
SOMMET USA-AFRIQUE : Quand les États-Unis privilégient leurs intérêts au détriment de la démocratie
Il appartient à l’Afrique de se réveiller et quitter ce marché de dupes
Cette somme représente, certes, une manne non négligeable pour le continent, mais pour en bénéficier, il est à peu près certain que l’Oncle Sam l’assortira de conditionnalités qui éloigneront de nombreux pays du plat, comme on l’a vu avec le Millenium Challenge Account (MCA) ou encore l’initiative AGOA. En définitive donc, ces différentes annonces sont de la poudre aux yeux des Africains, destinée à les aveugler pendant que les géants de l’économie américaine organisent la ruée vers les richesses africaines, comme les colons américains l’ont fait autrefois pour le Far West. Cette ruée est d’autant plus urgente qu’il y a aujourd’hui des challengers sérieux comme la Russie et la Chine qui ne cachent pas non plus leurs intérêts pour le continent noir. Il faut donc à tout prix non seulement contrer cette avancée russo-chinoise, même si lors du sommet, les Américains disent conditionner leurs relations par la position individuelle des Etats africains dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Mais aussi flatter les opinions nationales africaines dominées par des courants souverainistes. C’est dans cette perspective que Joe Biden annonce qu’il plaidera pour l’intégration de l’Afrique dans le G20. Mais il faut être bien naïf pour croire à sa bonne foi. Car, si le président des USA veut que la voix des Africains soit entendue comme il le prétend, il devrait plutôt aller dans le sens de l’obtention d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU pour que le continent soit partie prenante des grandes décisions du monde. En tout état de cause, il appartient à l’Afrique de se réveiller et quitter ce marché de dupes. Dans tous les cas, la convoitise dont elle fait l’objet, montre toute sa puissance géostratégique et économique aujourd’hui et il lui appartient de se valoriser pour dîner à la table des grands.
Saho
Le Pays