
Cela dit, s’il est vrai que l’on ne mobilise l’homme qu’autour de ses intérêts, on ne peut donc pas reprocher aux dirigeants allemands de parcourir le continent africain à la recherche de partenaires stratégiques. C’est de bonne guerre, au regard surtout du contexte mondial où la concurrence est manifestement rude.
L’Afrique doit travailler à promouvoir et à valoriser ses compétences et son capital humain
En tout cas, avec ces déplacements au sommet qui interviennent trois semaines avant le sommet du G20 sur les investissements en Afrique, Berlin n’entend pas se laisser damer le pion par d’autres puissances sur le continent noir. Elle compte faire de l’Afrique, un partenaire privilégié si fait que contrairement à certains pays européens, elle a adopté une politique d’immigration plus souple quoiqu’elle n’exclut pas l’expulsion, pour bientôt, de migrants clandestins. La preuve, l’Allemagne entend créer des facilités pour l’accueil d’une main-d’œuvre qualifiée, ouvrant ainsi la porte aux informaticiens ghanéens dont elle se dit intéressée par le profil. Toutefois, s’il est vrai que le transfert de compétences n’a rien de mauvais, il revient à l’Afrique de savoir jouer le jeu au risque d’assister à une fuite sans merci de ses cerveaux. C’est malheureusement le cas dans le domaine du football où des équipes de bien des pays européens doivent leur fierté à de jeunes Africains qui ont du talent à revendre. C’est dire que tout en restant ouverte au reste du monde, l’Afrique doit travailler à promouvoir et à valoriser ses compétences et son capital humain. C’est à ce prix qu’elle peut parvenir à un véritable développement endogène tout en tirant le meilleur profit de ses relations avec ses nombreux partenaires.
Boundi OUOBA