TCHAD : Ceux qui ont tué le Maréchal Idriss Deby Itno

TCHAD : Ceux qui ont tué le Maréchal Idriss Deby Itno
Florelle Sateu
Rodrigue Tchokodieu
23 avril 2021

C’est un véritable séisme d’une amplitude supérieure à l’échelle de Richter qui secoue le Tchad, ses pays limitrophes voire l’Afrique depuis l’annonce mardi 20 Avril du décès du président du Tchad le Maréchal Idriss Deby Itno (Midi). Alors même que la veille lundi, la commission nationale électorale indépendante (Ceni) annonçait les résultats provisoires du scrutin présidentiel du 11 avril 2021 donnant vainqueur, dès le 1er tour le Midi avec un score de plus de 79% et que la perspective de sa prestation de serment après les résultats officiels de la cour suprême se profilait à l’horizon, l’annonce de ce décès brusque et brutal a figé l’atmosphère sur le continent africain.

Version officiellement peu convaincante

D’autant que sur les circonstances du décès effroyable de ce guerrier président le place officiellement sur les champs de batail. Idriss Deby Itno d’après le communiqué officiel de l’armée lu sur les antennes de la télévision nationale indique que blessé aux combats contre le Fact entre dimanche et lundi, le Midi aurait été ramené à N’Djamena dans un hélicoptère médicalisé avant de succomber peu après à ses blessures….

Le Midi n’avait pas besoin de mourir de cette façon pour avoir été considéré comme un héros. Le maréchal Idriss Deby Itno était déjà, de son vivant et ce bien longtemps avant ce jour fatidique, considéré comme un héros de sorte que s’il avait été annoncé mort des suites de maladie sur un lit d’hôpital cela n’aurait strictement rien changé. Lorsqu’on connait le climat délétère de ces derniers mois à N’Djamena, il devient non seulement évident de prendre avec plus que des pincettes voire réfuter la thèse officielle mais surtout d’observer un certain nombre de posture au sein du clan Zagawa l’ethnie du président et ses liens avec les réseaux français…

La vérité non dévoilée

S’il était certainement entretenu depuis un certain temps, le projet d’assassinat du président Deby a pris de l’ampleur avec les événements autour de la tentative d’arrestation de l’ex rebelle aujourd’hui présenté comme opposant Yaya Djilo Djerou. Dans les entrefaites de la tentative d’arrestation de l’opposant Yaya Djilo Djerou (chef de guerre Zagawa) à son domicile, sa mère trouve la mort en même temps que quelques soldats (environs 5) de la Dgssie également (mais de cela on n’en parle pas dans les media). Yaya Djilou Djerou grâce à ses réseaux au sein même de l’appareil sécuritaire du maréchal est calmement exfiltré de chez lui à 14h par des hauts gradés sans que les troupes ne soient au courant. Un rapport erroné est alors dressé au maréchal Deby. S’apeurant de la supercherie quelques temps après, le Midi procède à quelques changements au sein de son appareil sécuritaire. Deux généraux déjà font défection à ce moment notamment, le général commandant la base de Gasi où sont stationnés les chars qui contrôlent les portes Est de N’Djamena. Naturellement, ils font allégeance à Yaya Djilo Djerou. Le clan Zagawa est alors divisé les vieux démons refont surface avec des vielles rancunes….

Le énième mouvement Zagawa anti Deby commence à se mettre en place car, il ne faut pas l’oublier, Yaya Djilo Djerou était déjà en 2008 le créateur du Rassemblement des forces pour le changement (Rfc) un mouvement politico-militaire. Mais il avait concédé la paternité pour des raisons de droit de naisse aux frères Tom et Tiname Erdimi (neveux du président Deby). Cette rébellion qui bénéficiait toujours des complicités au sein de l’entourage Zagawa du maréchal avait pu entrer dans N’Djamena avant d’en être expulsé….De l’eau avait ensuite coulé sous le pont depuis, la politique de la main tendue du président Deby avait ensuite ramené Yaya Djilo d’abord comme conseillé à la présidence ensuite comme ministre et en fin comme cadre à la Cemac…

