Bozoum : « Affaire des sociétés chinoises » : le député Agou accable et accuse le premier ministre Ngrébada et son gouvernement dans une interview accordée au RJDH

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BANGUI, 12 Juillet 2019(RJDH)—Suite à la mission parlementaire d’enquête sur les exploitations minières des sociétés chinoises à Bozoum, un rapport des élus a déploré la situation catastrophique provoquée par ces exploitations anarchiques et de son impact sur l’environnement. L’Honorable Augustin Agou, membre d’une autre commission d’enquête mise en place le 05 juillet dernier concernant les 40 millions des chinois, a critiqué vivement les conditions dans lesquelles les exploitations se font à Bozoum par les quatre sociétés chinoises. Selon lui, il y a au moins 20 permis d’exploitation pour quatre sociétés chinoises. Il l’a dit dans une interview exclusive accordée au RJDH ce jeudi 11 juillet 2019.

RJDH : Honorable Augustin Agou, bonjour !

AA : Bonjour monsieur le Journaliste !

RJDH : Le rapport d’enquête diligenté par l’Assemblée Nationale à propos des exploitations minières des sociétés chinoises à Bozoum est déjà disponible. Quelle est sa conclusion ?

AA : Effectivement, l’Assemblée Nationale a rendu public le rapport d’enquête parlementaire concernant l’exploitation de l’or à Bozoum par des entreprises chinoises. Mais je peux vous dire déjà que la situation est déplorable et catastrophique. Parce que déjà à Bozoum, il y a aujourd’hui quatre sociétés dans la ville rien que pour les ressortissants chinois. Quatre entreprises chinoises à Bozoum pour vingt (20) permis d’exploitation, c’est-à-dire qu’on a attribué à chaque société au moins cinq permis d’exploitation, donc vous comprenez rien que dans la ville, il y a au moins 20 permis d’exploitation pour quatre sociétés chinoises.

RJDH : Comment on est en arrivé à ce niveau ?

AA : Bien ! Il faut poser cette question au gouvernement et principalement au ministère des Mines et géologies. L’attribution des permis d’exploitations minières n’est pas du ressort de l’Assemblée Nationale. C’est le Ministère des Mines. Mais nous, ce que nous avons constaté sur le terrain, c’est que la situation est déplorable, parce que les conditions dans lesquelles ces exploitations sont faites à Bozoum ont eu des impacts désagréables sur l’environnement et la population sont gravissimes.
Et donc aujourd’hui, les autorités locales n’y sont pas associées. Ils exploitent comme ils veulent, les faunes sont exploitées et exportées bien que cela n’ait pas été inscrit dans leur permis d’exploitation. C’est grave ! Les infrastructures, les ouvrages d’arts notamment les ponts sont endommagés par les gros porteurs de ces sociétés. Les artisans miniers n’opèrent plus, du fait que leurs sites ont été attribués aux sociétés chinoises.

RJDH : Face à cette exploitation anarchique, quelles sont les mesures prises par les élus de la Nation, puisqu’il est maintenant question de l’intérêt de la nation.

AA : Nous venons d’avoir le rapport. Au niveau de l’Assemblée Nationale, nous fonctionnons à base des textes. Notre Règlement Intérieur stipule que s’il y a des enquêtes parlementaires ou des auditions, nous devons produire un rapport. Le rapport doit etre distribué à tous les députés, mais maintenant nous allons programmer ce qu’on appelle la plénière pour que nous puissions en débattre. Nos collègues qui ont effectué cette mission, ils ont formulé des recommandations à l’Assemblée Nationale. Par exemple, ils ont demandé l’arrêt sans délai des travaux d’exploitations des mines d’or à Bozoum et ses environs par les entreprises chinoises. Qu’on doit envoyer sur le terrain une mission mixte (gouvernement-Assemblée Nationale, société civile et des experts) pour évaluer l’échelle des dommages causés par ces exploitations anarchiques et également l’utilisation des produits chimiques prohibés comme mercure empoisonnant ainsi le fleuve Ouham. Cela est extrêmement grave !

RJDH : Mais par le passé le gouvernement centrafricain a suspendu les activités des compagnies chinoises opérant dans ces zones et quelques temps après, elles ont repris leurs travaux. Qu’est ce qui a motivé cette reprise selon vous ?

AA : Mais justement, il y avait à l’époque un soulèvement de la population. C’est la population qui s’est soulevée et dans la foulée, le gouvernement a suspendu les activités de ces sociétés minières et par la suite elles ont bonnement repris leurs activités surtout hyper-protégés par les FACA aujourd’hui. L’Assemblée Nationale a dépêché une équipe médicale afin de s’imprégner de la situation, que le bureau de l’Assemblée nationale puisse autoriser un audit et la Cour des Comptes ainsi que la Justice doivent se saisir du dossier. Il y a une opacité autour de cette histoire.

RJDH : Justement l’Assemblée Nationale a mis en place une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Nous en sommes où aujourd’hui ?

AA : Oui l’Assemblée Nationale, pour des allégations de corruption contre certains élus de la nation, avait mis encore en place une commission d’enquête parlementaire entre fin juin et début juillet. On parle de 40 millions de Francs CFA et beaucoup d’autres dossiers en lien avec ces entreprises chinoises qui auraient glissé des pots-de-vin à certains collègues. A l’heure actuelle, je puis vous dire que nous avons déjà terminé le rapport mais, il est réservé exclusivement aux collègues députés.
Donc je vous prie de prendre votre patience en mal et la semaine prochaine vous serez en possession de ce rapport d’enquête. Nous allons le présenter officiellement la plénière avant de donner la teneur. Nous avons auditionné beaucoup de gens, on a bouclé déjà le rapport suite aux accusations concernant les 40 millions des chinois auxquelles des noms des collègues ont été cités.

RJDH : Honorable Augustin Agou, merci,

AA : Je vous remercie

Source : RJDH

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