Ce que le peuple détenteur du pouvoir retient du communiqué laconique du RDC

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Il y a quelques jours, il s’est passé un évènement d’une extrême gravité dans l’histoire de la démocratie centrafricaine.

En effet, une réunion politique, organisée dans le IVème arrondissement de la ville de Bangui par un parti politique, non des moindres et de surcroît membre de la majorité présidentielle, acquise à la cause de Touadéra et de son cher aîné Sarandji, siégeant à l’assemblée nationale et diluée dans le fameux Mouvement des Cœurs – Unis dont la présidence est assurée par un certain Steve Koba, a été perturbée par l’irruption inopinée, sur les lieux, des éléments des forces de défense et de sécurité intérieure.

Mieux le président de ce parti politique en la personne de M. Désiré Nzanga Kolingba a été arrêté puis auditionné pendant plus de trois (3) heures du temps par des officiers de police judiciaire dont le directeur général de la gendarmerie et le directeur de l’OCRB, selon des informations en notre possession.

Tard dans la nuit, la maison du militant du RDC où devait se tenir la rencontre, a été non seulement visitée par des hommes lourdement armés, mais surtout saccagée comme le montrent les images qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux.

Mais fort étonnement, alors que des professionnels des médias, des combattants de la liberté et des lanceurs d’alerte ont immédiatement recouru à leur plume pour dénoncer et condamner ce qui n’est rien d’autre qu’ une dérive autocratique et totalitaire, et que le peuple centrafricain, détenteur souverain du pouvoir qu’il exprime dans les urnes au suffrage universel direct, conformément aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle Touadéra a solennellement prêté serment, s’attendait tout naturellement à une vigoureuse et énergique réaction de la part du RDC et de son leader, tous ont été désagréablement surpris, indignés et outragés par la publication d’un communiqué de presse laconique, timide, de nature éminemment démissionnaire et à but calculateur.

Dûment signé par son président et rendu public le 23 septembre 2018, ce communiqué de presse non seulement falsifie la vérité, c’est – à – dire refuse délibérément de relater les faits tels qu’ils se sont produits en ces moments – là et dans cette concession – là, et de revenir sur la flagrante violation des dispositions de l’article 31 de la constitution, relatives aux partis politiques, mais surtout trahit l’âme de ceux qui l’ont écrit. Une âme faite de mollesse, de lâcheté, de timidité, de démission et de trahison. Une âme faite de légèreté, d’envie de compromissions et de lutte de positionnements et d’intérêts mesquins.

Dans ce communiqué auquel les rédacteurs ont voulu, selon eux, donner un caractère hautement politique, Kolingba et les cadres du RDC ne sont pas allés sur le dos de la cuillère pour démissionner de leur responsabilité historique dans ce pays et tourner le dos officiellement au combat et aux nombreux sacrifices consentis pour l’évènement de la démocratie,  sous leur régime dans les années 90. Pourquoi l’ont – ils fait ?

Pour la simple raison qu’ils ont préféré mené une politique de flatterie et de roublardise comme l’ont toujours fait leurs partenaires d’en face, depuis leur accession au pouvoir le 30 mars 2016. Comme leurs collaborateurs et leurs complices, ceux – ci et tous les leaders des partis politiques ayant une représentativité à l’assemblée nationale ne cessent de poser des actes, non pas dans le but de défendre les intérêts supérieurs de la nation, ceux de leurs électeurs et du peuple centrafricain, mais plutôt  des avantages personnels, égoïstes, catégoriels, matériels et mortels. Et Kolingba et ses experts l’ont clairement dit dans ce communiqué de presse en mentionnant leur volonté de continuer de mettre en exergue leur appartenance à la majorité présidentielle, alors que dans les faits, cette alliance ne résume plus qu’ à travers la présence de Mme Lucienne Gbondo dans le gouvernement par l’entremise du premier ministre Sarandji, dont cette dernière serait la coreligionnaire à l’église Christ – Roi. Ce faisant, ils ne font que courir derrière des petits postes ministériels et d’éventuelles nominations à des hautes fonctions de l’Etat.

Pendant ce temps, le peuple centrafricain y compris des militants et des militantes du RDC ne se retrouve pas dans cette bataille, est allégrement oublié, se meurt en silence et dans le dénuement le plus total ; ses besoins prioritaires qui ont pour noms respect scrupuleux de la constitution, la paix, le pain, la bonne gouvernance, la réconciliation nationale, l’éducation, la santé et les infrastructures de base, sont méthodiquement rangés dans les archives ; une situation qui apparait ni plus ni moins comme un acte de trahison devant conduire et inciter ce peuple à déserter, pour adhérer aux nouveaux groupements des jeunes générations, à l’exemple du Mouvement ITA de Dominique Yandocka, le rang de tous ces vieux partis politiques dont les leaders ne brillent plus que par leur complaisance et d’opaques accointances avec le régime en place et dont les cadres ne font plus honneur à la patrie et  ne font que plonger tous les jours sa dignité et son image dans la boue de la honte et des puanteurs les plus pestilentielles.

Que voulez – vous ? Nous sommes en Touadérakistan. La République de Touadéra, de son cher aîné Sarandji, de leurs épouses, de leurs maîtresses, de leurs partisans, parents, amis et connaissances. Une République dont fait partie intégrante le Rassemblement Démocratique Centrafricain pour le pire et le malheur de tous ses militants, de la République centrafricaine et du peuple.

La rédaction

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