Les héritiers de Nelson Mandela n’arrivent pas à chausser ses bottes
Mais une chose est certaine : l’avenir politique de Ramaphosa est désormais incertain. C’est d’autant plus vrai que l’homme n’a plus son destin entre ses mains. Si jusque-là, l’ANC ne lui a pas encore tourné le dos, c’est parce qu’il doit tenir, du 16 au 20 décembre prochain, ses primaires pour désigner son leader qui va défendre ses couleurs aux élections générales de 2024. Chasser donc le chef d’orchestre dans un tel contexte, pourrait créer une instabilité non seulement pour le parti, mais aussi pour la Nation. Mais cette mansuétude du parti à l’égard de son champion, pourrait aussi lui être fatale. Car, il ne fait pas de doute que Cyril Ramaphosa offre ainsi un thème de campagne à ses adversaires. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les héritiers de Nelson Mandela n’arrivent pas à chausser ses bottes. Si fait que de Thabo Mbeki à Cyril Ramaphosa en passant par Jacob Zuma, aucun n’a pu terminer ses mandats constitutionnels dans la dignité comme Mandela l’a fait. Ils se sont tous révélés de piètres dirigeants incapables de respecter les règles de bonne gouvernance. L’argent et le lucre les ont rendus incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. En tous les cas, même si Cyril Ramaphosa échappe à la destitution, cette affaire lui collera à la peau à jamais. Ramaphosa n’aura donc pas fait mieux que ses prédécesseurs, lui qui avait pourtant promis de rompre d’avec les mauvaises pratiques et de redonner un nouveau visage à l’ANC.
Dabadi ZOUMBARA
Le Pays