Profitant de l’annonce de la présidentielle de 2021 Yaya Djilo Djerou se présentera en opposant politique. Mais très vite, il revêt son treillis militaire après les événements à son domicile qu’il va considérer comme une tentative non pas d’arrestation mais d’assassinat à l’instar du cas Ibni Oumar Mahamat Saleh. A la faveur de multiples brassages des troupes au terme des accords de paix avec plusieurs groupes rebelles, des hommes autrefois appartenant au camp Yaya Djilo sont aujourd’hui au palais présidentiel et à des échelons diverses dans l’entourage du Midi.

Ils sont restés fidèles à leur premier maitre Yaya Djilo Djerou. Ils livrent aux adversaires du président de précieuses informations sur les mouvements des troupes, les actions du chef de l’Etat et les humeurs du palais jusqu’aux descentes de l’armée dans les quartiers pour procéder aux fouilles à la recherche des armes… Une vraie 5e colonne autour du maréchal Idriss Deby Itno. Dans la hache de la vengeance déclenchée par la mort (totalement accidentelle) de la mère de Yaya Djilo Djerou (cousine du maréchal Idriss Deby Itno) deux noms sont cités comme devant payer pour ce meurtre. Celui du président Idriss Deby Itno et son fils Mahamat Idriss Deby Itno (Mahamat Kaka).

Nous allons tuer le président

Plusieurs actions sont planifiés pour attenter à la vie du Midi lors de ses meeting durant la campagne électorales pour la présidentielle du 11 Avril 2021. La massification des fantassins autour de lui joue en sa faveur pour éloigner le spectre d’un tir dans le dos. La pseudo avancée rebelle offre une opportunité à cette 5e colonne pour se retrouver proche du président et mettre à exécution son plan d’assassiner le Midi à qui il reproche pêle-mêle : d’avoir laissé la première dame Hinda Deby prendre trop de liberté avec les fonds publics, le fait qu’il boive de l’alcool n’est pas en adéquation avec sa religion musulmane, la mort de plusieurs membres de sa propre famille….Mais en réalité , ils veulent la place du maréchal à la tête de l’Etat. Ce groupe a certainement ouvert le feu sur le maréchal le touchant mortellement. En réaction Mahamat Kaka a sorti toute son artillerie lourde pour protéger N’Djamena. Dans la foulée, une discussion sous l’égide des anciens et des parrains colons s’est ouverte.

Mahamat Idriss Deby Itno en danger de Mort

Le maréchal Idriss Deby était le premier nom sur cette liste, le deuxième est celui de son fils l’actuel président du Cmt. Il est accusé d’être un bavard. C’est la mère du président défunt qui l’a élevé, il n’est pas de lignée pure, il ne mérite pas de diriger les vrais Zagawa alors qu’il y a les dignes fils comme Yaya Djilo Djerou…Pour anecdote, une riche famille Zagawa aurait d’ailleurs refusé de donner leur fille en mariage au général Mahamat kaka pour ces raisons… c’est dire le regard posé sur lui par cette communauté de guerriers.

Le rôle de la France

Tous les medias français ont abondamment donné la parole à Yaya Djilo alors même que les autorités tchadienne officiellement ne savaient pas où celui-ci se trouvait. Curieusement, toute l’opposition politique s’est alignée derrière Yaya Djilo (un ex rebelle amnistié par Le Midi). Une union hétéroclite comme s’il y avait des ordres d’union dictée on ne sait où et avait pour organes de communication les medias français. C’est un signe qui n’est pas anodin. A présent, les deux factions Zagawa se regardent en chien de faïence. Si elles ne s’entendent pas, l’avenir est sombre pour le Tchad et toute l’Afrique centrale ainsi que le sahel.

Source : https://237cameroun.online

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