Alindao : Sarandji accuse la France et la communauté internationale devant les élus de la nation

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Comme nous l’avons annoncé un peu plutôt dans la matinée, la séance de l’assemblée nationale de ce jour a été consacrée à l’interpellation du premier ministre Sarandji et de son gouvernement, représenté pour la circonstance par le ministère des affaires étrangères et des centrafricains de l’étranger, Charles Armel Doubane, et la ministre de la défense nationale, Mme Marie – Noëlle Koyara. L’ordre du jour portait inévitablement sur les derniers évènements tragiques d’Alindao, le renouvellement du mandat de la Minusca et la question de l’embargo qui bloque le déploiement des forces armées centrafricaines sur le terrain.

D’entrée du jeu, le bal a été lancé ex – cathedra  par le premier ministre Sarandji alias le Boucher de Bordeaux, comme il fallait s’y attendre, en ces termes : « ce qui s’est passé à Alindao, ces derniers temps, n’est rien d’autre que de la manipulation ». Pendant plus de 30 minutes, toujours égal à lui – même et déterminé à faire croire à tout le monde qu’il n’est pour rien dans la tragédie d’Alindao, le locataire de la primature s’est évertué dans un langage digne de petits étudiants africains en France des années 70 et militant dans la FEANF, à pointer un doigt accusateur vers un ennemi commun, sans pour autant le citer nommément mais qui semble avoir pour nom la France, et la communauté internationale. « Il est grand temps que ces grandes puissances puissent laisser ce petit pays vivre en paix comme tous les autres pays du monde »,  lâchera – t – il à la fin de son intervention, dans un silence de cimetière.

Quel emportement ! Pourquoi tous ces tirs à boulet rouge, sans aucune raison politique et diplomatique sérieusement fondée, de la part d’un premier ministre de la République, contre un Etat frère et un peuple ami avec lesquels la République centrafricaine entretient de solides relations de liens historiques, politiques, économiques et socio – culturels depuis des années ? Comment peut- il dans un premier temps présenter toute son affection  pour les efforts déployés par ce pays et tous les différents partenaires de la République centrafricaine, pendant ces temps difficiles, et dans un deuxième temps tenir à leur encontre des propos dénués de tout langage diplomatique, de courtoise et de fraternité ? N’est – il pas devenu fou, ce cher aîné de Touadéra ?

La réponse à cette violence verbale contre la France et toute la communauté internationale a été vite mise en exergue par deux (2) députés : c’est pour cacher ses propres laideurs et son incapacité notoire à assumer ses fonctions de premier ministre. En un mot : une fuite de responsabilité.

Une fuite de responsabilité,  de la diversion et des propos démagogiques vigoureusement dénoncés par les députés Jean – Pierre Mara et Gina Sanzé qui ne sont pas passés par quatre chemins pour le faire revenir sur terre et lui rappeler courageusement le rôle d’assistance de la Minusca aux autorités légales et légitimes de la République centrafricaine, le débat sans effet tenu jadis dans cet hémicycle sur la question de la résolution relative à l’embargo,  ses devoirs régaliens  de premier ministre, conformément aux dispositions des articles 1er et  38 de la constitution du 30 mars 2016 et surtout l’orgueil mal placé de nos gouvernants, comme il vient d’en faire la démonstration, qui font insulter à longueur de journée la France et qui  la nuit leur tendent la main pour solliciter ses appuis multiples et multiformes, au lieu de se mettre résolument au travail pour leur pays.

Le député Ouago poussera l’outrecuidance trop loin en lui demandant purement et simplement de prendre sa responsabilité, vu son incapacité notoire depuis plus deux (2) ans à assurer la protection des biens et des personnes et à sécuriser le pays. Une flèche empoisonnée contre laquelle l’intéressé, dans sa réponse évasive et non convaincante, fera prévaloir plutôt les modalités de sa destitution, prévues par la constitution, à savoir son limogeage par un décret du président de la République ou sa destitution par une motion de censure. Comme pour le narguer et insulter tous les autres députés : si vous avez des couilles, destituez – moi ! Ignorant superbement qu’il peut très bien par élégance politique remettre son tablier ou être contraint au départ par la rue.

De l’intervention de ses deux (2) ministres, seule celle du ministre des affaires étrangères trop technique, politique et diplomatique aura retenu l’attention des députés et de l’opinion, en ce sens qu’elle a permis aux uns et autres  de comprendre l’absence de volonté politique quant aux voies et moyens pour régler tant la question de l’embargo que celle des relations diplomatiques avec la France, d’une part, et  tant l’impérieuse nécessité de la prorogation du mandat de la Minusca que les risques de son départ pour un pays en conflits que demeure encore la République centrafricaine, d’autre part.

En somme, l’interpellation de ce jour restera dans les annales de l’histoire comme l’une des pires de l’histoire de toutes les législatures, en termes du degré de mollesse, de lâcheté et de couardise ayant caractérisé le débat et la qualité des interventions, quelques jours après le massacre d’Alindao. Seulement dix-huit (18) députés ont pris la parole dont une seule  intervention de la part de tous les groupes parlementaires qui composent l’assemblée nationale : celle du MCU. Ni les groupes parlementaires UNDP, MLPC, URCA, MOUNI, RDC, KNK n’ont daigné prendre la parole à ce moment grave de notre histoire où le jeudi 15 novembre 2018 l’évêché de l’église catholique d’Alindao et le site de plus de 26.000 déplacés ont été attaqués par des Djihadistes à la solde d’Ali Darass et qui ont fait plusieurs morts.

Elle aura aussi révélé au grand jour les limites et l’incapacité absolue d’un premier ministre et de son gouvernement à protéger la population et à sécuriser le pays. D’où l’emportement du Boucher de Bordeaux et son agressivité gratuite contre la France et la communauté internationale.

Franchement, il ne fait plus désormais aucun doute : ce gouvernement de nullards des plus nullissimes que la République n’ait jamais eu de toute son histoire, doit être purement et simplement destitué, dans les meilleurs délais. Et c’est peut – être la solution proposée par le président du groupe parlementaire  MCU, Stève Koba, quand il a plaidé pour  une rencontre en urgence entre le président Touadéra et toutes les forces vives de nation.

Jean – Paul Naïba

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