Assemblée Nationale : M. le 1er Vice – président Jean Symphorien Mapenzi, voici les gros mensonges du premier ministre Sarandji !

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Comme tous les mercredi, la représentation nationale, sous l’autorité de son 1er vice – président en la personne de M. Jean Symphorien Mapenzi, député de Bimbo II, et assumant l’intérim du président de l’assemblée nationale, Abdoul Karim Méckassoua, actuellement en France pour raisons de santé, a eu à interpeller, le 25 avril 2018, le premier ministre Sarandji, accompagné de deux membres de son gouvernement,  en l’occurrence celui de la sécurité publique et son collègue de l’ éducation nationale.

De toutes les questions qui leur ont été posées et auxquelles ils ont tenté de donner quelques réponses, celles qui sont sorties de la bouche de M. Jean Louis Ndama, ci – devant député de la circonscription de Kaga – Bandoro 3, pour le compte de la CRPS de Me Nicolas Tiangaye et professeur à l’Université de Bangui en lettres anglaises, et qui ont été directement adressées au premier ministre Sarandji, ont retenu beaucoup plus l’attention de l’assistance.

En effet, par leur pertinence et leur portée sur la conception et le mode de gestion, mis en œuvre depuis plus de deux ans par le locataire de la Tour Pétroca, elles ne sont pas effectivement passées inaperçues et ont recommandé et  recommandent aujourd’hui à tout communicateur digne de ce nom et soucieux d’informer l’opinion nationale et internationale sur les motivations réelles ou inavouées de cet homme et leur impact immédiat sur la population et l’avenir de la République, de s’y pencher sérieusement. Afin que nul n’ignore et qu’il ne soit pas  trop tard, le moment venu !

Quelles étaient ces questions ?

 Prenant la parole au nom de ses électeurs, victimes depuis plus de deux ans de l’occupation de leur terre par des éléments de la Séléka du MPC du mercenaire tchadien, Mahamat Al – Katim, d’une part, et de l’arrivée depuis ces derniers temps à Kaga – Bandoro des bandes armées de nationalité soudano – tchadienne, d’autre part, Jean Louis Ndama, à juste et bon droit, n’est pas passé par quatre chemins pour s’interroger, d’abord sur les raisons du non – usage de la force, par le gouvernement et la Minusca, contre ces criminels et bandits de la pire espèce, en vue de leur déguerpissement manu militari, ensuite sur la non-réaction du gouvernement face à ces actes qui ne sont rien d’autre que l’expression d’une agression extérieure, et enfin sur la permanente  cohabitation des nouvelles autorités légales et légitimes avec ces liquidateurs de la République et ces égorgeurs du peuple centrafricain et la  présence de leurs représentants dans les institutions de la République.

En réponse à la première question, le locataire de la Tour Pétroca, un non – élu qui a été nommé premier ministre, non pas en fonction de son aura populaire et de l’adhésion de ses compatriotes à sa vision de société, ses valeurs et ses convictions politiques mais plutôt pour avoir été directeur de campagne du candidat indépendant Touadéra, est resté étonnement silencieux. Comme à son habitude, il a préféré par ce silence cacher ses propres faiblesses et son incapacité notoire à sécuriser le pays et assurer la protection des biens et des personnes, conformément à l’engagement pris par celui qui l’ a nommé à ce poste de responsabilité, dans son adresse solennelle à la nation, lors de la cérémonie de sa prestation de serment, le 30 mars 2016, au stage 20.000 places, et qui en avait fait la priorité des priorités. Il n’ a rien dit sur l’occupation de la ville de Kaga – Bandoro et n’ a rien proposé comme mesure visant à y chasser tous les égorgeurs qui s’y trouvent au vu et au su de la Minusca et du gouvernement. Il n’ a rien dit, comme il n’a rien dit, depuis plus de deux ans, sur l’occupation d’autres villes de la République centrafricaine au point où plus de 80% du territoire national sont entièrement contrôlés par des bandes armées et leurs mercenaires. Il n’ a rien dit parce que n’étant pas un homme politique, engagé et déterminé, il ne pouvait pas mieux faire comme B. Boganda et comme le premier ministre Maïga qui a bravé l’insécurité pour se rendre à Kidal, Gao et à Tombouctou, soutenir, réconforter  la population malienne et  pour apporter des solutions idoines et pérennes à sa situation de détresse.

