Bria : plus d’une cinquantaine de morts suite à des violents entre le MLCJ et le FPRC

0
506

De nature alluvionnaire, le diamant centrafricain se prête mal aux procédés d’extraction industriels (ici, à Kassa Mogounda).  Michael Zumstein/Agence Vu pour L’Express

 

Divers groupes armés et milices d’autodéfense se disputent le contrôle de cette cité riche en diamants.

Les affrontements intercommunautaires du week-end du 25 et 26 janvier entre miliciens pour le contrôle de ville de Bria, dans l’est de la Centrafrique, ont fait des dizaines de morts, ont indiqué le préfet de région et la Croix-Rouge.

« II y a une cinquantaine de morts. Certains corps ont été directement enterrés par les familles, donc il est difficile de donner un chiffre précis », a déclaré ce mardi 28 janvier à l’AFP le préfet de la Haute Kotto, Evariste Binguinidji, présent sur place.

« Le bilan établi par le préfet me semble crédible », a affirmé de son côté le président de la Croix-Rouge centrafricaine Antoine Mbaobogo. Il a précisé à l’AFP que son organisation avait elle-même établi dès lundi 27 un bilan de 35 morts et 17 blessés.

Médecins sans Frontières (MSF) a, pour sa part, indiqué qu’une vingtaine de blessés avaient été transportés à l’hôpital de Bria où opère l’organisation, et que deux d’entre eux étaient décédés des suites de leurs blessures.

Riche en diamants

Divers groupes armés et milices d’autodéfense se disputent le contrôle de Bria, cité riche en diamants, depuis que la Séléka, coalition de groupes rebelles aujourd’hui dissoute, a pris le contrôle de cette partie du pays en 2012.

Les affrontements ont commencé le 25 au soir et ont pris fin le lendemain. Les forces de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) se sont alors déployées dans la ville. Les déplacés se comptent par milliers, selon les organisations humanitaires présentes à Bria.

« Une médiation a eu lieu avec la Minusca, les autorités et les représentants des groupes armés. La ville est calme. Les groupes armés ont retiré leurs troupes du centre-ville et les déplacés commencent à revenir », selon le préfet.

« Conflit entre groupes ethniques »

« C’est un conflit entre groupes ethniques », avait déclaré le 26 janvier le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro. « Cela fait suite à des affrontements au sein du FPRC », avait-il ajouté. Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’un des principaux groupes (issus de la Séléka) qui contrôlaient la ville, s’est scindé ces derniers mois, selon plusieurs sources présentes sur place.

Les membres de l’ethnie rounga, dont est issu le chef militaire du FPRC, Abdoulaye Hissène, et plusieurs de ses officiers, font désormais face à une alliance de deux autres ethnies présentes à Bria, les Goula et les Kara, parfois membres du FPRC.

« L’alliance des Goula et des Kara a conquis presque toute la ville. Il y a des cadavres partout dans les rues. Le centre-ville est vide. Tous les Rounga ont fui », avait déclaré une source humanitaire contactée par l’AFP dimanche.

Guerre civile

Depuis juillet, des affrontements opposent le FPRC et son ancien allié, le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), affilié à l’ethnie kara.

La ville de Birao, dans l’extrême-nord du pays, a été ravagée par ce conflit pour le contrôle de l’axe routier vers le Soudan. Ces affrontements se sont depuis étendus à la préfecture voisine de Bria.

Depuis 2013, la Centrafrique est déchirée par une guerre civile qui a forcé plus du quart de ses 4,7 millions d’habitants à fuir leur domicile. Si les violences ont diminué depuis la signature d’un accord de paix en février 2019, deux tiers du territoire échappent toujours au pouvoir central.

 

 

ANI AVEC AFP

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici