
Le Nigeria reste un géant au pied d’argile
Si fait que d’aucuns n’hésitent pas à l’accuser de complicités avec les auteurs des enlèvements qui, souvent, parviennent à faire chanter les parents de leurs victimes en les contraignant à payer des rançons. Certes, le paiement de rançons, il faut le rappeler, est interdit au Nigeria, mais les uns et les autres n’en ont cure puisque c’est le seul moyen pour eux d’obtenir la libération de leurs proches kidnappés. En tout cas, le défi sécuritaire est si énorme que certains Etats ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’attachant les services de groupes d’autodéfense dont les membres, recrutés localement, sont présentés comme les plus motivés à rétablir la sécurité. Mais en dépit de tout, le Nigeria reste un géant au pied d’argile pour ne pas dire un malade dont le pronostic vital est engagé. Car, en sus de la crise sécuritaire très grave, le pays est en proie à une crise sociale exacerbée par la vie chère sur fond de conjoncture mondiale. En tout cas, avec ces rapts massifs et répétés, d’aucuns n’hésitent pas à parler d’épreuve de feu supplémentaire pour le président Bola Tinabu. Il a sans doute du mouron à se faire ; lui dont l’arrivée au pouvoir, on s’en souvient, avait suscité beaucoup d’espoirs chez ses compatriotes. Comment va-t-il s’y prendre pour sauver le navire battant pavillon Nigeria qui tangue ? On attend de voir. Et plus tôt, il trouvera la recette magique, mieux cela vaudra. Car, il y va de son intérêt au risque de se faire évincer du pouvoir surtout dans un contexte où l’on assiste au retour en force des coups d’Etat militaires.
Boundi OUOBA