S’agissant de la deuxième question et en réponse à la non – réaction du gouvernement, relative à de nombreux actes d’agression dont seraient victimes la République centrafricaine et le peuple centrafricain, l’homme des sirènes s’est refugié derrière la non – production d’éléments de preuve probants, incontestés et incontestables, mettant clairement au grand jour les soutiens matériels de ces pays – là aux éléments de la Séléka. Ce faisant, il a tout simplement ignoré ou feint d’ignorer que le Tchad a déjà fait l’objet de ces accusations de la part de l’Onu, dans le rapport Mapping. Et l’ignorer de cette manière, c’est non seulement  refuser de reconnaitre les vérités contenues dans ledit rapport et mais surtout se rendre coupable d’un gros mensonge, en sa qualité d’enseignant, devant le peuple et l’histoire. C’est aussi refuser d’être nationaliste et de demander à ses ministres d’en faire autant, à l’exemple d’un certain Lambert Mende ou d’un Ocki Chindu en République Démocratique du Congo qui se fondent régulièrement sur  de simples  allégations de leurs populations pour ouvrir la bouche et user du droit à la  protestation. En cela et en quoi, peuvent – ils être jugés plus instruits qu’un certain Doubane ? De ce qui précède, l’on ne peut que naturellement  comprendre son silence et celui de son gouvernement sur l’extradition vers son pays d’origine du gabonais pris, il y a quelques jours, en flagrant délit de livraison et de fourniture de minutions aux bandits du Km5.

Sur la dernière question, relative à la permanente cohabitation des nouvelles autorités avec ces bandits de grand chemin et la présence continue et continuelle de leurs représentants dans le gouvernement et les institutions de la République, M. Sarandji s’est appesanti fort curieusement un peu plus longtemps. En réalité, cette question l’a véritablement ébranlé et il se devait de prendre plus de temps qu’il n’en fallait pour y donner suite. C’est ainsi qu’il a  tenté vainement de justifier la présence des représentants de ces bandits dans le gouvernement par la notion d’équilibre géopolitique ou par l’impérieuse nécessité de rassembler dans le gouvernement les ressortissants de toutes les 16 préfectures de la République centrafricaine. Un critère pourtant diamétralement opposé à celui fixé par le président de la République qui voulait non seulement un gouvernement  de rassemblement, mais surtout un gouvernement de compétences et d’austérité budgétaire. Alors son critère d’équilibre géopolitique et celui de Touadéra, lequel prendre ? Le gouvernement de rassemblement, de compétences et d’austérité budgétaire ou celui de cooptation ou de débauchage, de compromis, de compromissions et de baroudeurs politiques ?

Voilà, le plus gros mensonge de la journée, sorti de la bouche du premier ministre, dans l’hémicycle de l’assemblée nationale et adressé à la représentation nationale. Un  gros mensonge qui ne saurait laisser plus d’un député insensible, d’une part, pour la simple raison qu’il n’y a pas de représentant de la préfecture de la Nana – Gribizi, dans ce gouvernement – ce qui passe pour un manque total de respect vis- à – vis de tous les représentants du peuple, et  une véritable insulte à l’endroit de la courageuse population de cette région, sur laquelle Jean Louis Ndama aurait dû  naturellement rebondir afin de clouer son auteur au pilori -, d’autre part, pour la simple raison qu’il existe dans ce gouvernement des ressortissants de certaines préfectures, telle que celle de la Basse – Kotto, au nombre plus élevé qu’ailleurs. Est – ce réellement  dans l’optique de cette politique d’équilibre géopolitique ? Dans l’affirmative, peut – il révéler le nom du représentant de cette région dans son gouvernement qui ne peut être ni un certain Moukadas ni un certain Abdoulaye dont les placentas n’ont jamais été enterrés dans la Nana – Gribizi ? A ce propos et pour sa propre gouverne, ne sait – il pas que cette question de représentativité de la Nana – Gribizi avait été dénoncée, sous le régime de la transition, par les ressortissants de cette préfecture et  qu’en règlement il avait été imposé un quota supplémentaire ayant justement  permis à Ndama de siéger au sein du CNT ?

