Le problème du Soudan, c’est son armée
Cela est d’autant plus nécessaire que les militants pro-démocratie qui rejettent « toute négociation ou tout partenariat avec l’armée », depuis le coup de force du 25 octobre 2021, appellent ouvertement à des manifestations de masse contre l’accord qui vient d’être signé. Ils sont soutenus par les principaux ex-dirigeants rebelles qui critiquent vivement les termes de l’accord qui, selon eux, entrainerait « des conséquences désastreuses et compliquerait davantage la vie politique » au Soudan. C’est dire si le Soudan est loin voire très loin d’être sorti de l’auberge. L’accord signé le 5 décembre dernier et salué par bien des partenaires du Soudan comme les Etats-Unis, la Norvège, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis, l’Arabie Saoudite,… porte en lui-même les germes de la division. Car, plus tôt que de rapprocher les Soudanais, il risque de les éloigner les uns et des autres avec le risque de voir certains acteurs qui s’estiment marginalisés, reprendre les armes. Comme quoi, le tout n’est pas de signer un accord. Il faut faire en sorte que tous les protagonistes s’y reconnaissent. Dans le cas d’espèce, c’est un pari qui est loin d’être gagné. En fait, le problème du Soudan, il faut avoir le courage de le dire, c’est son armée. C’est elle qui a fait main basse sur les leviers de l’économie si fait qu’elle ne s’imagine pas hors du cercle du pouvoir. Du reste, n’est-ce pas sa volonté de confisquer le pouvoir qui a plongé le pays dans le chaos dans lequel il se trouve ?
B.O
Le Pays