Birao : M. Touadéra, que signifie le mur de fil de fer barbelé entre vous et la population ?

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Dans le contexte d’un pays en crise comme la RCA, un leader charismatique et légitime serait celui qui rassure la population de son courage et de sa présence. Dès son accession à la magistrature suprême en mars 2016, l’actuel locataire du palais de la renaissance a essayé de s’investir d’être tout proche du peuple centrafricain qui, selon lui, aurait jugé mieux de lui placer ses confiances. Sa position tranchée du départ qui a essayé de susciter une lueur d’espoir consistait à opérer une rupture avec tous ceux qui privilégient le langage des armes. Son principal cheval de bataille était la sécurité des personnes et de leurs biens sur tout le territoire. Une telle ambition avait tout le pouvoir de flatter l’admiration et l’adhésion des centrafricains au point que le porteur de ce projet acquière une certaine légitimité. Mais, il n’a pas fallu  plus de deux ans pour que certains faits apportent des démentis à ce projet dont le seul mérite reste la pertinence de son élaboration théorique. Le peuple centrafricain n’a pas encore reculé d’un pas du précipice dont il est au bord, certains bourreaux du peuple ont très malheureusement été promus à des postes de responsabilité. Tout ceci participe de l’élargissement du fossé entre le gouvernement et la population ; conséquemment, le sentiment de méfiance renait et il s’en suit une certaine perte de légitimité. Conscient de ce fait, le gouvernement se serait résolu à admettre que les groupes armés ne sont plus les seuls à constituer une menace mais il y a aussi la population capable de déclencher des modes d’action populaire de l’action publique. La peur d’une population trahie serait à l’origine des mesures de prudence prises par les autorités publiques afin de rester un peu en distance de peur d’être victime des effets pervers d’une population trahie et négligée.

En effet, l’image du fer de barbelé qui sépare le président TOUADERA de la population de Birao est non seulement symptomatique d’une crise de confiance entre gouvernant et gouverné mais  serait aussi un signal fort du comportement que les autorités comptent désormais adopter vis-à-vis de la population. En fait, l’homme politique attire la confiance lorsqu’on a le sentiment qu’il est réactif, qu’il se révèle tel qu’il est dans une situation de crise. L’homme politique doit se révéler capable de s’adapter à l’imprévisible, structuré dans sa réponse, sachant répondre à l’urgence. Les citoyens demandent de la détermination, ils veulent s’assurer que leur volonté sera bien portée. Or, lorsqu’un homme politique se sent loin de ces critères, la première réaction généralement observée est celle de méfiance vis-à-vis de la population ou du peuple. Un tel sentiment de méfiance serait susceptible de l’amener à ériger des barrières qui le séparent de son peuple. Le sens du sacrifice que devrait l’ébranler au profit de la nation cède place à sa protection contre ceux qui l’ont élu et qui deviennent maintenant des menaces. Si ce n’est pas l’œuvre des conseillers esclaves des titres et des avantages princiers du palais de la renaissance, cette stratégie émanerait de la prise de conscience d’un mandataire qui a trahi son mandant et qui n’a d’autre regard pour le mandant que  celui d’un potentiel détracteur ou d’un potentiel fossoyeur de son régime.  Alors, même s’il faut continuer à soigner l’apparence en cherchant à se rapprocher du peuple mandant, le président mandataire ne peut se défaire du regard qu’il se fait désormais de ce peuple. Ainsi, le fer de barbelé serait une solution pour éviter que le peuple exprime avec succès sa désolation.

 

Source : lafraternité2011.over – blog.com

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