Affaire Benalla en France: ainsi donc il y a des voyous partout!

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En Afrique, les mouvements de défense des droits de l’homme auraient crié à l’autoritarisme du régime, à la dictature d’un pouvoir. On aurait dit que cela est le fait des pays toujours à la recherche de leurs marques démocratiques.
Mais en France, il a fallu que la bastonnade d’un manifestant du 1er-Mai par un collaborateur du président Macron soit révélée par les médias pour que cela secoue la république. L’intéressé, Alexandre Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République, est allé, progressivement, de la simple mise à pied à sa mise en examen, au fur et à mesure que l’affaire prend de l’ampleur.
Aujourd’hui, c’est le ministre de l’Intérieur qui a été entendu à l’Assemblée nationale, c’est le préfet de police de Paris qui est entendu par la commission d’enquête, c’est le président Emmanuel Macron qui annule un déplacement sur le Tour de France. En moins d’une semaine, ce qui aurait été pris comme un banal fait divers s’emballe, depuis que l’incident du 1er-Mai a été ébruité par le journal Le Monde le 18 juillet dernier.
Lire: https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/18/le-monde-identifie-sur-une-video-un-collaborateur-de-m-macron-frappant-un-manifestant-le-1er-mai-a-paris_5333330_823448.html
Cette affaire, pour la première fois depuis l’élection d’Emmanuel Macron, a plongé l’exécutif dans une crise politique sans précédent. A l’Assemblée nationale française, l’examen du projet de révision constitutionnelle a été suspendu jusqu’à nouvel ordre dimanche matin.
Les avocats de Benalla, pour leur part, disent que l’intéressé était allé porter main forte aux policiers.
Comme quoi, même dans les pays développés, qui plus est en France décrite comme la patrie des droits de l’homme, des individus peuvent agir comme s’ils étaient dans une ‘’république bananière’’ et bénéficier d’une protection. La différence est qu’en Afrique, on aurait, malgré tout, étouffé l’affaire.
Au Burkina ici, les exemples sont légion où on a soustrait des agents des forces de l’ordre à la justice pour des faits présumés de meurtres de manifestants. Des militaires ont été couverts pour des actes de présumés assassinats. L’assassinat de Thomas Sankara et ses camarades, l’affaire Norbert Zongo, pour ne prendre que ces exemples, en sont la parfaite illustration.
Lire: https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/l-article-a-lire-pour-comprendre-l-affaire-alexandre-benalla_2860683.html
Mais il ne viendra dans la tête d’aucun président du Faso de se déguiser pour enfourcher une moto pour une escapade en ville. Un chef ne se déplace pas, on rejoint le chef. L’objet de l’escapade va être conduit incognito dans un lieu secret sécurisé.
Nous sommes tous pareils donc, puisque chacun peut faire la morale à l’autre.
Les Echos du Faso

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