 Pour finir et comme s’il avait personnellement des comptes à régler avec un parti politique, en particulier, ou des partis politiques, en général, l’homme  a déclaré sans ambages et sans fioritures qu’il ne peut pas  collaborer avec des partis politiques qui, selon ce dernier, sont régis par des valeurs de tribalisme et de sectarisme ; ce qui revient à dire que s’il avait composé son gouvernement avec des hommes politiques, il aurait fait alors tout volontiers la promotion ou l’apologie du tribalisme et du sectarisme qui sont à ses yeux des contre – valeurs à sa politique de main tendue, de réconciliation nationale et de cohésion sociales.  Quelle insolence, quel manque d’égards et quelle légèreté à l’endroit des partis politiques qui constituent le socle de la démocratie,   restent et demeurent des institutions de la République, à part entière et dont  les missions sont définies, garanties et consacrées par la constitution du 30 mars 2016, sur laquelle celui qui l’a nommé, a prêté serment ! Quelles graves accusations ! Voilà, le dernier gros mensonge.

En réalité, ayant été nommé à ce poste de responsabilité par un candidat indépendant, il  ne peut que penser tout naturellement que le moment est venu pour lui d’écarter de la gestion du pays des partis politiques disposant en leurs seins des cadres plus compétents et plus chevronnés dont la présence dans son gouvernement lui ferait tout simplement de l’ombrage et l’empêcherait d’assouvir ses desseins personnels et machiavéliques. Par contre en les mettant à l’écart au nom des fallacieux principes sus – évoqués, il pouvait sans gêne placer ses hommes de main à tous les niveaux, en usant de son pouvoir de premier ministre. C’est d’ailleurs ce qu’il avait dit aux membres du Bureau Politique de l’UNDP, lors d’une audience qu’il leur avait accordée peu après la publication de la composition de son gouvernement caractérisé outrancièrement par le débauchage de son parent et ami Leffa.

En conclusions, lors de cette séance d’interpellation du gouvernement, le premier ministre Sarandji a démontré devant tous les députés de la nation que son gouvernement n’ a pas les moyens pour assurer la défense de l’intégrité du territoire national, la protection des biens et des personnes et les intérêts fondamentaux de l’Etat. Il n’ a pas les moyens pour déloger les éléments de la Séléka et leurs mercenaires de la ville de Kaga – Bandoro et pour ouvrir seulement la bouche et dénoncer les actes d’agression dont la Rca et le peuple centrafricain n’ont jamais cessé d’être victimes, depuis décembre 2012. Pis, ce gouvernement, fort étonnement et au nom d’un fallacieux principe d’équilibre géopolitique, collabore avec les égorgeurs du peuple centrafricain et les liquidateurs de la République dont les représentants assument des hautes fonctions publiques, les reçoivent et les entretiennent en leur remettant des fonds politiques, extraits directement des caisses de l’Etat.

Que peut – on attendre encore  d’un tel gouvernement ? Que de gros mensonges contre lesquels toute la représentation aurait dû sévir en déclenchant immédiatement la procédure de la motion de censure afin de  sauver la République et de libérer tout un peuple meurtri du règne de la terreur et de l’esclavage. De gros mensonges  curieusement et délicieusement ingurgités par M. Jean Symphorien Mapenzi et ses collègues, au nom de la préservation de leurs intérêts.

Mais sans doute de gros mensonges  pour lesquels ils seront rattrapés tôt ou tard et pour lesquels ils seront jugés par le peuple dans les urnes pour leur lâcheté, leur couardise et leur haute trahison.

Jean  Paul Naïba

 

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