
Ce procès tant attendu ne doit pas occulter les autres sujets majeurs
En tout état de cause, l’occasion lui est donnée, et ce serait à son honneur, de saisir l’opportunité de ce procès dont l’ouverture pourrait intervenir dans les tout- prochains jours, pour dire sa part de vérité et décharger sa conscience dans une affaire dont ses compatriotes, principalement les parents des victimes, n’attendent que la vérité pour que justice soit rendue. Se montrera-t-il à la hauteur de l’histoire ? Il y a intérêt, s’il tient à laver son honneur et à prouver au peuple guinéen qu’il est un homme de parole. En attendant de voir l’évolution du dossier, on peut saluer le mérite du chef du CNRD (Comité national pour le rassemblement et le développement), le colonel Mamady Doumbouya qui, dès sa prise de pouvoir en septembre dernier, avait promis d’œuvrer à tourner la page pour permettre au pays d’amorcer un nouveau départ. En tout cas, le jugement du dossier du massacre du 28 septembre constituera, à n’en point douter, un véritable ouf de soulagement pour les parents des victimes. Cela dit, ce procès tant attendu ne doit pas occulter les autres sujets majeurs, notamment la durée de la transition qui continue de faire polémique. Il est temps, pour le colonel Doumbouya et ses frères d’armes, de revoir leurs ambitions en fixant un calendrier raisonnable devant conduire le pays à des élections pluralistes pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ils ont d’autant plus intérêt à le faire qu’après avoir manié la carotte, la CEDEAO a brandi le bâton des sanctions face à ces dirigeants qui semblent vouloir installer durablement leurs pénates au palais présidentiel de Conakry puisqu’ils réclament trois ans de transition, jugés inacceptables par l’organisation oust-africaine.
DZ