ATTAQUE TERRORISTE MEURTRIERE AU TCHAD : La rançon de la crispation sociopolitique ?

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ATTAQUE TERRORISTE MEURTRIERE AU TCHAD : La rançon de la crispation sociopolitique ?

ATTAQUE TERRORISTE MEURTRIERE AU TCHAD : La rançon de la crispation sociopolitique ?

Le Tchad est en deuil. En effet, une dizaine de ses soldats, selon un bilan officiel, ont péri au cours d’une attaque perpétrée par les islamistes de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. Selon un communiqué rendu public par la Présidence, l’attaque a eu lieu au petit matin du 22 novembre dernier et a visé une « unité des forces de défense et de sécurité dépêchée en précurseur pour installer le poste avancé de l’armée nationale tchadienne dans l’île de Bouka-Toullorom entre Ngouba et Kaiga ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle orgie sanglante vient rappeler à tous que s’il est vrai que la voilure de Boko Haram a été réduite, ledit mouvement est loin d’être vaincu et il dispose toujours d’une capacité de nuisance redoutable qui exige des pays ayant en partage le bassin du Lac Tchad, une vigilance accrue. Et les autorités tchadiennes semblent en avoir pris conscience ; en témoigne cet extrait du communiqué de la Présidence : « Cette énième attaque surprise vient confirmer la présence active de la nébuleuse Boko Haram dans le Bassin du Lac Tchad ». Cela dit, en attendant la « riposte appropriée » promise par le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, on peut dire que le Tchad n’est pas sorti de l’auberge.

 

On ne peut pas s’empêcher d’établir une relation de cause à effet

 

Car, si à la crise sécuritaire que l’on croyait maitrisée, s’ajoute la crise sociopolitique née de la volonté de Déby fils de confisquer le pouvoir, il faut craindre le pire pour ce pays dont l’histoire, faut-il le rappeler, a toujours été écrite en lettres de sang. Le microbe ne se développant qu’en terrain favorable, les terroristes ont peut-être profité du contexte sociopolitique délétère au Tchad sur fond de fracture sociale exacerbée par la répression meurtrière de la manif du 20 octobre dernier, pour commettre leur basse besogne. On est d’autant plus fondé à le croire que la deuxième attaque terroriste d’envergure au Tchad, remonte à plus d’un an, soit précisément le 4 août 2021 ; attaque qui avait coûté la vie à 24 soldats. Depuis lors, l’on assistait à une relative accalmie qui laissait croire que le Tchad avait complètement anéanti le terrorisme sur son sol. En tout cas, on ne peut pas s’empêcher d’établir une relation de cause à effet entre cette dernière incursion meurtrière de Boko Haram et la crispation de l’atmosphère sociopolitique au Tchad. Et le président de la transition gagnerait à en prendre conscience. Car, aujourd’hui plus qu’hier, la lutte contre le terrorisme ne saurait se gagner dans la désunion. Il  faut plutôt travailler à rassembler les Tchadiens qu’à les diviser.

 

B.O

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