Bambari : ce que le Gouvernement Sarandji et la Minusca ne diront jamais

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La situation sécuritaire peine à se stabiliser à Bambari, chef – lieu de la préfecture de la Ouaka, naguère deuxième ville de la République centrafricaine, vivante, laborieuse, dynamique et prospère.

L’inertie des soldats onusiens de la Minusca à appliquer ad litteram le mandat à eux confié par le conseil de sécurité sous le chapitre VII de la charte de l’ONU et leur complicité avérée avec les groupes armés en sont les principales raisons pour la majorité des centrafricains. Pour d’autres plus minoritaires, cette responsabilité incombe entièrement au gouvernement Sarandji à qui le peuple centrafricain a confié la gestion de sa destinée dans les urnes à travers son choix porté sur la personne du président Touadéra et dont les missions constitutionnelles, régaliennes et républicaines consistent à assurer la protection des biens et des personnes, la défense de l’intégrité du territoire national et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat.

Par conséquent, du fait des exactions et de graves actes d’atteintes aux droits humains commis tous les jours par les groupes armés, il s’en suit inévitablement des conséquences déplorables dans la vie de la population de cette partie de ce qui reste encore du pays de B. Boganda, en termes de privation de  sécurité, de  liberté et des droits fondamentaux à toute existence humaine.

Et pourtant, peu de temps après la prise de fonctions du président Touadéra, l’ONU et la Minusca par la voix de Jean – Pierre La Croix ont décidé, dans le cadre de la politique de restauration de l’autorité de l’Etat, du redéploiement de l’administration civile et militaire et du retour des milliers de familles déplacées dans leurs villages, de faire de cette ville « une ville sans armes » ; ce qui signifie que, d’un commun accord avec le gouvernement et les autorités locales, la Minusca devait prendre des dispositions de dernière énergie aux fins de neutraliser systématiquement par la force tout porteur d’arme de guerre et détruire de manière mécanique toutes les barrières illégales érigées aux entrées, à l’intérieur et aux sorties de Bambari. L’application stricte  de cette vigoureuse  mesure de police administrative aurait dû être considérée comme un signal fort lancé à l’endroit de tous les groupes armés et contribuer efficacement au retour de la paix, de l’ordre public et de la quiétude dans cette capitale du pays des Banda. Malheureusement, tel n’a pas été le cas  parce qu’’aucune mesure n’a été effectivement prise dans ce sens.

Du coup, cette absence de fermeté autant de la part de la Minusca que du gouvernement, suivi du délitement de l’Etat, va être exploité comme un signe de faiblesse et d’incapacité par les éléments de la Séléka de l’UPC d’Ali Darass. Et comme la nature a horreur du vide, ces derniers se sont alors substitués aux autorités légales et légitimes et ont créé leurs propres institutions et leurs services publics, à savoir leurs agents des régies financières, leurs contrôleurs financiers, leurs comptables, leurs agents des eaux, forêts et pêches, leurs agents phytosanitaires, leurs commissariats, leurs brigades de gendarmerie et leurs brigades minières et touristiques.

Contrôlant les fonds publics de toute la localité, ayant une main-mise totale sur les sites d’exploitation des gisements d’or et de diamants et mieux maîtrisant les différents réseaux d’écoulement et de vente des produits récoltés, ceux – ci peuvent disposer d’importants moyens financiers non seulement pour se procurer de nouvelles armes via le Soudan et le Tchad, recruter et former de nouveaux éléments, mais surtout pour corrompre les membres du gouvernement, le premier ministre, le président Touadéra et les soldats de la Minusca détachés dans leurs zones.

Attirés par l’appétit de faire de fructueuses affaires et par l’odeur de l’argent qui peut en découler tous les jours, le gouvernement et la Minusca ont tout simplement préféré nouer des alliances économiques et un véritable deal avec Ali Darass que d’utiliser la force contre lui en vue de veiller à la protection des biens et des personnes. L’interdiction faite par la Minusca aux éléments des forces armées centrafricaines d’effectuer régulièrement des patrouilles dans toute la ville et la conversation téléphonique entre un chef rebelle de la localité et le président Touadéra sur l’organisation des festivités de la JMA participent de facto et de jure de l’application stricte des clauses de cet accord de partenariat. Il est de même de leur refus  de mettre en accusation et d’arrêter  ce mercenaire nigérien dont les mains sont souillées du sang de nombreux  centrafricains.

Sinon, comment comprendre le silence observé par la Minusca et le gouvernement sur les exactions et les actes de graves atteintes aux droits humains qui se sont déroulés tout récemment à Alindao et à Ippy ? N’est – il pas de la responsabilité du premier ministre Sarandji d’user de tous les moyens à lui donnés par la constitution pour restaurer l’ordre public et la paix à Bambari et partout ailleurs ? Que font alors les éléments des Faca déployés tout dernièrement dans cette ville ? Pourquoi doivent – ils être parqués comme des moutons dans la camp de la Minusca ? Pourquoi donc Sarandji se refuse – t – il d’ agir comme son collègue malien Soumeylou Boubèye Maïga qui a bradé et continuer de brader l’insécurité pour apporter tout le soutien de son gouvernement aux populations de Kidal, Mopti, Gao et Tombouctou ? Pourquoi la ville de Bambari est – elle toujours divisée en deux, les éléments de la Séléka circulant en armes  dans le centre – ville et les Antibalaka et les populations civiles de l’autre côté de la rive vers Kidjikra ?

C’est parce que Touadéra, Sarandji et la Minusca ont signé un pacte avec Ali Darass : tirer profits du sang des centrafricains.

 

Jean – Paul Naïba

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