
REPRISE DES COMBATS AU SOUDAN : Comment sortir de l’enlisement ?
La tragédie soudanaise actuellement en cours, doit déciller les yeux des dirigeants des autres pays du monde
Quel sursaut patriotique salvateur peut-on encore attendre de ces belligérants qui n’ont cure de la vie de leurs compatriotes, ni des unités économiques vitales pour le pays qu’ils canardent à longueur de journée ? Une alternative politique est-elle toujours possible dans ce Soudan au bord du précipice, où l’armée régulière ne lâche rien et où des milices ont anticipé le démantèlement de leurs bases en stockant des armes pour les actes de guérilla qu’elles sont en train de poser actuellement ? On n’a pas besoin d’être originaire du Gulmu ni de la Tapoa profonde avec une expertise certaine en art divinatoire, pour répondre à toutes ces questions par la négative, d’autant que tous les voyants étaient déjà au rouge avant même le déclenchement de la crise en cours, le 15 avril dernier. Avec une économie exsangue, une corruption généralisée et la mendicité observée dans les rues de Khartoum qui est un marqueur cruel de la pauvreté, il n’a pas fallu longtemps aux analystes pour savoir que le Général Al-Burhane et le chef des paramilitaires, Hamdane Daglo, allaient chacun surfer sur ces maux pour prendre le contrôle du pays, quitte à faire sombrer le Soudan avec l’implication ouverte de puissances étrangères et plus grave, d’organisations djihadistes extrémistes. C’est vrai qu’on n’en est pas encore là, mais la tragédie soudanaise actuellement en cours avec cette guerre abominable, doit déciller rapidement les yeux des dirigeants des autres pays du monde, afin de ne pas laisser à l’abandon ces millions de victimes qui ne savent plus s’il faut rester et périr au pays, ou s’il faut sauver sa peau et aller vivre un infini cauchemar dans des camps insalubres et surpeuplés hâtivement installés dans les pays limitrophes. C’est le moment où jamais, pour la communauté internationale, d’agir afin de redonner espoir à cette jeunesse soudanaise qui n’a jamais connu la paix et qui souhaiterait enfin voir son pays cité non pas seulement comme celui qui a connu le plus grand nombre de coups d’Etat en Afrique, mais comme celui d’une renaissance démocratique et d’une gouvernance à faire pâlir de jalousie, les pays les plus orthodoxes en la matière.
Hamadou GADIAGA