« Affaire Patrice – Edouard Ngaïssona »: réaction de sa famille et du secrétaire général du PCUD

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La famille de Ngaïssona dit inconcevables les accusations portées contre Patrice Edouard par la CPI

Raymond Ngaïssona, père de Patrice Edouard Ngaïssona arrêté en France le 12 décembre suite à un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale, a exprimé son désarroi et grand étonnement des accusations portées contre son fils. « Inimaginable ».

Au cours d’un entretien avec la presse le mercredi dernier au domicile familial, le père de Patrice Edouard Ngaïssona, Raymond Ngaïssona, a exprimé son grand étonnement des accusations portées contre son fils par la CPI. Pour lui, son fils autant que tous les autres enfants, ont reçu une éducation chrétienne qui prêche l’amour. Il raconte.

De retour de l’exil en janvier 2014, « Ngaïssona Edouard est venu me retrouver ici. Puis, ses frères les jeunes, sont aussi arrivés et lui ont demandé de porter leur voix dans la lutte qu’ils mènent pour libérer le pays des éléments de la Séléka qui font des exactions sur leurs compatriotes, sur leurs parents», explique M. Raymond, visiblement attristé et rabattu dans son fauteuil. Dans une cour de maison où environ une dizaine de silhouettes, membres de la famille, sont venus le réconforter.

Le père de Patrice Edouard précise que contrairement à l’étiquette qu’on colle à son fils, ce dernier s’est toujours comporté en pacifiste, au point d’être constamment en conflit avec les jeunes se réclamant du mouvement Anti-Balaka. « Il leur refusait toujours de brandir leurs armes, de cesser avec les actes de braquages ».

Faustin, son frère cadet, signale un chapitre au cours duquel ses « soi-disant éléments », furieux de sa « détermination » à « tourner la page » -démarche qui tranche net avec leur sport habituel de braquage, « ils sont venus attaquer cette concession, du dehors ils ont jeté une grenade, sa voiture a été littéralement détruite. Mais il a pardonné. » « Comme il a accepté de leur servir de porte –voix, c’est le prix à payer !»

Toutefois, Faustin Ngaïssona poursuit en disant que son frère que l’on accuse de chef de guerre, d’auteur de massacre, n’est jamais sorti de Bangui pour l’intérieur du pays ou à l’extérieur du pays dans un but subversif quelconque. « Il est toujours à Bangui depuis qu’il est rentré de l’exil en janvier 2014 après le changement du régime. La seule fois qu’il s’est rendu à l’intérieur du pays, c’était pour battre campagne en faveur du candidat Faustin Archange Touadéra qu’il avait décidé de soutenir. Mais il sort souvent, très souvent de la RCA, dans le seul cadre du travail de la FIFA ou de la CAF ».

Le cadet met quiconque à défi d’apporter une seule illustration imagée de Ngaïssona comme étant un « chef de guerre » comme on essaie de le dire. Car, « tous les chefs de guerre qui sont là, on a leurs images, avec leurs troupes, dans des tenues militaires, ou armés ». Il soutient par ailleurs que son frère « n’est pas rentré à Bangui par voie de rébellion ni par la route, mais bien par avion et à l’aéroport de Bangui M’Poko. Il n’est pas un rebelle. » Ngaïssona est un homme d’affaires, ancien agent du ministère des Eaux et Forêts, mais surtout « un sportif avec un esprit sportif. » Il rappelle qu’étant l’un des proches de l’ex-président Bozizé évincé par la rébellion de la Séléka, ses biens ont été littéralement et intentionnellement pillés et détruits par les rebelles qui ont pris le pouvoir. Mais il a pardonné, son seul souci était de rentrer pour relancer les activités de la Fédération de football dont il est par ailleurs le président.

Tout en se remettant à Dieu « qui est le seul maître des sorts », M. Raimond Ngaïssona s’interroge cependant sur « le silence de son frère qu’on a élu ici à la tête du pays ». « J’ai attendu en vain sa réaction car c’est lui qu’ils avaient placé à la tête du pays. » Il appelle l’ensemble de la population à garder le calme et à prier pour son retour. –Surtout, qu’il rentre avec les matériels que l’église (des Frères) dont il est un fervent serviteur, avait commandés par ses soins pour la célébration de la Nativité, a indiqué son cadet.

C’est le même appel que son parti, le Parti Centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD) a lancé. Le secrétaire général du parti, M. Ngaïbona Samson, dans une déclaration ce mercredi, a relevé pour sa part le comportement du ministre de la Justice Garde des Sceaux, qui « laisse à désirer. » Il explique que M. Flavien Mbata « a refusé de recevoir les membres du bureau politique du parti sans en évoquer les raisons ».

Le bureau politique du parti a par ailleurs mené des démarches auprès des autorités centrafricaines pour s’enquérir des mobiles officiels de cette arrestation, mais celles-ci « ont clamé leur non-implication ».

Le même jour (mercredi) dans l’après-midi, Patrice Edouard Ngaïssona a comparu devant une juridiction française à Paris pour la première fois. Etape nécessaire en vue de son transfèrement à La Haye où se trouve la CPI ou pour sa libération pure et simple. M. Ngaïssona soit fixé au terme d’une deuxième audition dans cette procédure d’extradition –qui tout de même, prendre du temps.

Askin B.

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