Centrafrique : « 1er décembre 1958 » : quand un nain s’est assis dans le fauteuil d’un Géant et ses successeurs !

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Introduction

La République Centrafricaine, dont l’histoire remonte à plusieurs siècles avant la colonisation, fut annexée au 19ème siècle par la France qui l’appela Oubangui-Chari.

Elle demeura colonie française jusqu’au 1er décembre 1958 date à laquelle elle prit le nom de République Centrafricaine. Deux ans plus tard, elle devint « libre » par la proclamation de l’«indépendance» le 13 août 1960. Elle eut comme premier dirigeant un prêtre nommé Barthélémy Boganda qui disparut dans un attentat d’avion derrière lequel plane l’ombre des mains de la France. L’histoire de la RCA est marquée par l’esclavage, par la colonisation et par la « mal gouvernance ». Elle vit la misère extrême et pourtant c’est un pays riche en fleuves, en sous-sol très précieux, en terre naturelle et fertile. A considérer sa relation avec l’ancienne métropole, tout laisse à croire que pour la France la RCA n’est que sa propriété privée, et tout le territoire centrafricain son grenier qu’elle gère comme bon lui semble. Des règles d’exploitation ont été transcrites en lois. Depuis son «indépendance», à chaque fois, un petit groupe de gouvernants soutenu par l’ancien colonisateur et dont les intérêts sont satisfaits en contrepartie, s’enrichit inexorablement au dépens de la majorité. Ainsi, l’injuste distribution des biens s’enracine toujours très fortement. La nouvelle équipe dirigeante conduite par le professeur Archange-Faustin Touadera saura-t-elle mettre fin à cette tristement célèbre tradition?……

…..L’impact historique de l’esclavage et de la colonisation

2.1 La traite des esclaves

La République Centrafricaine fut pendant longtemps un point de passage pour les migrations qui ont dépeuplé le pays. Dans cette zone se sont succédés des royaumes et empires parmi lesquels l’empire du Kanem-Bornou, l’empire Ouaddaï, le royaume du Baguirmi. Les groupes «Fur» se sont étendus dans la région autour du Lac Tchad et le long du Haut Nil. Plus tard, plusieurs sultanats revendiquèrent la région, en la transformant en une grande réserve d’esclaves. De là, ces derniers furent transportés et vendus en Afrique du Nord à travers le Sahara et surtout au marché du Caire. Aux XVe et XVIe siècle, des populations apparentées aux Nubiens y auraient fondé deux royaumes. Les liens étroits avec le Bornou permirent à certains groupes de populations de participer au commerce transsaharien. Le XVIIIe siècle fut marqué par la traite atlantique des esclaves. Vers la fin du XVIIIe et au XIXe, la migration des Zandé permit la création d’un royaume guerrier dans la zone du Haut-Oubangui et de celle du Bahr al-Ghazal. Toujours au XIXe siècle, le rêve impérial de Mehmet-Ali et de ses successeurs porta l’Egypte à établir sa suprématie au Soudan. En 1875, le sultanat du Soudan, Rabih Az-Zubair était chef du Haut-Oubangui c’est-à-dire de l’actuel Centrafrique. De 1881 à 1885 survint la révolte du Mahdi avec Muhammad Ahmad ibn Abdallah. Par conséquent les routes orientales du commerce transsaharien furent taillées à l’Egypte. Alors, Rabat, un aventurier et marchand s’installa à côté du lac Tchad. En se lançant dans le commerce des esclaves et de l’ivoire, il créa une armée d’environ 35 000 hommes. Après avoir dominé diverses populations, il se constitua un immense empire. Entre temps, un des fils du Sultan du Baguirmi avait fondé un nouvel Etat inféodé dans le Ouaddaï: le Dar el-Kouti c’est-à-dire l’actuelle ville de Ndélé. Un de ses fils, Senoussi, s’enrichit dans le commerce des esclaves. Pour les populations centrafricaines, le rapport avec l’Islam rappelle tristement l’histoire de l’esclavage. Mais, à croire le Professeur Richard Filakota, il semble qu’aujourd’hui, en plus de l’esclavage, l’Islam ait de nouvelles formes d’organisation en Afrique noire.

