Affaire « 5,46 milliards de Fcfa non reversés au Trésor » : le contrôleur financier du Barc n’a jamais pris fonctions

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Lors de la dernière session parlementaire extraordinaire, relative, entre autres projets de loi, à l’examen et l’adoption du collectif budgétaire 2018, le Groupe Parlementaire de l’URCA par la voix de son président Nalké Dorogo a révélé des omissions délibérées des recettes d’un montant de 5,46 milliards de Fcfa.
Elles sont constituées des taxes aéroportuaires d’une valeur de 2,34 milliards de Fcfa, indûment perçues par des plus hautes autorités, d’une part, et des impositions fiscales d’un montant de 3,12 milliards de Fcfa, prélevées sur les convois des véhicules sur le corridor Bangui – Garamboulaye et perçues par le président du conseil d’administration du Barc. Ces recettes ont été purement et simplement encaissées par des plus hautes autorités de la République et pas des moindres, n’ont jamais été reversées au Trésor Public et n’ont jamais été transcrites, en flagrante violation du  sacro – saint principe de la transparence budgétaire,  dans le projet de la loi de finances rectificative 2018.
Non seulement ces incongruités n’ont jamais retenu l’attention de la commission – finances de l’assemblée nationale dont le président est M. Martin Ziguélé, haut cadre du ministère des finances et du budget et ancien premier ministre, mais surtout depuis lors ni le président de la République, Faustin Archange Touadéra, ni le premier ministre, Simplice Matthieu Sarandji, ni le ministre des finances et du budget, Henri Marie Dondra, n’ont daigné ouvrir la bouche pour donner à ce sujet des explications au peuple centrafricain et aux partenaires financiers internationaux de la République centrafricaine.
Afin d’en savoir un peu plus sur les mécanismes ayant été mis en place pour réaliser de telles prouesses combien si préjudiciables aux finances de l’État, le journal en ligne « La Voix des Sans Voix » s’est rapproché du ministère des finances et du budget. C’est ainsi qu’il a été révélé à son reporter qu’en ce qui concerne le BARC ou le Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain, l’évaporation des recettes  d’un montant de 3,12 milliards de Fcfa, dans la poche des plus hautes autorités de la République, était prévisible et n’étonne aujourd’hui personne.

 

Pourquoi ? Parce que le contrôleur financier qui était nommé par décret dûment signé par le ministre des finances et du budget, Henri Marie Dondra, le premier ministre, Simplice Matthieu Sarandji et le président de la République, Faustin Archange Touadéra, n’ a jamais pris fonction. Il a même été chassé par le président du conseil d’administration du Barc. Et Dondra, Sarandji et Touadéra le savaient mais personne n’a jamais voulu monter au créneau pour faire entendre raison à Sani Yalo, et le convaincre de l’urgente nécessité de la prise de fonctions du contrôleur financier, au nom des valeurs de la transparence et de la bonne gouvernance financière et conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, exigeant l’existence d’un tel poste de contrôle a priori et a posteriori près les sociétés d’état, les offices publics et autres agences nationales. Dès lors, comme le président du Groupe Parlementaire de l’URCA dans sa déclaration ce jour – là l’avait souligné, les plus hautes autorités du pays le savaient et ce sont elles qui avaient indûment perçues toutes ces taxes. D’où leur silence assourdissant.
En effet, comme l’avait si bien dit Parfait Biakété, administrateur du Barc, dans une interview qu’il a bien voulu accorder en mai 2013 au journal « Le Démocrate », « le Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain (BARC) est un organisme de facilitation de transport de marchandises par la route. Il a pour mission : L’affrètement de véhicules de transport routier de marchandises en qualité de commissionnaire de transport ; L’enregistrement des offres et des demandes de transport routier de marchandises en vue de leur publication pour l’information des opérateurs ; L’application des accords bilatéraux de transport international conclus par la République Centrafricaine, lorsque ces accords comportent des clauses de répartition de trafic ; La collecte et le traitement de statistiques de transports routiers ; L’exploitation de transports postaux et de services de messageries. Il s’agit des missions de service public qui ne peuvent être accomplies que par l’Etat ou par un établissement public. En outre, les ressources du BARC sont constituées essentiellement des redevances et commissions perçues au titre des transports de marchandises, donc de deniers publics. Ces deniers également ne peuvent être gérés que par l’Etat ou un établissement public ». Et depuis l’avènement de la crise sécuritaire, à ces ressources sus – évoquées, il a été créé et ajouté une nouvelle taxe à prélever sur les convois des véhicules sur le corridor Bangui – Garamboulaye.
Fort de ce qui précède, la présence du contrôleur financier dont la mission essentielle se résume traditionnellement au contrôle a priori des engagements des dépenses de l’Etat, des collectivités publiques et locales et des établissements publics, est indispensable pour l’exécution de toutes ces ressources qui constituent des fonds publics. Et c’est en application des dispositions légales et réglementaires en vigueur, créant le corps du contrôle financier et portant son organisation et son fonctionnement que dans le dernier décret portant mouvement du personnel au ministère des finances et du budget, des contrôleurs financiers ont été nommés ou confirmés à des postes de responsabilité près les sociétés d’état, les offices publics, les collectivités locales, et  les agences nationales. Et près  le Barc, cette fonction de contrôleur financier a été confié à M. Célestin Hintibaya. Celui – ci, non seulement en sa qualité de contrôleur mais surtout de conseiller et d’informateur du directeur général du Barc, n’a jamais pris fonction. Une présence très gênante qu’il ne fallait pas accepter dans la chaîne de l’exécution des dépenses du Barc. Le résultat est connu : plus de 3,12 milliards de Fcfa évaporés dans la nature.
La rédaction
 

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