Rwanda: HRW réclame une enquête indépendante sur le « suicide » d’un chanteur dissident

Rwanda: HRW réclame une enquête indépendante sur le « suicide » d’un chanteur dissident

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a réclamé jeudi du gouvernement de Kigali une enquête « exhaustive », « indépendante » et « transparente » sur le « suicide » en détention d’un célèbre chanteur rwandais, Kizito Mihigo, dont la musique a été interdite par le pouvoir. Le chanteur et activiste, qui a survécu au génocide de 1994 au Rwanda et dont les chansons provoquaient la colère du gouvernement du président Paul Kagame, a été retrouvé mort dans une cellule du poste de police de Remera, à Kigali, lundi vers 05h00 locales.

La police nationale rwandaise a attribué ce décès à un suicide.

Mihigo, qui avait été condamné à une peine de dix ans de prison en 2015 pour conspiration contre le gouvernement avant d’être remis en liberté, a été arrêté pour avoir tenté de traverser la frontière sud du Rwanda, vers le Burundi.

« Le gouvernement du Rwanda devrait s’assurer qu’une enquête exhaustive, indépendante et transparente soit menée sur le décès de Kizito Mihigo, a déclaré HRWA dans un communiqué.

Selon l’ONG, les partenaires internationaux du Rwanda devraient demander des comptes sur la mort de Mihigo avant et pendant la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth prévue à Kigali en juin 2020.

HRW souligne que cette mort « vient s’ajouter à une liste de disparitions, de meurtres et de décès suspects de personnes perçues comme étant des détracteurs et des opposants du gouvernement rwandais ». Le manquement des autorités à leur responsabilité de rendre justice dans ces cas envoie un signal délibérément glaçant, ajoute l’ONG.

Mihigo avait récemment affirmé à Human Rights Watch qu’il faisait l’objet de menaces pour fournir de faux témoignages contre des opposants politiques, et qu’il voulait quitter le pays car il craignait pour sa sécurité. En 2014, il avait été détenu au secret pendant neuf jours, lors desquels il avait été battu et forcé à avouer des crimes dont il avait par la suite été inculpé.​

Source : https://afrique.lalibre.be/

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