2.2. De l’exploration à la colonisation

Dans les années 1870 et 1880, une première vague d’explorateurs venue de la vallée du Nil découvrit la région. Cependant la révolte du Mahdi coupa pour longtemps la voie soudanaise des explorations. A partir de la Conférence de Berlin (1885), Français et Belges, établis au Congo, se lancèrent dans la conquête du Centrafrique. De 1886 à 1889, les frères Dolisie et Gaillard remontèrent le cours de l’Oubangui et fondèrent Liranga, Bangui, Mobaye. Par la suite, Alfred Fourneau, Pierre Savorgnan de Brazza et Paul Crampel occupèrent la «Haute Sangha» (actuelle Mambéré-Kadéi) et le Haut Oubangui pour le conte de la France. Le décret de 1894 détacha le territoire du Haut-Oubangui du Congo français. Puisque le Nord du Centrafrique fut occupé par Rabat, les Français lancèrent une opération décisive et envoyèrent trois missions vers le lac-Tchad: la mission Voulet-Chanoine qui partit de l’Afrique de l’Ouest, la mission Fourneau-Lamy qui partit de l’Algérie, la mission Gentil qui partit du Congo. Finalement, ils réussirent à vaincre et à tuer Rabat dans la bataille de Kousseri en 1900. En 1905, fut constituée la colonie de l’Oubangui-Chari. En 1910, les territoires français d’Afrique centrale furent organisés en une fédération: l’AEF. De grandes compagnies reçurent la charge d’exploiter les richesses naturelles de la colonie, notamment le caoutchouc. Cependant, elles commirent des extorsions et des crimes odieux. Elles recouraient continuellement aux «travaux forcés», et aux corvées imposés non seulement aux hommes mais aussi aux femmes et aux enfants. Les salaires versés aux Compagnies ne permettaient pas aux familles de vivre décemment. La population était obligée de travailler sans aucun type de garantie et rétribution. Les conséquences de tous ces abus suscitèrent des résistances et des révoltes qui furent réprimés dans le sang. La participation des colonies à la deuxième guerre mondiale fit en sorte que la France recouvra la liberté. Ainsi, le régime colonial s’assoupit légèrement. En effet, une loi de 1946 abolit le «travail forcé». La même année, l’Oubangui-Chari élit son premier Député à l’Assemblée Nationale, Barthélémy Boganda. La «loi-cadre» de 1956 conféra le suffrage universel aux Africains et effectua une large décentralisation dans les colonies. L’Oubangui-Chari élit un Conseil de gouvernement de 6 Ministres, présidé par Abel Goumba. Durant le référendum de 1958, le projet de Communauté française (c’est-à-dire de l’Afrique Equatoriale Française) recueillit 98,1% de « Oui » dans l’Oubangui-Chari : ce fut l’année de la proclamation de la République Centrafricaine.

