
Plus de 180 millions de Francs CFA auraient été portés disparus de la caisse au Trésor Public, au ministère des finances et du budget, depuis plusieurs semaines. C’est un simple contrôle de routine, celui de vérification des comptes ou d’arrêt de caisse qui ne se fait plus journalièrement comme l’exigent les règles élémentaires de la comptabilité publique et du droit budgétaire, mais plutôt selon les bonnes humeurs du DT, qui aurait révélé au grand jour cette affaire. Plus de 180 millions de Francs CFA soit l’équivalent des fonds à mobiliser pour la construction de quatre bâtiments de quatre salles de classe ou pour l’édification de quatre centres de santé dignes de ce nom !
Le suspect n°1 qui se trouve être la caissière principale relevant du service des mouvements des fonds et de la direction de trésorerie, aurait été tout simplement relevée de ses fonctions et affectée sur un nouveau poste ou dans un autre service.
Terrible, n’est – ce pas ? Que fait exactement la direction des ressources humaines ? Pourquoi ne s’est – elle pas saisie de ce dossier ? Comment peut – elle être prompte d’un côté à suspendre le salaire des fonctionnaires qui n’ont pas poste et sont dans le couloir et de l’autre rechigner à enclencher la poursuite requise en la matière contre les auteurs et les complices d’un tel acte d’extorsions frauduleuses des fonds publics de la caisse de l’Etat à des fins personnelles ? Par le passé, n’avait – on suspendu de fonction et de solde pour une durée de trois (3) mois avec traduction devant le conseil de discipline des fonctionnaires et agents de l’Etat sur lesquels pesaient seulement des soupçons et présomptions de détournement de 500.00 Francs CFA ? Ceux – ci n’étaient – ils pas, sur une simple fiche mensongère du DR, du coup conduits à la SRI et traînés dans la boue du déshonneur et de l’indignité ? Est – ce à dire que la République marcherait aujourd’hui à reculons ? Et quid donc de la responsabilité des différents chefs hiérarchiques de la mise en cause ? Qu’en dit le super juriste, l’autre homme de Boy – Rabé, qui occupe actuellement les fonctions de DT ? Somme toute, de pertinentes questions qui resteront à jamais sans réponse et comme des pas résonnant sur une route que tout le monde a déjà abandonnée.
En effet, selon ces sources, cousine du premier ministre Sarandji ou plus exactement un quelconque membre de sa famille, et donc à ce titre exempte de toutes poursuites disciplinaires et pénales, conformément aux principes de la politique de rupture sur la base de laquelle le candidat Touadéra a été démocratiquement et massivement élu, aucune procédure de contrôle a posteriori comme l’exigent les règles élémentaires de la transparence et de la bonne gouvernance, n’aurait été dans un premier temps engagée contre elle afin d’identifier les auteurs et les complices de cet acte de détournements, et dans un deuxième temps en vue de démanteler le réseau auquel ils appartiennent tous et par le truchement duquel ils construisent à tour de bras villas et même des fontaines d’eau potable d’une valeur de plus de 15 millions de Francs CFA dans leur concession, à Boy – Rabé et ailleurs.
« Qui est con ? Les autres qui étaient là avant nous, n’avaient – ils pas agi de la même manière ? N’avaient – ils nommé des vendeuses de beignets et des pousseurs de bois de chauffe à des hautes fonctions de l’Etat ? Ne se servaient – ils pas tous les jours et hebdomadairement directement à la caisse au Trésor Public ? Pourquoi voudriez – vous qu’il pût en être autrement hic et nunc ? Ecoutez, laissez – nous jouir de notre temps aux commandes de la gestion des affaires de la cité ! » Tels sont les mots que l’on ne cesse d’entendre de la bouche de tous les administrés du Trésor Public, fonctionnaires, retraités, et autres fournisseurs de l’Etat qui fréquentent les thuriféraires du régime et leurs laudateurs.
Des mots qui traduisent à eux – seuls l’état d’âme des nouveaux maîtres de la République qui nous ont promis la rupture. C’est la conclusion à laquelle les guerriers de la plume sont parvenus, car l’on ne peut conduire à la destinée d’un pays qui ne vit que sous perfusion de la communauté internationale et dont la capacité de mobilisation des recettes publiques reste très critique, selon le FMI, et ne pas être en mesure de commettre une mission de contrôle afin d’identifier, de reconnaitre et de punir les auteurs et complices du détournement de la coquette et rondelette somme de 180 millions de Francs CFA. C’est tout simplement le summum de l’inconscience et de la consécration des règles élémentaires de la tricherie, de la malhonnêteté et de la mal – gouvernance. Et c’est faire, non tantum en laissant en liberté la suspecte n°1, sed etiam en l’affectant dans un autre service, l’apologie de l’institutionnalisation de la prédation de l’impunité. C’est dire clairement à ceux les ont élus et leur ont confié la gestion de leur destinée que les maigres ressources dont le pays a besoin pour l’exécution de ses dépenses régaliennes, ne sont rien d’autre que leur propre apanage, une propriété privée dont ils peuvent en abuser comme bon leur semble.
Affaire à suivre….
La rédaction