
Macky Sall serait bien inspiré de jouer la carte de la discrétion
Mais de là à vouloir le présenter comme celui-là qui a toujours organisé des élections dans les règles de l’art, c’est courir le risque de se faire démentir. A preuve, les différents rapports des missions électorales déployées au Sénégal en 2021 et 2022, révèlent des manquements dans les processus électoraux. Et ce n’est pas tout. On se rappelle aussi les cas Karim Wade et Khalifa Sall. C’est dire si Emmanuel Macron semble être passé à côté de la plaque. Du reste, pourquoi une telle précipitation alors que visiblement, il n’y a pas de raisons valables à se hâter ? Dans moins de trois mois, Macky Sall ne sera plus aux affaires. Alors, pourquoi ne pas attendre qu’il se revête du manteau d’ancien chef d’Etat avant de le promouvoir à ce poste ?
En tout cas, l’atmosphère sociopolitique au Sénégal est déjà si électrique qu’il ne faudrait pas en rajouter. Cela dit, Emmanuel Macron doit se convaincre d’une chose : si le sentiment anti-français gagne du terrain en Afrique, c’est en partie à cause de ce genre de maladresses. Toutefois, il convient d’appeler aussi l’opposition à la modération. Elle ne doit pas se tromper de combat ni d’adversaire. Certes, Emmanuel Macron s’est livré à un jeu trouble dont lui seul en connaît les raisons. Mais cela ne doit pas pousser l’opposition à disperser ses énergies en cette période de précampagne.
Quant au président Macky Sall, il serait bien inspiré de jouer la carte de la discrétion face à cette nouvelle fonction qui lui tend la main, d’autant que lui et son homologue ivoirien passent pour être « deux valets locaux de la France » sur le continent africain.
DZ