2.3. Abus de la politique économique coloniale

On pratiquait le «portage» qui était le moyen de transport habituel des chefs-tribu dans leurs déplacements. Les munitions et diverses provisions des colons étaient transportées par des personnes sur de centaines de kilomètres (1300 km de Brazzaville à Bangui). Pour le transport des personnes on utilisait le «tipoye» fait de deux branches de bambou avec un siège au milieu, transporté par quatre hommes robustes, deux devant et deux derrière. Généralement, les transporteurs ne percevaient aucune rémunération sauf une récompense en sel et en étoffe, et devraient être nourris dans les villages où ils passaient. On constituait des caravanes par rapport à l’importance des matériels. On pouvait compter jusqu’à 200 transporteurs. Selon les distances, on pouvait passer facilement par exemple de Brazzaville à Bangui quatre mois. Il y avait un tribut que la Métropole imposait aux colonies. L’impôt consistait à taxer les populations centrafricaines, hommes et femmes exceptés les enfants, les vieux, les handicapés, les mères de nombreux enfants, les combattants de guerre et les ex militaires. Le taxe ne devrait pas dépasser les 5 francs ni être inférieur à 1 franc. Afin de mieux contrôler le tribut, on procédait par recensements réguliers. Les chefs-cantons et de villages étaient chargés de collecter et faire les versements. Souvent, ces derniers étaient plus intransigeants que les colons envers leurs propres compatriotes et majoraient les taxes à leurs propres profits. Les colonies pratiquaient une «économie de pillage». Le salaire qu’ils donnaient aux gens était au maximum 21 centimes de francs. Et pourtant les Compagnies vendaient les produits à 3 ou 5 francs. Par exemple l’ivoire acheté à 2 ou 8 francs au kilogramme était revendu en Europe à 30 ou 60 francs. La construction du chemin de fer Congo-Océan a facilité le convoyage de ce que l’auteur Français Pierre Mantot appelait le «butin du pillage» de l’Afrique vers la France. Les morts causés par les Compagnies Concessionnaires étaient environ 20 millions. En d’autres paroles, en 22 ans, de 1889 à 1911, 1 million 100 mille africains étaient tués chaque année. Le peuple centrafricain s’est retrouvé davantage appauvri par la puissance coloniale puisque les terres étaient déclarées «propriétés françaises». Déjà, après son passage à Bangui en 1825, l’écrivain français André Gide, à l’époque, chargé de mission au ministère des colonies, révélait dans son livre les scandales des abus de la colonisation. Et madame Sophie Melexis, en présentant ce livre, déclarait que le but d’André Gide était de lutter contre les travaux forcés et les carences du système colonial. C’est juste dans ce contexte d’extrême exploitation qu’émergea le personnage de Barthélémy Boganda qui s’engagea dans une lutte drastique de libération politico-économique de l’Oubangui-Chari. L’auteur centrafricain Bernard Simiti lui attribue justement le titre de «leader de la lutte pour l’indépendance».

Sociétés concessionnaires et appropriation des terres centrafricaines par les colons

2.4. Barthélémy Boganda «Libérateur» de la RCA

Né le 04 avril 1910 à Bobangui, de parents paysans, qui furent assassinés par les colons Français, Barthélémy Boganda fut adopté par les Missionnaires et devint prêtre catholique. En 1946, avec l’autorisation de son Evêque, il se présenta aux élections législatives et remporta l’unique siège réservé aux Africains à l’Assemblée nationale française. Dès son entrée au Parlement, il adhéra au groupe MPR. Très vite, il se révéla avec des idées claires. Par exemple, par rapport à l’occupation des terres centrafricaines par les colons, il déclarait ceci dans un discours: «Avant de faire quelque chose pour nous, il faut tout d’abord restituer ce qui est strictement nôtre, ce qui constitue notre propriété inaliénable, c’est-à-dire notre droit à l’existence, notre droit au respect de notre personne et de notre collectivité». Il guida non seulement une guerre épistolaire contre la passivité et la complicité de l’Administration coloniale, mais s’engagea aussi à mobiliser les paysans dans la défense de leurs propres intérêts économiques. En effet, en 1948, il fit campagne pour la création des coopératives de production et de commercialisation indépendantes des structures d’entreprises contrôlées par l’Administration coloniale. C’est ainsi qu’il créa la «Société Coopérative de l’Oubangui-Lobaye-Lésé» (Socoulolé). La dite société s’était assigné pour but de résoudre les problèmes de l’alimentation, du vêtir, du logement, des soins médicaux, de l’enseignement, de la lutte contre le tribalisme. Afin de structurer idéologiquement et politiquement la résistance au colonialisme, il fonda en 1949 le parti MESAN qui ne dépendait d’aucun parti de la métropole et qui avait pour ambition de s’adresser à tous les Noirs du monde. L’article 3 du statut stipulait justement:

Le but du Mouvement est de promouvoir progressivement le plein épanouissement de la société centrafricaine selon l’esprit et la physionomie propre de l’Afrique Noire : a) sur le plan politique en défendant la liberté du peuple africain, l’égalité entre les hommes, le respect de la personne humaine dans chaque Africain et de notre originalité dans chaque collectivité ou tribu ; b) sur le plan économique, avec la valorisation du sous-sol africain en vue de l’amélioration des conditions de vie du peuple africain, et résoudre ainsi le problème angoissant de la démographie et du travail ; c) sur le plan social, avec la création de nombreux centre d’action sociale, notamment des coopératives de production et de communication.

