Affaire 250 millions de FCFA : M. Dondra, êtes – vous au courant de la grève annoncée des fournisseurs de l’Etat pour protester contre le tripatouillage de leur liste par l’ACCT ?

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Ces sont les dernières nouvelles qui viennent de parvenir à la rédaction. Des nouvelles qui ne seraient pas du tout bonnes pour la plupart des fournisseurs de l’Etat qui avaient attendu toute la journée du vendredi 20 janvier 2017, sous les manguiers au Trésor Public, dans l’espoir de rentrer à la maison les mains et les poches pleines des billets de banque. Les mains et les poches pleines de fric, faisant suite à la promesse qui leur a été autoritairement et fermement faite depuis la fin de la semaine dernière par M. Henri Marie Dondra, ci – devant ministre des finances et du budget.

 Une promesse qui leur a été réitérée, au début de la semaine écoulée, une fois leur dossier dûment annoté et régulièrement transmis à la direction générale de la comptabilité publique et du trésor pour exécution de la décision. Celle de leur verser la somme de 250 millions de Francs CFA, en règlement de leurs créances nettes et exigibles sur l’Etat. Mais mal devait leur en prendre au niveau du Trésor Public, avec la ferme détermination de l’agent central comptable technique, de nationalité béninoise, de ne payer que les fournisseurs de l’Etat dont les créances validées et consolidées n’avaient pas été prises en compte dans le dernier paiement, il y a plusieurs mois déjà.

Du coup, au lieu de satisfaire tout le monde, conformément à la décision du ministre des finances et du budget, M. Henri Marie Dondra, en sa qualité d’ordonnateur principal des dépenses de l’Etat, l’agent central comptable et technique qui n’a jamais négocié et obtenu une quelconque enveloppe afin de soulager un tant soit peu ces administrateurs – gérant des petites et moyennes entreprises de leurs difficultés, aurait pris sur lui la responsabilité de ne payer qu’un nombre limité de ces fournisseurs. Ce qui aurait évidemment soulevé l’ire et le mécontentement de la plupart de ces derniers, accablés eux aussi par des arriérés dus à leur banque et à leurs partenaires.

 En réalité, cette remise en cause de la décision du ministre des finances et du budget qui doit être appréciée comme un acte d’insubordination et de rébellion à l’autorité de nature à le décrédibiliser et à ternir son image, ne serait qu’une manœuvre de la part de l’agent central comptable technique pour mettre à côté une partie de ces fonds en vue de  payer ses « partenaires » et ses « beaux – frères », eux aussi fournisseurs de l’Etat, et contre de très fortes commissions.

Qui vous dit que ceux qui se font passer pour experts de l’UE sont des anges et des immaculés ? Et encore un béninois ? Quelle différence  y a – t – il entre lui et un certain Philippe Bocco qui avait géré le guichet unique de Douala ? N’a – t – il le même visage que l’administrateur – gérant de la société BenAfrique dont l’un des bus vient de prendre feu, il y a quelques jours, à Bangui ?

 Dans tous les cas, cette situation doit réveiller à l’avenir l’instinct du ministre des finances et du budget qui vient de poser là un acte politiquement louable et économiquement revitalisant, sur certaines pratiques obsolètes et mafieuses qui ont toujours caractérisé le paiement des dépenses ou l’exécution hebdomadaire des dépenses. Des pratiques de tripatouillages éhontés des programmations, des substitutions des noms, des versements des acomptes au lieu de la totalité, etc. Des pratiques qui font penser aux méthodes institutionnalisées à l’époque sous le règne d’un certain Bokassa.

En effet, quand Bokassa demandait jadis 2 millions de Francs CFA au ministre des finances, ce dernier en demandait 5 millions de Francs CFA au TPG qui lui en demandait 10 millions de Francs CFA au caissier principal qui lui faisait sortir 15 millions Francs CFA en liquide de la caisse. A l’arrivée, quand Bokassa demandait quelque chose, tout le monde s’en sortait avec un petit pactole.

 Des pratiques irrégulières d’extractions et d’extorsions frauduleuses des fonds publics qui non seulement ont encore droit de cité mais surtout se sont érigées en un véritable mode de gestion du fait de l’invasion des différents services de la direction générale de la comptabilité publique et du trésor par des personnes non qualifiées et non professionnelles. Des hommes et des femmes qui ignorent tout de la notion de service public et des règles élémentaires de la comptabilité publique et du droit budgétaire, au point pour cacher leurs laideurs éhontées de vouloir remettre en cause la décision du ministre des finances et du budget et même de traiter son directeur de cabinet de menteur.

Comment est –il possible que depuis plus de 2 semaines des comptables publics ne sont pas en mesure de procéder à la vérification de ces créances en corrélation ou plus exactement en conformité avec les alimentations des fiches comptes au service de dépôt et consignations, d’éditer les ordonnances y relatives et d’ordonner l’acquit libératoire ? Comment  une liste  préalablement arrêtée par les  ayants – droit eux – mêmes et validée par le ministre des finances et du budget peut- elle  être remise en cause par un agent d’exécution qui se trouve être ici, non pas le directeur général de la comptabilité publique et du trésor, mais l’agent central comptable technique ? Pourquoi cet agent central comptable technique n’a – t – il jamais pris les dispositions pour que le reliquat de 70 millions de Francs CFA de l’enveloppe destinée au dernier paiement, il y a  six (6) mois, fût affectée au paiement de ces fameux omis dont il parle aujourd’hui et qui constitue un obstacle à la consommation effective de la présente enveloppe de 250 millions de Francs CFA ? L’octroi de cette enveloppe n’est – elle pas une opportunité pour lui et certains cadres du trésor public qui sont des fournisseurs de l’Etat, en violation de leur prestation de serment leur interdisant l’exercice d’activités lucratives, pour prioriser le paiement de leur propre entreprise dont la gestion est confiée à leurs maîtresses ou leurs cousins ?

Voilà des questions auxquelles M. Henri Marie Dondra, en sa qualité d’ordonnateur principal des dépenses de l’Etat doit répondre dans les heures qui suivent avant que Mme Christine Lagarde n’arrive à Bangui. Doit – il laisser pourrir cette situation et être une victime expiatoire, alors qu’il a manifesté sa bonne foi pour que ces fournisseurs soient payés depuis mardi 17 janvier 2017 ? Ne doit –il pas hic et nunc user de toutes ses prérogatives de puissance publique et de grand argentier de la République pour rappeler à l’ordre tous ces agents du trésor public à la recherche de gains faciles, au premier rang desquels l’ACCT ?  Affaire à suivre !

      Jean – Paul Naïba

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