
Selon des informations généralement dignes de foi en notre possession et émanant des sources très proches des entrailles des entrailles de la présidence de la République, M. Gréla Mpoko, ci – devant directeur général de la Socatel, serait empêtré dans une bien sordide affaire de détournement de fonds d’un montant de 150 millions de Francs CFA. Très remonté une fois mis au courant, le président Touadéra, pour en avoir le cœur net et faire toute la lumière sur cette affaire qui passe pour le deuxième scandale financier qui concerne le ministère des postes et télécommunications, aurait tout simplement décidé de confier la responsabilité de l’enquête et des investigations, non pas à l’inspection générale d’Etat qui relève directement de son autorité et de son pouvoir discrétionnaire, mais plutôt à l’inspection générale des finances par l’entremise du ministère des finances du budget.
En effet, ces sources ont affirmé avec peu de détails que, pour mettre en œuvre la politique de la réforme dont la Socatel avait besoin pour sa crédibilisation, sa viabilisation, sa modernisation et sa renaissance, le gouvernement, sous la transition, n’avait pas hésité un seul instant, malgré des périodes de très fortes tensions de trésorerie, à allouer une subvention d’un montant de 150 millions de Francs CFA sur une demande de 300 millions de Francs CFA, au directeur général. Une partie de ces fonds devait servir au paiement des arriérés des salaires dus aux personnels qui, fatigués des promesses non tenues, avaient décidé de recourir régulièrement à des grèves illimitées. A ce propos, il lui aurait été décaissé une rondelette somme pour payer certains hauts cadres, acheter la conscience des responsables des syndicats et effectuer certaines dépenses dites de souveraineté.
Malheureusement, depuis lors, aucun acte justificatif dûment établi par l’intéressé n’a été délivré pour étayer la manière dont ces fonds ont été gérés et utilisés. En sus de cette gestion opaque et irrégulière ayant caractérisé le maniement de cette subvention, aucun autre acte écrit n’a été aussi dressé pour justifier de manière claire et précise la situation des entrées des menues recettes et leur affectation ou leur destination.
Par conséquent, il ne peut résulter de ces manquements que des anomalies qui ne peuvent que tout naturellement être sujettes à de sérieuses interrogations et inquiétudes, réconforter les nouvelles autorités dans leur réserve au décaissement du reliquat de la demande et qui ne sauraient laisser insensible Touadéra. D’où cette mission de contrôle, d’investigations et de vérification des écritures dont les travaux commenceraient dans les tout prochaines heures par les auditions du directeur général et de ses proches collaborateurs et l’exploitation des documents budgétaires, comptables et financiers.
Rappelons qu’il y a déjà quelques mois, une autre affaire de détournement dans ce ministère avait été révélée par le journal en ligne dénommé « Corbeau News ». Les accusations portaient sur la non production des états financiers du projet CAB Fibre Optique dont M. Gourna Zacko, ci – devant ministre des postes et télécommunisations, était et demeure le coordonnateur, l’achat d’un véhicule de seconde main à son directeur de cabinet et la réfection de son bureau. Mais, le recoupement de ces accusations et les investigations menées à ce sujet par certains organes de la presse écrite dont les factures demeurent à ce jour impayées, dans le bureau du directeur de cabinet, avaient concouru à établir qu’elles n’étaient qu’un tissu de mensonges astucieusement conçus sur fonds d’un règlement de comptes.
Gageons cette fois – ci que les résultats de cette mission dont la responsabilité serait confiée à des professionnels puissent non seulement être fructueux et mais surtout susciter une réaction rigoureuse de la part du président de la République. Au nom de la politique de la rupture, afin que nul n’ignore !
Jean – Paul Naïba