Bientôt une base militaire russe en Centrafrique ?

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POLITIQUE

Bientôt une base militaire russe en Centrafrique ?

L’ambassadeur centrafricain à Moscou a déclaré que son pays était prêt à accueillir une base militaire qui pourrait abriter jusqu’à 10 000 soldats russes. Et que le président Touadéra ferait bien le déplacement à Saint-Pétersbourg pour le sommet Russie-Afrique.

La relation entre la Centrafrique et la Russie va-t-elle franchir une nouvelle étape ? Dans un entretien accordé au quotidien russe Izvestia,l’ambassadeur centrafricain à Moscou a ouvert la porte à une augmentation considérable de l’aide militaire à son pays. Léon Dodonu-Punagaza a ainsi évoqué la construction d’une « base militaire » en terres centrafricaines.

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Celle-ci, affirme le diplomate, pourrait accueillir, à terme, « 5 à 10 000 soldats russes ». « Si nécessaire, [ces troupes] pourraient être utilisées dans d’autres pays » d’Afrique centrale, a-t-il ajouté. Le Soudan, voisin de la Centrafrique, vit depuis un mois et demi au rythme du conflit opposant les troupes d’Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdan Dagalo, tandis que la situation dans l’est de la RDC a aussi alerté Moscou.

Base arrière

Depuis plusieurs années, la Centrafrique sert de base arrière à certaines ambitions russes en Afrique, notamment celles du groupe Wagner et de son patron Evgueni Prigojine. Bras armé du Kremlin en Ukraine et sur le continent, ce dernier a peu à peu dévoilé des ambitions en Afrique centrale, et notamment en RDC ou au Cameroun, où ses troupes ne sont cependant pas encore présentes.

Toujours selon Léon Dodonu-Punagaza, l’hypothèse de la construction d’une base russe – qui pourrait potentiellement aussi accueillir les mercenaires de Wagner, au nombre d’environ 1 400 aujourd’hui en Centrafrique – avait déjà été évoquée en mars, lors de la visite du président de l’Assemblée nationale centrafricaine, Simplice Mathieu Sarandji, à Moscou, à l’occasion de la conférence parlementaire Russie-Afrique. Surtout, elle pourrait être actée dès cet été.

Une rencontre entre Touadéra et Poutine en juillet

Le président Faustin-Archange Touadéra devrait en effet, sauf changement d’agenda de dernière minute, être présent lors du prochain sommet Russie-Afrique, lequel doit se tenir dans l’ancienne cité impériale de Saint-Pétersbourg à la fin du mois de juillet 2023. « Je peux confirmer que le président participera » à l’événement, a annoncé l’ambassadeur centrafricain, précisant que les coopérations sécuritaire et économique seront abordées.

La présence de chefs d’État africains à Saint-Pétersbourg serait une victoire diplomatique importante pour le président russe, Vladimir Poutine, en di« culté sur le front ukrainien et dans le contexte de l’affrontement entre Moscou et les capitales occidentales. La France et les États-Unis font d’ailleurs discrètement pression auprès des dirigeants du continent pour les dissuader de se rendre en Russie.

Sur ce point, Bangui semble avoir fait son choix. « Notre pays est le premier pays d’Afrique à avoir résisté aux Français. Ces dernières semaines, lorsque la Russie nous a livré six avions militaires, ce sont les Français qui ont commencé à hurler. Mais ce n’est pas notre affaire, nous sommes intéressés par une coopération avec la Russie », a conclu Léon Dodonu-Punagaza.

Jeune Afrique

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