17% du corps, à l’issue des scrutins marqués singulièrement par des actes de graves irrégularités dont la véracité a fini par leur ôter tout critère de démocratie, de liberté, de crédibilité, de sincérité, d’inclusivité, de transparence, de justice et d’incontestabilité, et desquelles plus de 300.000 Centrafricains ont été délibérément exclus. L’attaque de la ville de Bangui, le 13 janvier 2021, par les rebelles de la CPC lui servira de solides arguties pour faire voter l’état d’urgence par une assemblée nationale aux ordres et déployer ses mercenaires du Groupe Wagner et rwandais sur toute l’étendue du territoire national avec un seul mot d’ordre : « nettoyer » et « ratisser » ; ce qui signifie tuer impunément, violer, voler, piller, incendier des habitations et greniers, et contraindre les populations civiles à des fréquents déplacements.

Face à cette situation combien dramatique, inhumaine et humanitaire et devant son refus catégorique d’accepter le dialogue avec toutes les forces vives de la nation, conformément aux recommandations de la Feuille de Route de Luanda et aux conclusions des travaux du Sommet Extraordinaire de la Cemc, de la Ceeac et de la CIRGL consacrés à la République centrafricaine, et suite à sa décision de convoquer un référendum constitutionnel, le 30 juillet 2023, après avoir limogé la présidente de la Cour constitutionnelle qui s’y était formellement opposée dans un arrêt, de ses fonctions, il ne reste plus à toutes les forces vives de la nation que de recourir à tous les moyens, y compris militaires, pour le démettre de son pouvoir illégitime et usurpé, libérer le peuple centrafricain du joug des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais, lui redonner sa dignité, et rétablir l’ordre constitutionnel.

C’est dans ce contexte que, répondant à des appels pressants de la part du COFAC, l’ancien chef d’état de transition Ferdinand Alexandre Nguendet a adressé solennellement un Message historique, le 2 juin 2023, à la nation tout entière et au peuple centrafricain et a lancé par la même occasion un ultimatum à l’Imposteur de Bangui de quitter le pouvoir, au plus tard le 1er juillet 2023. Comme nous pouvons, tous, le constater, cet ultimatum a été superbement ignoré, et comme si de rien n’était, toutes les dispositions sont en train d’être prises par le pouvoir pour l’organisation de son référendum constitutionnel, avec tout ce qui reste des maigres moyens de l’Etat. Comme vous voyez, plus rien n’arrête Touadéra dans sa folie de s’octroyer une présidence ad aeternam vitam, quitte à marcher sur les cadavres des milliers des Centrafricains ou à manger le cadavre de sa propre mère biologique.

Fort malheureusement, alors qu’une telle situation doit appeler à une forte mobilisation de toutes les forces vives de la nation sans exclusive, comme nous l’avons vu tout dernièrement au Sénégal, en commençant par les hommes politiques sans distinction d’idéologie et les forces armées centrafricaines sans appartenance corporatiste, il se trouve que certains politiques centrafricains et non des moindres, au lieu d’embarquer dans ce train de la dynamique en cours contre Touadéra, ont encore assez de ressources et d’intelligence fertile mais négationniste et voire complice pour manipuler certains hommes de tenues, allant jusqu’à les sommer de surseoir à leur participation à l’entreprise de salut public pour lequel nous nous battons depuis un certain temps. Comme nous l’avons annoncé un peu plus haut déjà, à ceux – là, à qui nous avions totalement fait confiance dans un passé relativement récent, mais qui n’avaient pas pu assumer leurs responsabilités face au peuple brimé, torturé, violé, enfumé, et asservi sur sa propre Terre, celle de ses aïeux et de ses ancêtres, nous leur disons ce qui suit : « ça suffit ! S’ils ont été incapables de jouer le rôle libérateur que nous attendions tous d’eux, l’heure est maintenant venue pour eux de se résoudre à laisser la place à un autre, plus jeune et plus déterminé que jamais à accomplir cette mission salvatrice pour tous. Il est grandement temps qu’ils s’effacent pour penser à tous les Centrafricains qui, de l’est à l’ouest du sud au nord, sont tués tous les jours, comme de simples vermines, par Touadéra et ses mercenaires du Groupe Wagner et rwandais, à toutes les femmes et toutes les jeunes filles qui sont chaque jour violées par ces hordes d’assassins sans foi ni loi, et à leur pays dont les ressources naturelles sont pillées tous les jours sans aucune contrepartie par des conquistadores. Leur refus d’écouter la voix de la raison dans les jours à venir nous convaincra de leur complicité directe avec Touadéra et finira par nous exhorter à les livrer à la vindicte populaire, dans un article de vives dénonciations et d’accusations ».

