Ce que je pense des 12 revendications « non – négociables » des Ex – séléka

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IRRECEVABLE !

Les Centrafricains hallucinent ! Ils ont été étourdis, assommés par la violence du contenu des 12 revendications « non négociables » des bandes armées. Dans un langage agressif, les rebelles ont énoncé – ou plutôt exigé – d’insupportables conditions de dialogue. Que demandent-ils avec de telles exigences, sinon  la démission pure et simple du gouvernement ? C’est une éventualité inacceptable. On ne voit pas comment les autorités légitimes centrafricaines vont engager le dialogue, face à des gens qui veulent qu’on leur livre sans condition la République Centrafricaine, à moins de capituler sans combattre devant des agresseurs sans foi ni loi et une bande de mercenaires impitoyables.

Mais les gesticulations de ces factieux ne ressemblent-elle pas à un mouvement de panique, un coup de bluff, une  intimidation, à l’approche de l’offensive de l’armada russe aux côtés des FACAS, voire celle des forces israéliennes, comme on le murmure à Bangui ? Leur intervention va sans doute sonner la fin des atrocités des rebelles, elle permettra de les vaincre et de traduire leurs chefs devant les tribunaux. Il est encore temps pour que les pauvres bougres combattants s’aperçoivent qu’en fait, ils ont été embrigadés par des chefs de guerre uniquement préoccupés de leur propre enrichissement… Car, pendant que leurs responsables les transformaient en chair à canon, ceux-ci amassaient dans le même temps des fortunes colossales, fruit du trafic de l’or et des diamants du sang. Fortunes qui leur permettront de fuir, s’ils ne sont pas capturés et de se mettre à l’abri chez leurs mentors.

Centrafricains manipulés et égarés, vous qui avez rejoint les ex-Sélékas assassins de votre peuple, abandonnez vos chefs maintenant! Il faut les isoler. Ils ne font rien d’autre que se livrer à des surenchères pour tenter de conforter leur position. Et donner du poids à leur argumentation en vue de futures négociations. Car, ils ont conscience qu’ils sont menacés, par l’assaut imminent de la coalition russo-centrafricaine et qu’ils vont perdre.

INACCEPTABLE POUR UN PAYS SOUVERAIN !

Quel mépris ! Quelle injure ! Comment les autorités centrafricaines pourraient-elles se rendre à la table des négociations en se soumettant au diktat inacceptable des séditieux sans donner l’impression d’avoir capitulé ? C’est comme, s’ils s y rendaient le couteau sous la gorge.

Grisés par leurs forces militaires face à un gouvernement entravé et désarmé par l’injuste embargo sur les armes décrété par l’ONU, les séditieux se croient en mesure d’imposer leurs conditions de dialogue. Mais qui sont-ils sinon des agresseurs venus de l’extérieur ? Des envahisseurs brutaux qui veulent la partition de la République Centrafricaine ? Ils ont plongé ce pays dans un chaos sanglant. Massacré des gens par milliers. Forcé près d’un million de Centrafricains à prendre les chemins incertains de l’exil.

Ils réclament une amnistie générale pour les chefs et les combattants. Mais aucun Centrafricain ne l’acceptera ! Si la Cour Spéciale de Bangui a été créée, c’est bien pour juger leurs crimes de guerre et leurs crimes contre l’humanité. Ils voudraient une amnistie générale sans repentance préalable, sans même demander pardon au peuple centrafricain, ce qui serait un minimum. Pensent-ils aux innombrables victimes dont les corps ont jalonné leur diabolique cheminement ?

Ils exigent, en outre, de partager le pouvoir  et de désigner le Premier ministre. Aucun Etat souverain ne peut accepter ce genre d’élucubrations et transférer son pouvoir régalien à des rebelles, soutenus par des mercenaires et des mentors étrangers !

Si les ex-Sélékas veulent vraiment la paix et la réconciliation nationale, qu’ils commencent par se désarmer, se réconcilier et demander pardon à leurs concitoyens qu’ils ont martyrisés ! Le panel des facilitateurs de l’Union Africaine (UA) échouera comme les autres fois, si une clarification n’est pas faite à propos des 12 revendications non négociables que les rebelles ont énoncées. Les Centrafricains ont été choqués par les oukases des ex-Sélékas. Le gouvernement centrafricain ne peut que les rejeter sans condition, comme le suggère Mathias Morouba, président de l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) dans un communiqué signé par Amnesty International, Human Rigths Watch (HRW) et la Fédération Internationale des Droits de l’homme (FIDH).

Il ne faut pas oublier les victimes innombrables de ces groupes armés. Il ne faut pas oublier non plus qu’ils sont cités dans des enquêtes de l’ONU en même temps que d’autres criminels, qui sont sous la menace d’un mandat d’arrêt et dont la comparution devant la Cour Pénal Spéciale de Bangui est inévitable.

Avec l’aide des Russes, les autorités légitimes du pays ont désormais les moyens d’imposer leurs conditions de dialogue.

Face à des rebelles coupables de massacres odieux, force doit rester à la loi et à l’État de droit.

JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI

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