Assemblée Nationale : Touadéra et Méckassoua jouent avec le feu….

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meckassouaIl n’est aujourd’hui de secret pour personne que Touadéra n’est arrivé aux commandes de la gestion des affaires de la cité et à la présidence de la République que par un accident de l’histoire. Il en est de même pour Méckassoua parachuté à la tête de la deuxième institution de la République, après avoir  généreusement acheté l’âme de la majorité des députés au moyen des espèces sonnantes et trébuchantes.

Le premier n’a été élu que grâce au concours d’un certain nombre d’heureuses circonstances, à savoir l’invalidation de la candidature de Michel Amine, président – fondateur de l’UNDP, par exemple, et aux manœuvres de charles Malinas, comme l’a révélée Mme Cathérine Samba – Panza dans une de ses sorties spectaculaires sur les réseaux sociaux. Et le deuxième par l’entremise de la cour constitutionnelle de la transition qui aurait tout simplement annulé les résultats des 13 bureaux de vote où il aurait été battu à plate couture pour ne tenir compte que de ceux d’un seul bureau de vote où il aurait eu le dessus sur son challenger. S’étant présentés au dernier scrutin présidentiel et législatif  sous le label de candidats indépendants, ils n’ont aucune base politique et de ce fait ne peuvent rendre compte à aucune structure politique tant à Bangui qu’à l’intérieur.

C’est pourquoi ils sont plus ou moins obligés, à l’assemblée nationale et dans le gouvernement, afin de disposer de soutiens politiques indispensables à la mise en œuvre de leur programme et leur projet de société, de nouer des alliances politiques avec des partis dont le concours aura été déterminant pour leur éclatante victoire. Des alliances politiques contre des intérêts réciproques et de cogestion des affaires de la cité. Seulement c’est mal connaitre ces indépendants qui ne sont guidés que par la recherche effrénée de gains faciles, personnels et égoïstes et comme leur nom l’indique ils n’ont de compte à rendre à personne si ce n’est à eux – mêmes. C’est ainsi que pour faire contourner les termes de leurs engagements dûment contenus dans ces alliances politiques signés d’un commun accord avec les différents partenaires, tels que le MLPC, l’UNDP et autres, ils ont jugé impératif de faire modifier les dispositions du règlement intérieur de l’assemblée nationale, consacrant la paternité exclusive du siège aux partis politiques.

Du coup,  comme il aurait été proposé dans le projet du nouveau règlement intérieur pour lequel l’avis technique de la cour constitutionnelle aurait été sollicité, les députés pourraient démissionner de leur parti tout en continuant de se prévaloir de leur statut. Un acte de coup d’état, de fragilisation et de liquidation des partis politiques et des institutions de la République. Un acte outrancièrement contraire aux sacro – saints principes de la démocratie, aux dispositions de la constitution du 30 mars 2017 et à celles de l’ordonnance de 2005 sur les partis politiques.

 A ce titre, les initiateurs et les auteurs de cette entreprise et de cette conspiration ne peuvent être traités que comme des hors – la loi qui agiraient allégrement contre les valeurs de la République et la raison d’être des institutions de l’Etat dont ils sont censés être les garants. Cependant, en voulant coûte que coûte par des manœuvres politico politiciennes liquider les partis politiques et assassiner la démocratie pour leurs propres intérêts, ils joueraient effectivement avec le feu et  courraient irréversiblement le gros risque de se faire brûler les doigts ou de se faire brûler eux – mêmes.

En effet, comme les lanceurs d’alerte et les combattants de la liberté et de la démocratie n’ont jamais cessé de le clamer haut et fort, seuls les partis politiques ont le droit d’animer la vie politique, de conquérir le pouvoir, de le gérer et de le conserver démocratiquement aussi longtemps que possible. Pour ce faire, ils disposent de solides appuis structurels que sont leurs organes de base implantés et implémentés dans les préfectures, les sous – préfectures, les communes, les villages, sans oublier les 8 arrondissements de la ville de Bangui et les 2 communes de Bimbo et Bégoua. Alors que les indépendants, comme nous l’avons souligné un peu auparavant, n’ont aucune base politique légitime tant à Bangui qu’à l’intérieur et à laquelle ils pourraient recourir à tout moment, les leaders des partis politiques qui sont des instituions de la République, non seulement en disposent mais surtout peuvent les consulter à tout moment pour obtenir leur décision ou leur adhésion à telle ou telle action politique.

Après plus de 10 mois de gestion des affaires de la cité, il suffirait que Touadéra décidât d’organiser aujourd’hui un meeting dans la ville de Bangui pour se rendre compte du niveau de son impopularité. Il suffirait que Méckassoua qui n’a pas pu obtenir plus de 5% au dernier scrutin présidentiel et qui aurait battu aux élections législatives son challenger grâce à un coup de main de la cour constitutionnelle de la transition, décidât lui aussi d’organiser aujourd’hui un meeting dans le IIIème arrondissement de la ville de Bangui pour se rendre compte lui aussi du niveau de son impopularité.

 Par contre, le MPLC, l’URCA et l’UNDP pour ne citer que ceux – là, peuvent aujourd’hui, en tant que partis politiques et institutions de la République, organiser des rencontres dans la ville de Bangui sans trop de grandes difficultés. C’est dire qu’au cas où le nouveau règlement intérieur de l’assemblée querellé viendrait à être adopté, remettant en cause la plénitude du pouvoir des partis politiques de disposer de leurs sièges, ils pourraient recourir à leurs organes de base pour débouter définitivement leurs députés. Du coup, ceux – ci perdraient de fait leur statut, ne pourraient plus recourir à leurs électeurs et n’existeraient que de noms. De gros risques à éviter pour ne pas ajouter une nouvelle crise à la crise actuelle, en se mettant simultanément à dos tous les partis politiques et la communauté internationale. Au risque de se faire brûler les doigts ou de se brûler tout simplement ! Affaire à suivre…..

Kassa mo Ngonda

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