Enfin, à tous les officiers supérieurs ou généraux, les officiers, sous – officiers, hommes de troupes et à tous les soldats qui se sont engagés à protéger le peuple centrafricain, défendre l’intégrité du territoire national et à préserver les intérêts fondamentaux de l’Etat, de se souvenir de cette célèbre phrase qui avait guidé l’ancien président  du Ghana feu Jerry RAWLINGS dans la réalisation de ses deux missions de salut public : « Lorsque le peuple est écrasé par ses dirigeants avec la complicité des juges, il revient à l’Armée de rendre aux peuples sa liberté ». Sont- ils dans ce cas de figure ou non, comme l’avait fièrement dit l’ancien chef d’état – major des FACA le général Ludovic Ngaïféi, dans sa tribune intitulée : « Centrafrique : quand la souffrance du peuple m’interpelle à plus d’un titre » ?

Certes, à l’exemple du général Ludovic Ngaïféi, nous n’oublions pas et nous devons rappeler, que dans le passé de notre pays, notre Armée a subi des influences et des manipulations politiques, tribales, régionales et autres. Ces influences qui développent des sous-groupes d’intérêts égoïstes et partisans, ont accouché les mutineries, les phénomènes de coupeurs de route et les rebellions qui déshumanisent nos paisibles et innocentes populations. Au lieu de tirer les leçons sombres du passé, pour travailler avec abnégation au rayonnement de notre Armée déjà très affectée, certains sont encore là, et continuent allègrement et outrancièrement, d’attiser la haine, les rancœurs tout en foulant au pied, les principes directeurs ainsi que les exigences morales et éthiques de l’Armée.

A tous ceux-là, nous rappelons que l’Armée est apolitique ; elle est non tribale ; elle est non régionale ; elle est simplement républicaine car, au service de la nation et du peuple. C’est pourquoi, il est impératif de laisser la politique aux hommes politiques. Que ceux qui sont fascinés par la politique aient le courage de sortir des rangs, pour faire la politique car, les cadences militaires ne riment pas avec les pas de danse politique. A tous les hommes de tenue mêlés ou non, dans la manipulation et la délation politique, nous tenons à rappeler que la noble mission de l’Armée  est, reste et demeure, celle de la Défense et de la Protection de l’Intégrité du Territoire avec toutes ses institutions, le peuple et ses biens y compris. Cette mission, vous l’avez choisie au prix de votre vie car, comme le dit la devise d’une Armée que vous connaissez bien nous citons : « On nous tue mais on ne nous déshonore pas » doit guider toutes nos actions.  Pour cela, l’esprit de corps, et les nobles vertus du courage, d’intégrité, de fidélité, de loyauté et d’obéissance devraient constituer les principes directeurs de votre conscience individuelle et collective pour mener à bien, cette délicate et exaltante mission.

Sans vouloir donner l’impression de théoriser cette noble Institution qui est avant tout, une création divine et Dieu lui-même en est le Chef Suprême, Cf. Josué 25 : 13-15, avant d’être une œuvre humaine au service d’un pays et dont les chefs d’Etat en sont les Chefs Suprêmes, l’Armée joue toujours un double rôle à savoir : Le rôle de protection des personnes et des biens ; Le rôle de défense et de sauvegarde de l’intégrité du territoire. Ainsi compris, admis, respectés et mis en œuvre comme tels avec les plus grands soins, l’Armée de tous les temps, sous tous les régimes a eu, dans les pays des hommes sérieux, et dans des circonstances graves et extrêmes, à jouer le rôle et le devoir de participer au maintien de l’ordre.

