3 jours de deuil national : une insulte à la mémoire des victimes et leurs familles

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Selon le journal en ligne Xinhua, « le président centrafricain a décrété mercredi trois jours de deuil national de jeudi à samedi, suite à des tueries survenues lundi dans une égalise de la capitale Bangui, a annoncé la présidence.

Selon le porte-parole de la Présidence, Albert Mokpème Yaloké, les drapeaux seront mis en berne sur les édifices publics durant ces trois jours.

Suite à une opération de recherche lancée mardi par les forces de l’ordre centrafricaines contre un chef rebelle en la Paroisse Notre Dame de Fatima, non loin du quartier musulman PK5, foyer des groupes armés, des affrontements intercommunautaires ont été provoqués le même jour dans la matinée, faisant une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, selon un bilan non officiel.

Mercredi, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a rendu visite au cardinal Dieudonné Nzapalainga pour lui présenter des condoléances.

Touadéra a exhorté ses compatriotes à ne pas « céder à la confessionnalisation de la crise et à la manipulation des terroristes », craignant que tout l’effort pour ramener la paix en République centrafricaine (RCA) depuis 2013 s’effondre comme un château de cartes. Il a promis que « ces agissements ne resteront pas impunis devant la justice ».

De son côté, le Premier ministre Simplice-Mathieu Sarandji a fait le tour de trois centres de santé pour remonter le morale des blessés des événements de Fatima. Lors de cette tournée, M. Sarandji a pu constater que 7 enfants de 6 mois à 15 ans ont été grièvement blessés et internés au complexe pédiatrique, 67 adultes blessés hospitalisés à l’hôpital communautaire, 80 autres au centre des soins de MSF. Seulement 5 morts sont encore à la morgue de l’hôpital communautaire ». 

Mais pour les observateurs les plus avertis et sérieux de la vie politique centrafricaine, le massacre de l’église de Fatima, avec ses 27 morts, ses 170 blessés et ses 5.000 familles traumatisées à jamais, n’est que la résultante normale de la politique de main tendue du président Touadéra et du gouvernement Sarandji, aux bandits de grand chemin et à tous les égorgeurs du peuple. Il signifie tout simplement que leur méthode, celle dont Touadéra vantait les mérites, il y a seulement quelques jours, lors de sa rencontre – débat avec les centrafricains de la diaspora, à Lyon, n’est pas du tout bonne.

Il ne saurait en être autrement tant il était et reste  de son entière responsabilité d’assurer la défense de l’intégrité du territoire national, la protection des biens et des personnes et de veiller à la préservation des intérêts fondamentaux de l’Etat. Des obligations constitutionnelles auxquelles il s’est volontairement soustrait, pour lesquelles il serait sévèrement sanctionné par le peuple le moment venu et dont il devra désormais en payer le prix  pour tout le restant de sa vie sur cette terre des hommes.

Car, en tant que chef d’état qui a été démocratiquement élu, il n’a pas pu mieux faire qu’une mère – poule qui n’a jamais été à l’école,  qui n’a jamais obtenu un quelconque diplôme, mais qui par instinct sait user de son agressivité pour protéger ses poussins des  prédateurs, les nourrir et leur apprendre comment faire dans la vie. Ce que fort étonnement le mathématicien de Boy – Rabé n’a pas pu faire en deux ans de gestion des affaires de la cité. Ce que B. Boganda, en lieu et sa place, n’aurait jamais fait, celui qui allant et  défendant jusqu’au sacrifice suprême le droit des autochtones de l’Oubangui – Chari à la liberté et à l’autodétermination. Ce qu’un Jean – Bedel Bokassa, en lieu et sa place, n’aurait jamais accepté. Ce qu’un général d’armée André Kolingba, en lieu et sa place, n’aurait jamais accepté. Ce qu’un Ange Félix Patassé, en lieu et sa place, n’aurait jamais accepté.

C’est la vérité et c’est lamentable !

Jean – Paul Naïba

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