Branle – bas de combat à l’aéroport International de Bangui – M’Poko

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 Après son départ à Libreville tôt le matin du mercredi 18 décembre 2019 afin de prendre part au 9ème sommet de la CEEAC, suite à de fortes pressions et multiples tractations de la part de ses pairs, à bord d’un jet privé stationné sur le tarmac depuis la veille, l’Aéroport International Bangui M’Poko a été littéralement quadrillé, investi et assiégé vers 15 h 30 mn, peu avant son retour, par les FDSI au premier rang desquelles des éléments de la sécurité présidentielle. Tel a été le triste constat fait par des travailleurs, des voyageurs et leurs accompagnateurs et des badauds en mal d’endroit de divertissement.

Selon des informations parvenues à notre rédaction, cette mesure exceptionnelle de renforcement du dispositif sécuritaire a été prise en réponse à de folles et persistantes rumeurs faisant état de ce que des hommes lourdement armés, aperçus vers le quartier Boeing, auraient reçu l’ordre d’abattre l’avion présidentiel à son retour. C’est donc tout simplement pour prévenir et tenter de vouloir empêcher que ne se reproduise tout naturellement en terre centrafricaine la copie certifiée conforme de l’attentat du 6 avril 1994 au Rwanda ayant occasionné l’assassinat de Juvénal Habyarimanaprésident du Rwanda, et de Cyprien Ntaryamiraprésident du Burundi, perpétré au dessus de l’aéroport de Kigali par le tir d’un missile contre l’avion présidentiel rwandais. Cet attentat, faut – il le rappeler, s’est soldé par la mort de toutes les personnes qui ont pris place dans l’avion présidentiel prêté par la France. Cet événement est rentré dans l’histoire comme la première phase d’un coup d’État qui a déclenché le massacre des partisans des accords d’Arusha, le génocide des Tutsis au Rwanda et la reprise de la guerre civile. En sus de cette odyssée rwandaise encore présente dans toutes les mémoires en termes d’atrocités inhumaines et d’abominations les plus abjectes, les éléments de la garde présidentielle du mathématicien de Boy – Rabé se sont brutalement souvenus, en corrélation avec le retour « inopiné » à Bangui de l’ancien président François Bozizé, de ce qui est advenu de l’avion du président Ange – Félix Patassé, empêché d’atterrir le 15 mars 2003, à son retour du sommet extraordinaire de la CENSAD tenu à Niamey au Niger ; ce qui matérialisa ce même jour sa chute et la fin de son régime.

Fort heureusement, ces informations n’étaient en réalité, comme nous l’avons annoncé un peu plus haut, que de folles et enivrantes rumeurs, liées à l’annonce de la tenue du meeting du parti KNK à Boeing avec la participation de l’ancien président François Bozizé comme invité spécial.

Pris, de ce fait et par ce fait, dans la tourmente de son retour hautement stratégique au bercail et encore sous l’effet du fait qu’ils n’ont pas pu le prévenir et prendre des dispositions sécuritaires appropriées y relatives, les responsables des services de protection présidentielle et des renseignements généraux, sans doute ont – ils voulu par là, une fois revenu de leur cauchemar et leur longue nuit de sommeil, se racheter aux yeux de l’opinion et de leur chef suprême, pour être enfin pris au sérieux.

Finalement, c’est vers 19 h 45 mn, que le président Touadéra sera de retour et conduit sous bonne escorte de haute sécurité à destination du palais de la Renaissance où il aurait trouvé refuge depuis 72 heures.

La rédaction

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