
Les poids-lourds de l’opposition qui ont boycotté le scrutin, disent ne pas reconnaître une once de légitimité à Andry Rajoelina
Autant de pratiques malsaines qui interrogent sur la qualité des élections du 16 novembre dernier, et qui ont achevé de convaincre une bonne partie de l’opposition que le président sortant ne joue pas franc-jeu. Maintenant que ce dernier a été réélu pour un nouveau mandat et ce, dans des conditions pour le moins chaotiques, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : quels lendemains pour la Grande île ? La question reste posée d’autant que les poids-lourds de l’opposition qui ont boycotté le scrutin, disent ne pas reconnaître une once de légitimité à Andry Rajoelina. Aussi, sitôt après la publication des résultats provisoires par l’organe électoral, un des trois candidats en lice, a saisi la Haute cour constitutionnelle (HC) pour demander non seulement l’annulation du scrutin, mais aussi la disqualification de Andry Rajoelina dont la candidature aurait dû, dit-il, être invalidée du fait de sa double nationalité. Il motive sa requête par le fait qu’en 2014, l’ex-maire d’Antananarivo s’était, en toute discrétion, naturalisé français. Mais quand on sait que la HCC est inféodée au pouvoir en place, on peut, d’ores et déjà, affirmer que celle-ci ne prendra pas le risque de contrarier le président réélu qui a déjà annoncé son investure pour le 9 décembre prochain. Cherche-t-il à couper l’herbe sous les pieds de ses contempteurs ? Tout porte à le croire. Mais la diversion ne saurait tarder. Car, le plus dur ne fait que commencer pour Andry Rajoelina qui a tout intérêt à résoudre la crise politique qu’il a, par ses propres turpitudes, provoquée dans son pays. Saura-t-il dépasser son ego surdimensionné pour tendre la main à son opposition en vue d’une décrispation de l’atmosphère sociopolitique à Madagascar ? On attend de voir !
Boundi OUOBA