Alerte – Info : affaire « armes russes » : inquiétude des militaires et des diplomates français

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Didier François revient chaque matin sur un évènement international au micro d’Europe 1 Bonjour.

Inquiétude des militaires et des diplomates français qui observent un déploiement de forces spéciales russes en Centrafrique.

Depuis la fin du mois de décembre, ce sont presque 200 instructeurs russes qui se sont installés avec armes et bagages dans ce petit pays, charnière du dispositif militaire français en Afrique, ce qui est tout à fait inhabituel.

Depuis l’intervention en Ukraine en 2014 puis en Syrie l’année suivante, on voit que la Russie de Vladimir Poutine n’hésite plus à utiliser ses forces militaires pour soutenir ses intérêts dans ses zones qu’elle considère comme stratégiques. Mais ce qu’il y a de nouveau, c’est que Moscou cherche désormais à prendre au cœur du pré carré français en Afrique.

Tout à fait ! Le succès de ses dernières interventions militaires semble avoir aiguisé les appétits du Kremlin et le pousse à sortir de ses zones d’influence traditionnelles. Parce qu’on n’avait jamais vu, jusqu’à présent, la Russie tenter de sérieusement s’implanter en Centrafrique. Hors, depuis le mois de décembre dernier, et en se servant comme paravent d’un contrat de ventes d’armes autorisé par les Nations Unies au nouveau gouvernement centrafricain, on observe un déploiement totalement exceptionnel de soldats russes qui va bien au-delà des besoins d’accompagner une livraison de matériel. Puisqu’à ce jour, pas moins de 175 instructeurs sont arrivés à Bangui par petit groupes, parfois avec des passeports falsifiés et pour la plupart sous couverture d’une société privée, la Sewa Sécurité Services, un prestataire très lié à l’appareil d’État russe et qui emploie de nombreux opérateurs issus de ses forces spéciales.

Mais si la Russie agit avec la bénédiction de l’ONU et du gouvernement centrafricain qu’est ce qui inquiète tant les Français ?

D’abord le déploiement de ces opérateurs sur trois emprises militaires stratégiques ne s’est pas fait dans une extrême transparence, loin de là. Ensuite, ces instructeurs ont pris des contacts très discrets avec les forces armées de l’opposition au gouvernement dans le nord-est de la Centrafrique sur la frontière soudanaise, ce qui n’entre en rien dans les activités autorisées par l’ONU. De toutes évidences, le contrat officiel de livraison d’armes semble être utilisé par Moscou comme un cheval de Trois pour développer une nouvelle stratégie de déploiement régional à la charnière entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale.

Outre les intérêts stratégiques, n’y a-t-il pas dans cette manœuvre une ambition économique ?

Si tout à fait puisque les zones de déploiement des instructeurs russes sont bien évidement des secteurs importants de production minière, particulièrement dans le domaine de l’or, du diamant et de l’uranium. Et que derrière les entreprises privées de sécurité, outre les militaires, on retrouve des oligarques proches du clan Poutine. Ce qui permet de faire d’une pierre deux coups, prendre pied dans une région d’intérêt stratégique tout en autofinançant cette opération.

Par François CLEMENCEAU Europa1

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