
Des informations généralement dignes de foi en provenance des différents corps des forces armées centrafricaines, d’une part, et de sources très proches du haut commandement de la gendarmerie et de la police nationales, d’autre part, viennent de rapporter à notre rédaction que tous les membres du cabinet du ministre de la défense nationale, le chef d’état – major et ses adjoints, d’un côté, et les cadres dirigeants de la gendarmerie et de la police nationales et républicaines, de l’autre, auxquels se sont joints le redoutable directeur général de la police, M. Bienvenu Zoukoué, et ses principaux collaborateurs les plus immédiats, à savoir les directeurs de la CNS et de l’OCRB, n’ont pas favorablement apprécié la tenue du conclave entre le gouvernement Ngrébada et tous les leaders des groupes armés, convoqué ce vendredi 23 août 2019, dans un grand hôtel de la capitale centrafricaine.
Pour manifester clairement et ouvertement leur mécontentement, tous ont purement et simplement décidé de bouder la cérémonie y relative qui s’est déroulée ce matin à l’hôtel Oubangui et d’assister aux travaux qui s’en sont suivis. Seuls Mme Koyara et le général Wanzet, respectivement en leur qualité de ministre de la défense nationale et de ministre de la sécurité publique se sont retrouvés, avec les représentants de l’Onu et de l’UA dans la salle, face à leurs invités dont la plupart ne sont que des mercenaires ayant les mains pleines du sang du peuple centrafricain et dont les éléments occupent plus de 85% du territoire où ils règnent en maîtres.
Dans un Etat démocratique comme le nôtre dont la mauvaise gestion depuis le 30 mars 2016 a fini tout naturellement par lui attribuer de nombreux dysfonctionnements qui ne cessent de lui conférer le qualificatif d’un Etat failli, s’il apparaît incontestablement normal que ce genre de comportements émanant des responsables du haut commandement de l’armée, de la gendarmerie et de la police nationales, au regard des dispositions de la loi portant statut de la fonction publique et consacrant les droits et les obligations auxquels ils sont tous régulièrement tenus dans l’exercice de leurs fonctions, constitue à n’en point douter un acte d’insubordination et d’indiscipline caractérisée, celui – ci, fort étonnement, est considéré par l’opinion nationale comme un acte de courage, de bravoure, de réveil de conscience et peut – être de sursaut patriotique de la part de ces hommes de tenue, astreints à l’obligation du respect de la hiérarchie et de la soumission douillette à l’autorité supérieure, face à la politique de la roublardise inouïe du président Touadéra, à ses permanentes, inacceptables, indignes et révoltantes compromissions avec les groupes armés, à sa flagrante et totale démission de ses responsabilités régaliennes et constitutionnelles et à l’incapacité de son gouvernement à assurer la défense de l’intégrité du territoire national, la protection des biens et des personnes et la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat.
Par ce refus de prendre part à cette rencontre et d’assurer la sécurité de tous ceux qui y participent, le chef d’état – major de l’armée et tous ses adjoints, d’un côté, et les directeurs généraux de la gendarmerie et de la police, assistés de leurs plus proches collaborateurs, de l’autre, viennent sans ambages et sans fioritures de désavouer publiquement la politique de mains tendues du président de la République et du premier ministre Ngrébada à tous les seigneurs de guerre et leurs représentants, leur lancent du coup un solennel et patriotique avertissement et font trembler de peur, au moment où nous mettons sous presse, le pouvoir de Bangui, en l’absence du mathématicien de Boy – Rabé qui s’est une fois de plus envolé ce matin pour une mission de longue durée à l’étranger.
Aux dernières nouvelles, en réaction à cet acte d’indiscipline caractérisée, le ministre de la sécurité publique a ordonné, par un communiqué largement diffusé sur les antennes de la radio nationale dont les termes sont tout simplement assortis de fermes menaces de sanctions disciplinaires, un quartier consigné à tous les gendarmes et les policiers. Dans le même temps, il se murmure dans certains milieux autorisés l’enlèvement par les autodéfenses du Km5 d’un élément de la gendarmerie et sa décapitation, en représailles à l’arrestation des leurs par les FDSI.
Alors que des messages d’encouragements, de félicitations et d’indéfectibles soutiens ne cessent de pleuvoir de toutes parts à l’endroit des FDSI pour cet acte, somme toute, révolutionnaire, la peur s’est emparée, par contre, de tous les dignitaires du régime et Bangui retient son souffle.
La rédaction