C’est dans cet esprit et à juste cause que : L’Armée Américaine a tout mis en œuvre pour venir à bout de Ben Laden après les frappes de Word Street Center ; L’Armée Française renforcée par les anciens militaires à la retraite rappelés a réussi à neutraliser les terroristes ayant envahi la Côte d’Azur ; L’Armée Tchadienne a toujours repoussé les fréquents assauts des rebelles ; L’Armée Camerounaise veille sur l’intégrité de son territoire en même temps qu’elle repousse les rebelles ; L’Armée des deux (02) Congo assurent la protection de leurs peuples tout en sauvegardant l’intégrité de leur territoire respectif ; L’Armée de la Guinée Bissau a mis  de l’ordre au désordre électoral…Tous ces exemples non exhaustifs qui précèdent, montrent à suffisance, le rôle important qu’une Armée joue au sein d’une nation ou pays. Qu’il s’agisse du point de vue de Dieu que du point de vue des hommes, la mission de l’Armée se rapporte toujours à la protection des personnes sacrées et créées à l’image de Dieu ainsi que de leurs biens, et à la Défense de l’intégrité du territoire car, à un peuple, un territoire.

Fort de ce qui précède, nous lançons un dernier appel, vibrant et patriotique, aux officiers supérieurs ou généraux, officiers, sous – officiers, et à tous les hommes de rang qui hésitent encore, se déjugent et rament à contre – courants actuellement, de se ressaisir dans les meilleurs délais, avant qu’ils ne ratent pas le train de la liberté qui arrive ;  nous leur disons, aujourd’hui et plus que jamais, qu’ils doivent être des réparateurs des brèches, des restaurateurs des ruelles et des sentiers que nous y habitons. A l’unissons, vaincre ou mourir, ils doivent combattre sans relâche, avec la force de leurs âmes et de leurs esprits, ceux qui nous ont spoliés ; ceux qui ont arraché nos champs et nos prairies ; ceux qui ne connaissent pas le chemin de la paix ; ceux qui s’habituent aux crimes, aux détournements, à la gabegie  et à la corruption ; ceux dont on retrouve le sang des Centrafricains sur les pans de leurs vêtements.

«  Mettons-nous debout. Redevenons une force. Ne nous laissons pas couvrir par les ténèbres.

Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons accéder au renouveau total, pour défricher dans la paix et la sécurité nos champs ; pour paître notre bétail dans la paix et la sécurité, pour éduquer et instruire nos enfants dans la paix et la sécurité, pour disposer de nos forêts, de nos sites miniers dans la paix et la sécurité. Mettons-nous debout. En plein jour, montons à l’offensive contre ceux qui mangent notre moisson et notre pain ; ceux qui tuent et violent nos filles et fils ; ceux qui mangent nos troupeaux et bétails et qui s’abreuvent à nos cours d’eau ; ceux qui démantèlent nos frontières et nos places fortes ; ceux qui font la ruse en prétextant défendre notre cause et assurer notre sécurité alors qu’ils viennent en armes pour nous détruire et nous déstabiliser.

Mettons-nous debout. Reprenons notre avenir en mains. N’acceptons plus d’être la proie de ces prédateurs.

Soyons unis et combattifs pour reprendre notre pays ; soyons unis et combattifs pour être des vrais hommes de la restauration de la nation Centrafricaine ; Soyons unis et combattifs pour porter nos rêves ;Soyons unis et combatifs pour reprendre notre droit ;Soyons unis et combattifs pour changer l’humeur nationale ; Soyons unis et combattifs pour combler les fossés de la paix, de la sécurité, du vivre ensemble, de la liberté, du droit d’accès à une justice saine et équitable qui nous séparent ; Soyons unis et combattifs pour permettre à la liberté de retentir ».

La rédaction

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