Arriérés des Salaires : A quand leur paiement aux fonctionnaires et agents de l’Etat comme en Côte d’Ivoire ?

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L’enceinte de la direction de la dette et de la direction générale de la comptabilité publique et du trésor, relevant du ministère des finances et du budget, est bondée de mondes depuis plusieurs jours. Des informations recueillies auprès des fonctionnaires et agents de l’Etat qui s’y rendent tous les jours et s’y agglutinent, il ressort qu’ils ont été convoqués pour vérifier leur état d’arriérés des salaires des années 1993, 2001, 2002, 2003 et 2013.

 A cet effet, ceux dont les noms sont affichés doivent communiquer aux services techniques de la direction de la dette, leur numéro de matricule afin de permettre une mise à jour de leur situation. Mais, de tous ceux qui ont répondu massivement à cet appel, une seule question ne cesse de fuser de la bouche des uns et des autres : A quand le versement intégral ou total de ces arriérés de salaires à leurs ayants – droit par l’Etat centrafricain ?

En réponse, la directrice de la dette se perd en des conjectures et parle tout simplement d’une opération de toilettage de ce stock dans le porte – feuille de la dette, à la demande des institutions financières internationales de Bretton Woods, à savoir le FMI et la BM.

Des propos qui tendent à confirmer l’information selon  laquelle ce travail de recensement des données devra d’abord prendre la forme d’un rapport avant une probable négociation avec les différents partenaires financiers de la RCA. Et encore faudrait – il que ceux – ci le validassent et acceptassent effectivement de mettre la main à la poche, moyennant des conditionnalités.

 Voilà des informations qui  sont loin de rassurer les fonctionnaires et agents de l’Etat en activité et admis à faire valoir leurs droits à la retraite qui s’endettent tous les jours pour payer les frais de transport pour répondre à cette convocation et qui veulent que l’Etat puisse prendre ses responsabilités comme en Côte d’Ivoire, en leur communiquant un calendrier exact.

En effet, dans ce pays frère, après plusieurs mois de négociations avec les syndicats des fonctionnaires, le gouvernement Ouattara s’est engagé à payer 249 milliards de francs CFA (433 millions de dollars) au titre des revendications d’arriérés faites par les employés du secteur public, a-t-on appris, ce jeudi.

«Le gouvernement nous a proposés de payer 249 milliards Fcfa sur huit ans, mais nous n’avons pas encore signé quoi que ce soit », a déclaré Gnagna Zadi, président de la Plateforme des organisations professionnelles du secteur public. « Nous espérons que cela sera payé », a-t-il ajouté. L’information a été confirmée par une source du cabinet du Premier ministre, rapporte Reuters. Selon l’agence de presse, cette offre du gouvernement correspond exactement à ce que les syndicats avaient exigé.

Depuis janvier, des mouvements de grèves paralysent le secteur public ivoirien qui emploie plus de 200 mille fonctionnaires. A cela se sont ajoutées plusieurs mutineries des hommes des casernes qui exigent diverses primes. Dans ce contexte troublé combiné à la chute de près de 35% des cours mondiaux du cacao, le gouvernement n’a eu d’autre choix que de réviser à la baisse (réduction de 9%), son budget annuel pour mieux répondre aux tensions sociales et à ses objectifs économiques.

Le géant de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) qui table sur une croissance de 6,8% cette année, doit également faire face à un déficit de sa balance commerciale de 2016, un phénomène assez inhabituel. Toutefois, le pays continue de garder la confiance des investisseurs qui conservent un solide appétit pour ses titres souverains.

Fort de ce qui précède, il est important pour la viabilité de ce projet en cours de mise à jour des arriérés que les différentes centrales syndicales puissent prendre langue avec le gouvernement pour éviter que cette opération  soit tout simplement considérée par les ayants – droit comme un acte de diversion et de trompe – œil.

La Rédaction

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