Il lança en même temps le projet des Etats-Unis d’Afrique latine en mai 1957. Pour lui, il s’agissait d’un projet d’union des pays africains de langue latine. Selon lui, les quatre territoires qui constituait l’AEF sont en même temps économiquement et démographiquement faibles pour prétendre constituer des Etats singuliers et soutenables et jouir d’une indépendance totale. Ainsi, après avoir invité les gens à voter «oui» au référendum du 28 septembre 1957, il fit donc campagne pour la constitution d’un unique Etat. L’histoire et la culture communes aux peuples intéressés constituaient, selon lui, d’énormes avantages d’entente en soi. Afin d’illustrer sa conviction pour l’unité, il affirmait que lui-même est né Congolais puis devenu Oubanguien. Il expliquait comment une partie de sa tribu se trouvait au Congo-Belge, une autre dans l’ancien territoire de l’Oubangui et une autre au Tchad. Cependant, souligne-t-il, c’est la langue française et notre culture latine communes qui sont pour nous un des liens essentiels. Ceci constitue la raison pour laquelle il croit fermement à une Afrique latine comme on parle d’une Amérique latine. En fait, il prévoyait la formation de cette unité en trois étapes: la première était le regroupement des quatre ex territoires de l’ex AEF sous l’appellation de République Centrafricaine, la seconde était l’unification des deux Congo; et la troisième, la création des Etats-Unis d’Afrique latine regroupant outre le Cameroun, Rwanda, Burundi, Angola Gabon, Guinée Equatoriale. En effet, pour Boganda, l’unité africaine était une triple nécessité: économique, politique et historique. Economiquement, déclarait Boganda, l’Afrique possède toutes les ressources nécessaires pour être puissante. Malheureusement, le développement inégal et la mise en concurrence des territoires, la diversité de nos monnaies et la faible population constituent de sérieuses limites. Politiquement, les territoires pris individuellement, constituent des proies faciles pour le néocolonialisme. Historiquement, c’est désormais le temps des grands ensembles territoriaux. Boganda était convaincu que cette union formerait un contrepoids à la puissante influence en Afrique du Sud, Zimbabwe, dans le Protectorat du Bechuanaland et Nyassaland. Aujourd’hui, la grande partie des économistes soutient la création d’une telle union parce que cela pourrait constituer un marché puissant et une infrastructure soutenable pour le développement interne et le commerce international. Malheureusement, le projet de Boganda ne suscita guère d’adhésion favorable. Le 1er décembre 1958, le même Boganda remplaça le nom colonial d’Oubangui-Chari par la République Centrafricaine dont il fut le Premier Ministre et Chef de Gouvernement. Devenu très gênant pour la France, quatre mois après qu’il ait fondé la République centrafricaine, il disparut dans un attentat d’avion piégé le 29 mars 1959, date mémorable et jour de deuil national depuis lors jusqu’aujourd’hui en RCA. Le peuple centrafricain, convaincu de la main de la France derrière cet attentat, attend toujours des explications que cette dernière n’a jamais délivrées.

3. La RCA en Afrique et dans la région d’Afrique centrale

3.1. Membre de l’Union Africaine

Le 25 mai 1963, naquit l’OUA composée initialement de 32 Etats, dont la RCA. Le 3 juin 1991, fut conclus le Traité d’Abuja au Nigéria, qui a prévu explicitement la création d’un marché commun à l’ensemble du continent avant 2025. Dans ce sillage, le 9 septembre 1999 en Lybie, fut signée la déclaration de Syrte. L’acte constitutif de l’Union fut signé le 11 juillet 2000 à Lomé au Togo. Deux ans après, le 9 juillet 2002, au sommet de Durban en Afrique du Sud, naquit officiellement l’UA avec siège à Addis Abeba en Ethiopie. En fait, le projet de l’UA est de construire une Afrique intégrée, prospère et en paix, guidée par ses concitoyens, constituant une force dynamique sur la scène mondiale. Ultimement, avant d’être réhabilitée, la RCA fut suspendue par l’Union aussitôt après le coup d’Etat du 23 mars 2013. Aujourd’hui, l’UA compte 55 Etats membres et six langues officielles à savoir : l’anglais, l’arabe, le français, l’espagnol, le portugais, le swahili. Dirigée actuellement par le Président Tchadien Idriss Déby Itno qui a succédé à Robert Mugabe du Zimbabwe, l’UA couvre une superficie de 29 922 059 km2 et compte 967 810 000 habitants. Le PIB est de 2 943,76$/habitants.

