Alindao : Touadéra, Gon Baba, Sarandji et la Minusca savaient, n’ont rien fait et ont laissé faire

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Plus d’une semaine après l’attaque de l’évêché d’Alindao et du site des déplacés par des Djihadistes à la solde de l’UPC d’Ali Darass, ayant fait plus d’une centaine de morts, de nombreux blessés, d’importantes destructions de biens publics et privés, d’incendies de maisons et de huttes et d’horribles actes de graves atteintes aux droits humains, les sombres nuages qui obscurcissaient  le ciel sur la vérité de ce qui s’est passé  commencent à se dissiper. Et avec elles, les langues se délient et les responsabilités, telles des graines qui soulèvent la croûte terrestre pour germer, s’établissent d’elles – mêmes.

C’est ainsi que, lors de l’interpellation du premier ministre Simplice Matthieu Sarandji alias le Boucher de Bordeaux, et de son gouvernement représenté par le ministre des affaires étrangères Charles Armel Doubane et la ministre de la défense nationale Marie Noelle Koyara, mû par le remords et la volonté de se décharger d’une lourde responsabilité qu’il aura sans doute sur sa conscience jusqu’à la fin de sa vie sur cette terre des hommes, le chef du gouvernement a laissé échapper de sa bouche ce qui suit :

Des mots lourds de conséquence qui pèsent dans la balance de la responsabilité et qui signifient tout simplement en français facile que le premier ministre, chef du gouvernement, était bel et bien informé du projet macabre en préparation contre le site des déplacés d’Alindao qui abritaient plus de 26.000 personnes. Il en avait automatiquement échangé sur la question avec le représentant spécial adjoint des Nations Unies qui l’avait rassuré que toutes les dispositions seront prises pour prévenir cette attaque. Et il en était resté là, prenant la parole de son interlocuteur comme parole d’évangile. Mais, en agissant de la sorte, il a indubitablement commis un acte de maladresse, une négligence notoire et plus exactement une faute lourde dans l’exercice de ses fonctions, car son attitude n’aurait pas été celle d’un grand commis de l’Etat qui est arrivé à ce niveau de responsabilité, après avoir successivement assumé des fonctions de chef de bureau, de chef de service, de directeur, de directeur général et de chargé de missions.

En effet, en lieu et sa place, ce dernier, nanti des pouvoirs à lui conférés par les dispositions de l’article 52 de la constitution et afin d’éviter de tomber sous le coup des dispositions des articles 1er, 38 et 61 de la constitution du 30 mars 2016, aurait dû  non seulement immédiatement en tenir informé le président de la République, son chef hiérarchique le plus immédiat, mais surtout prendre sur lui la responsabilité de convoquer un conseil de ministres extraordinaire pour en débattre de la question et prendre des mesures préventives en faisant déployer conjointement sur le terrain les Faca et des soldats de la Minusca. Les moyens ? A quoi servent donc les fonds de sécurité ?

Fort malheureusement, il a agi comme un enseignant, déconnecté des réalités du terrain et n’ayant aucune notion du contrôle et du suivi des instructions données. Et une tragédie qui pouvait très bien être  évitée n’a pas pu l’être du fait de sa naïveté,  de son amateurisme et de son arrogance. A l’arrivée, prétextant réagir à une agression des Anti – Balaka – une contre- vérité qui a été reprise par l’AFP et défendue par la Minusca dont les soldats n’avaient rien fait ce jour – là pour protéger le site – , des Djihadistes ont attaqué l’évêché et le site des déplacés pour sévir, tuer et tout détruire : des pertes en vies humaines, des corps calcinés, des déchets humains livrés à la merci des chiens errants et des porcs, des biens publics et privés détruits et pillés et des milliers de personnes contraints de se déplacés à nouveau.

De ce qui s’est passé à Alindao, la responsabilité du  premier ministre Sarandji et de son gouvernement, en ce qui concerne la protection de la population et la sécurisation du pays, ne saurait souffrir d’aucune contestation. Et au regard des dispositions de la constitution du 30 mars 2016 sur laquelle le président Touadéra a solennellement prêté serment, la procédure de sa destitution serait déjà devenue depuis plusieurs jours effective, si les députés avaient pleinement joué leur rôle.

Cependant, ne l’oublions pas, la crise centrafricaine est profonde. Car, les autorités légales et légitimes qui refusent délibérément  d’assumer leurs responsabilités et de dénoncer les crimes dont ne cessent d’être victimes leurs propres compatriotes ne sont, dans la chaîne du commandement du complot,  que des exécutants au service des groupes de pression et de lobbies, des Etats de la sous – région et des grandes puissances qui se servent du sang des centrafricains pour s’enrichir et exploiter illégalement les ressources de ce pays.

Pour distraire et divertir l’opinion nationale et internationale, ceux – ci n’hésitent pas à recourir aux éternels mensonges «  c’est en représailles à une attaque des Anti – Balaka que les éléments de la Séléka ont réagi » et   aux pouvoirs de certains médias occidentaux dont la mission consiste à déformer la vérité et à présenter la crise centrafricaine comme la résultante d’un conflit inter – confessionnel : ce qui n’est pas vrai. Elle est plutôt une guerre imposée de l’extérieur à tout un peuple. Une guerre qui s’exerce par des attaques minutieusement organisées, planifiées et exécutées de nos villes, les unes après les autres, suivies du règne de la terreur et des razzias qui visent à déposséder les populations de leurs terres, avec la complicité des centrafricains.

Décidément, le mal centrafricain est fondamentalement centrafricain et sa solution est et sera fondamentalement  centrafricaine.

Jean – Paul Naïba

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