Arriérés de salaires 2003 : le paiement conditionné par le versement de 1500 Fcfa contre la délivrance de 3 bons de caisse

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Selon RFI, «  en Centrafrique, le président de la République a annoncé vouloir éponger les arriérés de salaires des fonctionnaires datant de 2003. Trois mois qui n’ont pas été payés aux fonctionnaires-agents de l’État centrafricain.
Une annonce réalisée lors d’une revue avec la Banque mondiale à Bangui le 13 juillet et alors que le FMI venait d’accepter au début du mois un nouveau décaissement de 32 millions de dollars, car l’organisation internationale estime que « la mis en œuvre du programme est satisfaisante dans un contexte difficile ».
En cette fin de mois, une queue de fonctionnaires à n’en plus finir attend devant les banques de Bangui. Chacun essaie de retirer son salaire. David un enseignant attend depuis plus de 5 heures. S’il se réjouit du paiement prochain de cet arriéré, il estime que ce ne que chose due.
« Oui 2003 vous savez que nous nous sommes endettés. Et cet argent-là vient pour payer nos arriérés et même ne pas réparer nos toits que le vent a emmenés depuis longtemps. Donc cet argent-là vient juste réparer certaines choses que nous avons engagées depuis longtemps. Ce n’est pas de l’argent qui viendra vraiment donner un plus. »
Des paiements qui devraient intervenir dès le mois d’août et s’étaler jusqu’au mois de décembre. Et si certains manifestent déjà leurs inquiétudes, le ministre de la Communication Ange Maxime Kazagui se veut rassurant et prend l’exemple du paiement des arriérés de 2013 qui a déjà été effectué.
« Il n’y avait pas eu tant de problèmes que ça. Les problèmes étaient posés parce que les gens s’inquiétaient. Est-ce qu’on sera pris en compte, est-ce qu’on n’y sera pas ? Est-ce que, est-ce que, est-ce que ? Mais in fine, tout le monde a été payé et vous voyez aujourd’hui quand on y pense il n’y avait rien de si délétère que ça ne pouvait paraître. Donc, laissez-nous ou vous-même aussi en tant que Centrafricain se satisfaire de cette perspective heureuse. L’important c’est que le gouvernement établisse un rythme en fonction des capacités qu’il mette en place en liaison avec les partenaires. Il faut être serein. Il ne faudrait pas à chaque fois qu’il y a une opportunité heureuse immédiatement la tempérer par je ne sais quelle projection de crainte. »
Noël Ramadan est le secrétaire général adjoint de l’Union syndicale des travailleurs de Centrafrique. Dans son organisation, certains auraient aimé le paiement de cet arriéré en une seule fois. Mais lui estime que c’est déjà un pas en avant :
 « En Centrafrique quand on parle des arriérés de salaires pour les fonctionnaires agents de l’État c’est un nombre presque incalculable de mois. C’est très important. Vous vous imaginez la situation dans laquelle les fonctionnaires, agents de l’État se trouvent aujourd’hui. Ben, c’est le pays de manière générale. Tout le monde c’est la misère, c’est la misère, vraiment la misère. Mais l’annonce, mieux vaut ça que rien. Parce que bon à un moment tout le monde désespérait est-ce qu’on allait payer ou pas ? Même s’il y a des gens qui rechignent sur les modalités de paiement, moi je pense que c’est quand même une bouffée d’oxygène pour l’ensemble des fonctionnaires agents de l’État. Ce qu’il se passe aujourd’hui c’est un îlot d’espoir dans un océan de désespérance et de désespoir pour les fonctionnaires, mais mieux vaut ça que rien. »
1991, 1992, 1993, 2001, 2002. De nombreux arriérés restent encore à être rattrapés. Mais le président Touadéra semble garder le cap et vouloir éponger les dettes de l’État ».
Seulement voilà, des informations en provenance du ministère des finances et du budget et émanant des fonctionnaires et agents de l’Etat qui, bénéficiaires de ces arriérés de salaires, se sont rendus au Trésor public ces derniers temps, pour en savoir plus sur les conditions à remplir afin d’en jouir effectivement, le paiement de ces créances nettes et exigibles sera assujetti au versement de la somme de 1.500 Fcfa contre l’obtention de trois bons de caisse. Des bons de caisse des mois de janvier 2003 à mars 2003, auxquels devra s’ajouter la présentation d’une pièce d’identité en cours de validité et d’un relevé d’identité bancaire. « Encore un acte d’escroquerie et d’arnaque d’Etat soigneusement conçu et mis en œuvre pour soutirer à quelques 20.000 fonctionnaires et agents de l’Etat de l’argent frais pour des buts et des dépenses inavoués », dixit un cadre du ministère des finances et du budget.
Il ne saurait, en effet, en être autrement tant plusieurs contrôles ont été déjà faits, tant les listes des bénéficiaires de ces arriérés de salaires établies et affichées, et tant l’Etat dispose dans ses banques de données l’état réel du stock de ces dettes année par année.  Et  c’est sur la base de toutes ces informations chiffrées et documentées que les négociations ont été engagées avec les partenaires du FMI et de la Banque Mondiale.  Mais, alors que tous s’attendaient tout naturellement à ce que le ministère des finances et du budget y fasse recours pour procéder automatiquement au paiement de ces arriérés de salaires, grande est aujourd’hui la surprise des uns et des autres d’entendre encore leur chanter à l’oreille une nouvelle exigence : sortir de leur poche la somme de 1.500 Fcfa.
Une somme de trop pour ceux qui ont déjà été soumis à ce genre de contrôle, une somme difficile et inacceptable pour ceux d’entre eux qui sont déjà admis à la retraite, qui résident en provinces, qui doivent maintenant se déplacer pour arriver à Bangui et dont la plupart n’ont plus de compte courant, une somme qui va prendre une autre destination quand ces conditions ne seront pas remplies, une somme qui ira tout simplement dans la poche des princes de la République.
 En réalité, comme nous l’avons toujours souligné, chaque occasion offre une belle opportunité à tous les meilleurs experts du ministère des finances et du budget que la République ait jamais connus, d’user de leur autorité et de leur pouvoir de décision pour sévir, escroquer leurs compatriotes et s’en mettre plein la poche. Des oligarques incompétents et cupides dont nous en avons toujours parlé mais qui n’en ont cure de nos racontars. Des racontars qui ressemblent étrangement à des sons des pas résonnant sur une route que toutes les autorités à qui le peuple a confié, dans les urnes, la gestion de sa destinée,ont désertée au nom de la politique de la rupture. Il ne saurait en être autrement. Tel en est le cas. Un autre cas d’arnaque et d’escroquerie d’Etat.
 Affaire à suivre…. !
La rédaction
 
 

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