Les dirigeants africains sont ainsi faits qu’ils n’entendent jamais raison, convaincus qu’ils sont que ça n’arrive qu’aux autres
Cela dit, même si, usant de la force et d’artifices juridiques, Touadéra parvient à obtenir le scalp de la présidente de la Cour constitutionnelle qui s’oppose à ses errements, il doit se garder de tout triomphalisme. Certes, on sait que soumis à référendum, le projet de modification qu’il appelle de tous ses vœux passera comme lettre à la poste, mais cela ne suffit pas pour croire que tout est accompli. Loin s’en faut ! Car, on l’a vu en Guinée où avec son troisième mandat en poche, Alpha Condé a été renversé, contraint qu’il était de quitter la scène politique sur la pointe des pieds. On le voit aussi en Côte d’Ivoire où la question du troisième mandat d’Alassane Ouattare a laissé de nombreux cadavres sur le carreau, renforçant davantage la fracture sociale. En tout cas, Archange file du mauvais coton en refusant de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir. S’il veut entrer dans l’histoire par la grande porte, il gagnerait, au terme de ses deux mandats constitutionnels, à faire valoir ses droits à la retraite où il pourrait consacrer le gros de son temps à enseigner les mathématiques à ses petits-enfants. Malheureusement, les dirigeants africains sont ainsi faits qu’ils n’entendent jamais raison, convaincus qu’ils sont que ça n’arrive qu’aux autres jusqu’à ce que s’en suive l’humiliation.
B.O
Le Pays