3.2. Membre de la CEEAC

La RCA fait partie de la CEEAC dont le traité fut signé en octobre 1983 à Libreville au Gabon. Composée de 10 Etats membres, la CEEAC a pour objectif fondamental la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et autonome à tous les niveaux de l’activité économique et sociale, notamment dans les domaines de l’industrie, des transports et communications, de l’énergie, de l’agriculture, des ressources naturelles et du tourisme. D’autres domaines de développement sont l’enseignement, la culture, la science et la technologie, le mouvement des personnes. Les institutions de la CEEAC sont: la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement, le Conseil des Ministres, la Cour de justice, le Secrétariat Général et la Commission consultative, les comités techniques spécialisés. Les organismes spécialisés sont trois: le pool énergétique; la commission des forêts d’Afrique Centrale; le comité régional de la pêche dans le Golfe de Guinée. Ses instruments et programmes de coopération sont: le Conseil de la Paix et de la Sécurité en Afrique Centrale (COPAX), l’Etat Major Régional et la Brigade Régionale en Attente dans le cadre de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC) et de la Force Africaine en Attente (FAA), la Convention en matière de coopération et d’assistance mutuelle judiciaire entre les Etats membres, les accords et conventions avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

3.3. Membre de la CEMAC

Avec leur accès à l’indépendance, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad ont pris conscience de la nécessité de créer une institution de coopération régionale. A ce titre, le 8 décembre 1964, ils signèrent un traité instituant l’Union Douanière et Economique d’Afrique Centrale (UDEAC). Le 16 mars 1994, fut signé à N’djamena au Tchad, un autre traité qui donna lieu à la dissolution de cette dernière en février 1998. Cinq ans après, en juin 1999, pendant la Conférence de Malabo en Guinée Equatoriale, le traité entra en vigueur, et l’UDEAC céda définitivement la place à la CEMAC. Son siège est à Bangui, capitale de la République Centrafricaine. Elle représente un marché qui couvre une superficie de plus de 3 million de km2 pour une population totale de 30 million d’habitants. Au niveau des échanges avec l’extérieur, la zone CEMAC a exporté par exemple en 2000 l’équivalent de 6.100 milliards de dollars US et importé 3,5 milliards de dollars US. La graphique suivante nous illustre la quantité et le type de produits exportés par chaque pays-membre.

Il faut noter que concernant le pétrole centrafricain, les installations d’exploitations ont été stoppées par l’enclenchement de la guerre. Néanmoins, par rapport à la quantité de leurs produits d’exportation, le Cameroun et la République Centrafricaine prennent la tête avec 9 produits. Puis suivent la Guinée Equatoriale, la République du Congo, le Gabon avec 5 produits et le Tchad boucle la liste avec 3 produits. Outre ses potentialités touristiques et autres gisements tels que le fer, le ciment, le cobalt et autres non exploités comme le pétrole, la République Centrafricaine pourrait être le pays le plus riche de la zone CEMAC, hélas! Curieusement c’est la Guinée Equatoriale qui est actuellement le principal pays qui finance l’Union alors que comparativement à la RCA, elle détient bien peu de ressources naturelles. Et le Tchad qui a très peu de produits par rapport aux autres pays-membres, est actuellement le pays CEMAC qui détient la plus forte armée de la région grâce à l’exploitation de son pétrole……

Pubblicato in Approfondimenti

Source : La République Centrafricaine entre richesse et misère. L’impact politico-économique de la mondialisation

 

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