Bangassou : Massacre de 20 personnes au village Yongofongo par la Minusca après les combats d’hier…..

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Décidemment, la situation sécuritaire va de mal en pire dans les préfectures de la Basse – Kotto, du Mbomou et du Haut – Mbomou, après le départ autorisé du mercenaire peulh d’origine nigérienne, Ali Darass, et de tous ses éléments armés de la ville de Bambari.

Les combattants de la liberté et de la démocratie et le journal « Le Démocrate » avait qualifié en ce temps – là cette décision de quelques gouttes d’eau sur les plumes d’un canard, car ce serait tout simplement déplacé le conflit d’une zone à une autre. Ils ne s’étaient visiblement pas trompés, au vu de l’extension de la crise, avec ses lots quotidiens d’occupation du territoire, de pillages systématiques des ressources minières, d’exactions et d’actes de graves atteintes aux droits humains dans cette partie du pays, et au lendemain d’une embuscade tendue aux forces onusiennes par des éléments d’autodéfense au village Yongofongo.

Selon des informations généralement dignes de foi en notre possession et émanant de sources indépendantes et crédibles, ce jour mercredi 10 mai à 0 h 33 mn, voici le résumé sur les derniers évènements de Bangassou:

Le lundi 8 mai, à 20 heures, sous une pluie battante, les casques bleus cambodgiens sécurisés par un contingent marocain ne sont pas tombés  dans une embuscade des antibalaka à Yongofongo sis à 20 km de la ville de Bangassou en provenance de la ville de Rafaï,  comme il a été annoncé partout, mais plutôt ont été arrêtés à une barrière érigée par des éléments d’autodéfense. Les ayant toujours soupçonnés de ravitailler en munitions et en armes les éléments de l’égorgeur, Ali Darass, et d’assurer de temps en temps leur transport d’une zone à une autre, ceux- ci, agissant désormais au nom des populations civiles du Mbomou et du Haut – Mbomou, abandonnées par Touadéra et son gouvernement, ont voulu tout simplement vérifier le contenu de leur contenair.  Malheureusement, après quelques discussions, les casques bleus refusent et appuient sur la gâchette. Les éléments d’autodéfense rétorquent.

A l’arrivée, 4 morts du côté des forces onusiennes, 4 dans le rang des autochtones, plusieurs blessés de part et d’autre et 4 soldats de la paix, à savoir 3 cambodgiens et 1 marocain enlevés. Un de leurs véhicules détruit à la hache et au marteau.

Le mardi 9 mai, une fausse alerte d’une attaque de la ville de Bangassou par  des antibalaka crée une débandade généralisée  une psychose au sein de la population. Puis, le calme est revenu. Vers le milieu de la matinée, les casques bleus  reviennent sur leurs traces au village Yongofongo, déserté de tous ses vaillants éléments d’autodéfense et ouvrent feu, en représailles, sur tout ce qui bouge. A leur départ, on dénombrera plus d’une vingtaine de morts.

Dans l’après-midi, l’évêque de Bangassou, Mgr Aguirre se rend au village de Yongofongo pour la pacification par la négociation. Il ramènera à Bangassou dans son véhicule trois corps des casques bleus déjà tués qu’on jugeait disparus, mais un casque bleu manque à l’appel.

D’une manière générale, ces sources affirment que les antibalaka qui préfèrent plutôt la dénomination d’éléments d’autodéfense sont présents dans tous les villages autour de la ville de Bangassou où séjourne actuellement le Cardinal Nzapalaïnga qui prévoit de faire une tournée dans tous les grands centres de la zone pour essayer d’apaiser les cœurs. Seule l’Eglise Catholique essaie d’être présente et de faire ce qui lui est possible. Quant aux  autorités publiques, elles sont menacées de mort par les miliciens !

Fort de ce qui précède, il est tout simplement grand temps que le représentant du secrétaire général de l’Onu, M. Onanga, puisse revenir à la raison et ordonner courageusement l’application de la résolution 2149 du conseil de sécurité, relative au désarmement forcé de toutes les bandes armées sans exclusive, sous le chapitre VII. Pour éviter que les 5 millions de centrafricains abandonnés à eux – mêmes et qui sont tous aujourd’hui de potentiels éléments d’autodéfense, ne puissent se lever à leur tour comme viennent de le faire les populations de Yongofongo, afin de  braver à mains nues la puissance de feu des forces onusiennes et exiger purement et simplement leur départ !

Jean – Paul Naïba

 

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