C’est un tyran militaire qui a succédé à un despote civil
Et comme si cela ne suffisait pas, l’homme fort de Conakry a franchi… le Fouta Djalon en annonçant la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) qui a pourtant contribué à le faire roi. N’est-ce pas cette coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile qui, depuis 2019, a croisé le fer en s’opposant fermement au troisième mandat d’Alpha Condé ? Nombreux d’ailleurs sont ses militants qui ont accepté le sacrifice suprême, contribuant ainsi à pourrir la situation dont a excipé Doumbouya pour perpétrer son coup de force. De ce qui précède, on peut affirmer qu’en matière de violation des droits humains, Doumbouya, en un an seulement d’exercice du pouvoir, est en passe de damer le pion à celui qu’il a renversé. C’est un tyran militaire qui a succédé à un despote civil. En témoigne la répression des dernières manifs du FNDC, qui ont laissé plusieurs cadavres sur le carreau. Tout se passe comme si pour Doumbouya, seul compte le langage des armes dans un pays où les uns et les autres appellent à un dialogue sincère et inclusif en vue d’une transition apaisée devant conduire à des élections ouvertes et transparentes. Cela dit, on ose espérer que la Communauté économique des Etats de L’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui joue les bons offices, parviendra à ramener la confiance entre les acteurs politiques guinéens qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence. C’est tout le mal que l’on souhaite au peuple guinéen qui a longtemps souffert le martyre du fait des turpitudes de ses dirigeants.
Boundi OUOBA
Le Pays